L’association Passeport Avenir vient de lancer la deuxième édition de son Baromètre sur l’ouverture sociale des grandes écoles et des universités que ses entreprises partenaires (Accenture, SFR, Airbus, Orange, etc.) sont appelées à relayer auprès de leurs écoles partenaires. Directeur diversité d’Orange, Laurent Depond explique pourquoi son entreprise est impliquée dans l’association.
Olivier Rollot : Passeport Avenir travaille essentiellement à favoriser la réussite des élèves des classes prépas technologiques. Comment une entreprise comme Orange se mobilise sur ce sujet ?
Laurent Depond : Nous devons travailler à la diversification de nos recrutements dans les filières d’excellence en aidant des jeunes issus de familles défavorisées, d’une immigration récente, qui ne possèdent pas forcément tous les codes de la réussite universitaire à les acquérir. Une mission qu’a déjà effectuée Passeport Avenir auprès de 15000 jeunes grâce à 800 cadres d’entreprise – dont 200 d’Orange – qui deviennent des tuteurs que ce soit pendant la classe prépa puis, ensuite, tout au long de leur cursus.
Ces cadres sont eux-mêmes d’anciens étudiants de ces écoles et universités qui savent les rassurer quand les notes ne sont pas bonnes en début d’année, leur apprendre les méthodes de travail ou encore les faire progresser en anglais. Enfin, et peut-être surtout, ils vont leur donner encore plus d’ambition à des jeunes qui pratiquent souvent l’autocensure – ils ne sont pas dans les « meilleures » prépas – alors que nous tenons à les recruter demain dans les meilleures filières. 100% des jeunes passé par Passeport Avenir sont embauchés dans les six mois après leur diplôme.
O.R : Qu’attendez-vous du Baromètre sur l’ouverture sociale des grandes écoles et des universités ?
L. D : Les grandes écoles ne jouent plus assez leur rôle d’ascenseur social et ce baromètre est destiné à mettre en avant celles qui font le plus d’efforts en la matière. Les entreprises peuvent ensuite utiliser les résultats pour adapter leur politique de partenariat écoles en tenant compte du critère de l’ouverture sociale, en complément de leurs critères habituels, notamment pour verser leur taxe d’apprentissage.
O.R : Mais les grandes écoles vous rétorqueront qu’elles ne peuvent pas, à elles seules, pallier les déficiences de tout le système éducatif.
L. D : Nous voulons avant tout les stimuler pour mettre en avant celles qui font vraiment preuve de volontarisme en la matière. D’ailleurs, les actions de Passeport Avenir ne se limitent pas aux entreprises : nous intervenons également dans les lycées – du moins ceux qui nous ouvrent leurs portes – pour mobiliser les jeunes des séries technologiques les plus prometteurs et les accompagner vers le succès.