La mise en œuvre concrète de la politique d’attractivité dépend d’une coordination étroite d’un grand nombre d’administrations, qui interviennent dans le parcours de l’accueil puis du séjour des étudiants étrangers estiment les experts de la Cour des Comptes.
« Par rapport aux autres principaux pays d’accueil d’étudiants internationaux, la France ne parvient pas à choisir les objectifs qu’elle assigne à l’attractivité internationale de l’enseignement supérieur en matière de mobilité étudiante. » La Cour des comptes vient de publier Une évaluation de l’attractivité de l’enseignement supérieur français pour les étudiants internationaux dans laquelle elle note que l’objectif quantitatif d’accueil de 500 000 étudiants étrangers est en bonne voie avec 430 000 personnes recensées en 2023-2024. Pour autant elle estime que le « coût net pour les finances publiques de la présence dans l’enseignement supérieur français de plus de 10% d’étudiants internationaux est d’environ un milliard d’euros, ce qui en soi justifie, au vu de l’état de nos finances publiques, une évaluation plus rigoureuse de ses apports et ainsi qu’une implication de l’ensemble des ministères concernés par les objectifs associés à l’attractivité ».
La Cour des Comptes recommande donc notamment de :
- mettre en place une stratégie globale sous l’autorité du Premier ministre, en associant pleinement les ministères ;
- en s’appuyant sur les évaluations et avis d’accréditation du Hcéres de systématiser la revue périodique des formations à forts taux d’étudiants internationaux au sein des établissements afin de se prononcer sur leur soutien, leur évolution ou leur fermeture ;
- dans le cadre de la contractualisation avec les établissements d’enseignement supérieur, réserver les possibilités d’exonération de droits d’inscription différenciés aux publics prioritaires de la stratégie d’attractivité ;
- mieux apprécier l’impact économique et sur le marché de l’emploi de l’accueil des étudiants internationaux au moyen d’une analyse de cohorte renouvelée périodiquement ;
- relever le seuil minimum de ressources exigé des étudiants internationaux et prévoir une actualisation annuelle ;
- faire des bourses un levier de la politique d’attractivité, en augmentant l’offre de bourses d’établissements et en renforçant la durée et le montant des bourses du Gouvernement français pour les publics prioritaires ;
- mettre en cohérence la politique des visas en donnant accès à une carte de séjour pluriannuelle dès la première admission au séjour pour certaines catégories définies comme prioritaires.