Associée à deux écoles d’ingénieurs (l’Eisti et l’Ensea) et à l’Essec, l’université de Cergy-Pontoise (UCP) et la COMUE (communauté d’universités et d’établissements) Université Paris-Seine ont obtenu en février 2017 un Isite pour leur projet Paris Seine initiative. L’UCP et l’Eisti finalisent maintenant la création d’une « université cible » qui devrait voir le jour en septembre 2019 en adoptant de nouveaux statuts que l’ordonnance du 21 décembre dernier lui permet d’adopter. Dans ce cadre le fondateur et directeur pendant 35 ans de l’Eisti, école postbac de Cergy labellisée EESPIG (établissement d’enseignement supérieur privé d’intérêt général), Nesim Fintz, fait en quelque sorte don de son école à la France : « Boursier du général de Gaulle la France m’a tout donné et il me paraît équitable de léguer mon école à l’Etat que je ne voulais pas quitter avant qu’elle soit dans un port sûr ».
Quand une école d’ingénieurs devient une graduate school. Constitué en collège universitaire et graduate schools, le nouveau Grand établissement fera de l’Eisti le cœur d’une graduate school « modélisation et ingénierie » qui regroupera également les facultés de sciences et d’économie gestion. De 360 étudiants par promotion les effectifs passeront ainsi à 600 dans les deux ans en comptant notamment des étudiants de l’UCP suivant ses masters en ingénierie. « Nous allons intégrer les formations en informatique de l’UCP – le génie informatique – et intégrer plusieurs autres « génies » (civil, matériaux, mathématiques) en partenariat avec les UFR de sciences et techniques et économie-gestion », révèle le nouveau directeur général de l’Eisti, Radjesvarane Alexandre.
A terme école interne de la nouvelle université, l’Eisti conservera un temps sa personnalité juridique et morale dans le cadre des nouveaux statuts autorisés par l’ordonnance parue fin décembre 2018. « Nous voulons être majoritaire dans le conseil d’administration de la composante pour bien peser sur son développement », insiste Nesim Fintz.
Transition et nouveaux projets. Ce passage du privé au public implique de faire passer des droits de scolarité – qui varient aujourd’hui entre 4900€ par an (pour le cycle préparatoire) et 7500€ (pour les trois années du cycle ingénieur) – à seulement 2500€ en s’alignant par exemple sur ceux d’une école publique comme CentraleSupélec. L’Eisti s’implante également à l’étranger : elle créé en septembre 2019 à Maurice un bachelor international. En 2020 elle pourrait s’implanter à Singapour.
Dans ce nouveau cadre la réaccréditation par la Commission des titres d’ingénieurs (CTI) de l’Eisti, qui devait intervenir en 2019, a été repoussée à 2020 pour prendre en compte sa nouvelle organisation.
- Dans le même schéma que par exemple Paris-Saclay, la nouvelle université se structure sous la forme d’un collège universitaire – qui comprendrait tous les premiers cycles, toute l’offre postbac de Paris Seine – et de cinq graduate schools. L’Essec constituerait sa graduate school internationale en management ; la graduate school « modélisation et ingénierie » regrouperait l’Eisti, les facultés de sciences et d’économie gestion ; la graduate school « création and patrimoine » regroupant les sciences humaines de l’UCP, l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy (ENSAPC) et l’École Nationale Supérieure de Paysage de Versailles (ENSP), et y associant l’Institut national du patrimoine. Les deux autres graduate schools regrouperaient d’un côté le droit et les sciences politiques, de l’autre l’éducation avec le pôle UCP de l’ESPE (École supérieure du professorat et de l’éducation) de l’académie de Versailles et l’EPSS (école en travail social) et l’ILEPS (école de sport). La Comue disparaîtrait en tant qu’établissement pour se fondre avec toutes ses missions dans le Grand établissement.