La présidente de la Cdefm, Alice Guilhon, et son vice-président, Christophe Germain
Un an après sa création la Conférence des directeurs des écoles françaises de management (Cdefm) fait aujourd’hui ses propositions pour la présidentielle.
Sur la question prégnante du financement des écoles, la Cdefm voudrait que les financements publics se « concentrent sur les établissements reconnus par le MESRI » insiste sa présidente et directrice générale de Skema, Alice Guilhon : « Nos diplômes sont visés par l’Etat, sont auscultés de partout, sont parfois EESPIG, en termes de qualité sont au plus haut. Plus de 300 écoles utilisent le titre d’écoles de commerce, il y en a seulement 35 à la Cdefm. Travaillons avec l’Etat main dans la main ».
La défiscalisation des frais de scolarité – sur le modèle des cours à domicile – reste également un objectif que défend la Cdefm. Le financement de l’apprentissage – « formidable outil d’ouverture sociale car ce sont les moins favorisés socialement qui sont choisis en priorité » – au coût complet doit absolument être préservé. Mais peut également s’adapter : « Certaines familles pourraient participer si les entreprises ne prennent pas le relais. » Enfin il faut favoriser les prêts à remboursement contingent (PARC) car « les établissements bancaires ne soutiennent pas toujours les étudiants ».
Comment se rapprocher des universités ? La semaine dernière devant le congrès de France Universités, Emmanuel Macron de proposait de donner la primeur aux universités dans le développement de l’enseignement supérieur. La Cdefm ne pouvait pas ne pas réagir. « Il y a deux façons de voir les choses. Soit négatif en se disant que les Grande écoles sont un système qui fonctionne et qu’on va le dissoudre. Soit d’être plus positif en prenant exemple sur le système qui marche et que les Grande écoles soient moteurs des transformations. Soyons capables d’établir des synergies positives », demande Alice Guilhon.
Aujourd’hui les Grande écoles de management sont particulièrement peu impactées par les regroupements universitaires. Si on excepte Skema au sein de l’université Côte d’Azur elles semblent même peu les bienvenues. « Il ne faut surtout pas absorber les Grandes écoles qui fonctionnent bien pour prendre leurs moyens. Avec l’université Côte d’Azur nous avons trouvé plein de synergies mais il faut un système d’incitation du MESRI. On parle de politique de site pour les Grandes écoles mais les universités doivent également jouer le jeu », analyse Alice Guilhon quand Christophe Germain insiste : « Il faut aborder le sujet par l’angle des projets plutôt que de la gouvernance avec plusieurs formes. A Audencia nous collaborons avec Centrale Nantes, membre de l’université de Nantes, ou l’école d’architecture sur des projest précis ».
Orientation et recherche. La question de l’orientation est centrale : la Cdefm demande qu’un portail unique d’information régional de l’orientation soit créé mais aussi qu’un socle global, une « sorte de kit qui irait jusqu’à la question du choix chez des adolescents », soit proposé aux conseiller d’orientation explique la présidente de la Cdefm, Alice Guilhon.
Le soutien à la recherche est également crucial. Il devrait être possible de financer la recherche dans les école de management dans le cadre du Crédit impôt recherche selon la Cdefm. La déductibilité des dons des entreprises à 60% devrait être rétablie (elle a baissé à 40%). Enfin la Cdefm demande qu’on simplifie, qu’on fluidifie les démarches adminstratives, pour ne plus « passer son trop à remplir des dossiers ».
L’international. « La France a été particulièrement efficace dans la gestion du Covid en laissant les campus ouverts et en laissant les étudiants étrangers venir. Pas autant que d’habitude mais des milliers quand d’autres grands pays se sont totalement fermés. C’est d’autant plus important que les étudiants recommandent les pays dans lesquels ils sont allés à leur retour. C’est un facteur de compétitivité gigantesque car cela permet de faire des ponts de business », se félicite Alice Guilhon.
- 35 écoles sont membres de la Conférence des directeurs des écoles françaises de management (Cdefm), c’est-à-dire 80% de celles qui sont toujours membres de la Conférence des Grandes écoles (CGE). Il ne manque que l’Idrac, l’Ipag et l’Insead avec laquelle la « Cdefm est en discussion », les deux autres « n’étant pas demandeuses ».