EMPLOI / SOCIETE

Emploi : Heureux comme un jeune diplômé d’une Grande école !

Avec un taux net d’emploi qui progresse encore de 0,6 point en un an pour atteindre 90,5%, de CDI à 85,5% (contre 81,8%) et un salaire moyen qui grimpe de 4,5% et dépasse les 38 000 euros par an les diplômés des Grande écoles de la promotion 2022 connaissent encore une excellente année selon l’enquête sur l’insertion de ses diplômés menée par la Conférence des Grandes écoles (CGE). « Nous avons aujourd’hui un taux d’emploi de nos diplômés même supérieur à celui des années pré Covid. Cela confirme la pertinence de notre modèle même si l’écart salarial femmes / hommes n’est pas admissible », analyse le président de la CGE, Laurent Champaney.

Les salaires grimpent. Pour la promotion 2022 les salaires hors primes en France connaissent une progression en un an de 4,5%. La croissance est un peu plus forte pour les ingénieurs (+ 4,9 %) que pour les managers (+ 3,1 %). Ces derniers conservent cependant un salaire moyen hors primes plus élevé (39 332 €) que les ingénieurs (37 601 €).

Les disparités hommes / femmes perdurent. Le salaire moyen hors primes des hommes est supérieur de 5,5 % à celui des femmes (hommes : 39 000 €, femmes : 36 949 €). Une disparité encore plus apparente dans les tranches extrêmes : en dessous de 30 000 €, les femmes sont plus nombreuses (12,7 %) que les hommes (4,8 %). Au-delà de 42 000 €, la situation s’inverse : 26,2 % d’hommes et seulement 19,4 % des femmes.

Le recrutement est express. En moyenne, plus de huit diplômés en emploi sur dix (86,6 %) ont été recrutés en moins de 2 mois. Pour une grande part, le contrat était même signé avant l’obtention du diplôme : le taux de diplômés ayant trouvé leur premier emploi avant la sortie de l’école (68,6 %) constitue le niveau le plus haut de la décennie. L’embauche est encore plus rapide pour les ingénieurs qui ont signé 71,6 % de contrat avant le diplôme pour 66% l’an dernier.

Le statut cadre est la norme. 87,4 % des diplômés de la promotion 2022, en poste en France ont le statut cadre. Chez les ingénieurs, cette proportion est nettement supérieure à celle des autres écoles : 92,1 % pour les ingénieurs, 81,2 % pour les managers et 71,8 % pour les diplômés d’autres spécialités. La part de cadres chez les femmes est 7 à 9 points inférieure à celle des hommes.

Le conseil est toujours le premier recruteur. Les sociétés de conseil restent le premier secteur de recrutement des managers (21,9 %, + 3,3 points en un an). Viennent ensuite, à environ 13 % des recrutements, la banque-assurance et les activités informatiques (TIC services, où sont classées les entreprises de services du numérique (ESN).

Ces deux secteurs d’activité offrent également près de la moitié des emplois aux nouveaux ingénieurs : 26,2 % pour les sociétés de conseil, d’ingénierie et bureaux d’études, suivies avec 20,8 % par les activités informatiques (TIC services). L’industrie des transports remonte au 3ème rang avec 6,7 % des emplois, après deux ans en léger recul (4,8 % en 2021 et 5,4 % en 2022). La construction-BTP se place au 4ème rang avec 6,4 % des emplois. Dans son ensemble, l’industrie représente 24,5 % des emplois d’ingénieurs (22,1 % de l’an dernier).

L’Ile-de-France concentre les managers, les ingénieurs préfèrent les régions. La plupart des emplois de managers et diplômés des autres spécialités se situent en Île-de-France, où se concentrent les sièges sociaux : les trois quarts des diplômés travaillant en France y trouvent leur premier emploi. Les ingénieurs sont plus nombreux en province (60,5 % de ceux qui démarrent leur carrière en France), où se situent plus souvent les sites industriels.

L’insertion à l’étranger est en baisse. La conjoncture favorable sur le marché de l’emploi des cadres favorise aussi la prise de poste en France. Pour la promotion sortante, la part des diplômés qui prennent un poste à l’étranger (11,1 %) s’est encore réduite (11,7 % en 2022 après 12,5 % en 2021 et jusqu’à 13,8 % en 2020). « Avec les changements géopolitiques la fluidité des échanges internationaux est plus difficile, en Chine bien sûr mais aussi aux Etats-Unis avec des questions de préférence nationale », commente Nicolas Glady, vice-président de la CGE en charge de Formation et Carrières et directeur général de Télécom Paris

La Suisse reste la première destination avec 13,9 % des diplômés en poste à l’étranger, devant le Luxembourg et l’Allemagne. Le Royaume-Uni (4e) recule de deux places comme la Chine (7e), dépassée par le Canada et la Belgique.

Les apprentis sont un peu moins bien payés. Parmi les répondants de la promotion 2022, 26% ont effectué leurs études sous contrat d’apprentissage, une part qui est nettement plus forte pour les écoles de management (46,8%). Plus du tiers des apprentis (35,8 %) est embauché dans son entreprise d’accueil, c’est encore plus pour les ingénieurs (45,2 %). C’est un peu moins pour les managers (28,5 %) et les diplômés des autres spécialités (36,5 %).

Moins de 6 mois après l’obtention du diplôme, les diplômés issus de l’apprentissage présentent globalement des indicateurs d’insertion proches de l’ensemble des diplômés tant pour leur taux net d’emploi que pour le temps d’embauche ou leur statut. En revanche leur salaire s’établit en moyenne hors primes à 37 763 €, un peu en-dessous de la moyenne de l’ensemble des diplômés (38 184 €).

La RSE s’impose. La responsabilité sociale et environnementale (RSE) est présente dans 38,6 % des postes des diplômés de la promotion 2022 : 15 % sur leur mission principale et 22,8% occasionnellement sur des projets ayant une dimension RSE.

La RSE est présente plus souvent via des enjeux liés à l’environnement, cité par près de neuf diplômés sur dix (88,2 %), dont les deux tiers (63,1 %) ont jugé qu’ils ont acquis dans leur formation les compétences nécessaires pour répondre à la dimension environnementale de leur poste, un peu plus pour les ingénieurs que pour les autres diplômés.

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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