Installée depuis la rentrée 2022 dans de nouveaux locaux à La Défense, l’ESCE entend cultiver ses spécificités d’école de management internationale face à des écoles généralistes aujourd’hui largement internationales également. Coup de projecteur sur une école qui se réinvente avec son directeur, Christophe Boisseau.
Olivier Rollot : L’ESCE s’est implantée à la rentrée 2022 dans de nouveaux locaux à Paris La Défense. Qu’est que cela change ?
Christophe Boisseau : Les effets sont multiples. Nous avons plus de place, des salles compatibles avec les activités pédagogiques d’aujourd’hui, beaucoup d’espaces de vie pour les étudiants – 2 700 m2 – pour préparer des cours qui sont à 30% hybrides. Et bien qu’ayant beaucoup plus d’espace, notre consommation d’énergie est inférieure d’un tiers à celle de l’ancien campus.
Nous avons également beaucoup plus d’opportunités pour nos étudiants de signer des contrats d’apprentissage, de trouver des stages et ensuite de trouver un emploi avec toutes les entreprises qui nous entourent et notamment des sociétés fortement exportatrices. Nous sommes dans un lieu professionnel et nos étudiants voient des cadres et dirigeants travailler en face d’eux, ce qui leur donne plus vite de la maturité. C’est un effet induit auquel nous n’avions pas du tout songé.
Enfin être sur un campus commun à plusieurs écoles nous a permis de nous rapprocher d’autres écoles du groupe Omnes Education, et en particulier d’HEIP avec lequel nous avons beaucoup de projets. Avec également l’IFG, spécialiste de la formation continue en particulier pour les cadres dirigeants, nous travaillons sur des ressources pédagogiques digitales communes sur les questions de géopolitique ou de finance.
O. R : La Défense c’est le nouveau campus où il faut être ?
C. B : La Défense présente plein d’avantages pour les étudiants : notamment la proximité avec les entreprises que j’évoquais, le réseau de transports (RER, métro, tramway et vélo de plus en plus).
Avec le partenariat que nous avons signé avec le POLD (Paris Ouest La Défense – Le Catalyseur de l’innovation et de l’entrepreneuriat), il est possible de participer à des activités multiples de soutien aux start-up tout au long de l’année, ce qui est très utile pour les étudiants qui sont incubés au sein de notre « Omnes Lab ».
O.R : Qu’est ce qui caractérise aujourd’hui l’ESCE en tant qu’école internationale, alors que toutes les Grandes écoles de management se sont inspirées de votre modèle ?
C. B : Nous avons dû réinventer le modèle d’une école de management internationale quand toutes les écoles membres de la Conférence des Grandes écoles (CGE) se disent internationales. Historiquement les écoles de management sont issues des sciences de gestion quand l’ESCE a été créée par des praticiens du commerce international pour former des « fantassins de l’export » pour la France.
Ensuite l’ESCE s’était un temps banalisée pour rentrer dans les standards des grandes écoles de management. Puis en 2018 nous avons réfléchi de nouveau à ce qu’était son ADN en créant un tronc commun international dans tous nos parcours pour apprendre à nos étudiants ce qu’est l’international business.
En particulier nous avons créé des Tracks « Expert » dès la 1e année du Programme Grande école qui permettent d’approfondir très vite ses connaissances sur une zone géographique d’affaire déterminée : Asie, Europe, Amérique du Nord et Latine, etc. Questions de douanes, de contrefaçons, de chaîne logistique… tout cela nous l’enseignons en tronc commun de la première à la cinquième année. Les soft skills, avec par exemple la capacité à prendre une décision de management éthique, sont totalement intégrés dans le système de montée en compétence de l’ESCE (« Passeport Compétences »). Ces compétences sont développées et mesurées tout au long de nos programmes.
J’ajoute que l’ESCE dispense également des MSc accrédités par la Conférence des Grandes écoles (CGE) qui reçoivent 75% d’étudiants internationaux. Et nous dispensons dorénavant l’intégralité de notre programme Grande école à Lyon comme à Paris.
O; R : L’ESCE crée-t-elle également des cours avec des partenaires internationaux ?
C. B : Nous développons des Collaborative Online International Learning (COIL) pour monter des cours avec des universités de qualité dans le monde (University of Nicosia, South Westphalia University of Applied Sciences, etc.) pour délivrer des cours internationaux en France. Des professeurs de différents continents travaillent ensemble sur un même sujet et cela donne à nos étudiants une extraordinaire connaissance du monde.
O. R : L’enseignement des langues fait toujours partie des fondamentaux de l’ESCE ?
C. B : Nous enseignons 20 langues étrangères en tout quand il n’y en a pas plus que six ou sept dans les autres écoles. Il est possible par exemple de suivre des cours de japonais, chinois ou hébreu. Parce qu’ils doivent être parfaitement à l’aise, nos étudiants suivent 7 ou 8 heures de cours de langues par semaine dans au moins deux langues, voire trois ou même quatre.
O. R : Quel portrait type feriez-vous d’un étudiant de l’ESCE ?
C. B : Nos étudiants adorent les langues et la géopolitique, rêvent de faire une carrière internationale. Ils sont attentifs à nos accréditations qui sont une forme de réassurance. Quand ils intègrent l’école après le bac ils sont très attentifs à la possibilité de bénéficier dès la 1e année d’une expérience à l’international.
O. R : Les étudiants internationaux sont-ils revenus sur vos campus après le traumatisme de la crise Covid ?
C.B : Si on excepte les Chinois, les étudiants internationaux sont revenus. Nous bénéficions pour cela du support des services de promotion du groupe Omnes Education. Tous nos programmes sont accessibles en anglais. L’ESCE est accréditée QS Star, Bienvenue en France par Campus France et nos MSc sont accrédités par la CGE. Cette offre, en particulier au sein de notre nouveau campus de La Défense, est très attractive pour les étudiants internationaux.
O. R : Qu’est-ce que vous apporte votre appartenance au groupe Omnes Education, leader de l’enseignement supérieur en France ?
C. B : D’abord la stabilité financière qu’apporte un grand groupe dans un contexte très concurrentiel où certaines écoles pourraient être en difficulté. Ensuite la force technique d’un groupe qui anticipe les phénomènes à venir avec une business review tous les six mois qui permet d’avoir toujours un business plan clair et partagé, tenant compte de toutes les évolutions des environnements dans lesquels nous sommes opérateurs (environnement concurrentiel, technologique, …).
L’anticipation stratégique nous permet de nous interroger continuellement. Parlons également de la puissance marketing du groupe, très professionnelle notamment en marketing digital.
O. R : Et qu’est-ce qui reste en propre à chaque école ?
C. B : Ce qui est spécifique à chaque école du groupe c’est leur ADN. En particulier les programmes et leurs contenus pédagogiques, les équipes pédagogiques et d’enseignants chercheurs qui soutiennent les spécialités des programmes que nous proposons, les équipes de scolarité qui accompagnent nos étudiants individuellement dans leur vie quotidienne au sein de nos programmes ou durant leurs stages et/ou leur période d’apprentissage en entreprise.