En gagnant cette année sept places dans le classement général des business schools européennes du Financial Times où il se classe à la 67ème place, l’IAE Aix-Marseille démontre qu’il n’a rien perdu de son attractivité après quelques années « tendues » suite à son intégration dans la grande université d’Aix-Marseille. « J’ai toujours milité pour cette intégration qui nous donne beaucoup de moyens même si c’est au prix de quelques lourdeurs administratives », assure d’ailleurs la directrice de l’IAE, Virginie de Barnier.
Toujours plus de formation continue. Alors qu’elle n’envisage pas d’implantation parisienne – « Nous délivrons déjà des formations à Paris à des cadres sans avoir pour autant besoin de bâtiments permanents » -, Virginie de Barnier n’en entend pas moins continuer à développer une formation continue qui représente aujourd’hui un tiers des ressources de l’institut : « Nous sommes en mesure de faire du sur mesure et cela nous a par exemple permis récemment de remporter un contrat face à HEC qui proposait une formation beaucoup plus standard et un peu plus chère que la nôtre ». Pour autant seuls 15 des 40 professeurs permanents sont susceptibles de délivrer des cours en formation continue. « Cela demande un gros investissement personnel et certains sont trop académiques ou trop habitués à enseigner à des étudiants de master très obéissants pour relever le défi de cadres qui les challengent », relève la directrice qui va à l’avenir recruter des « professeurs capables de délivrer de la formation continue et des maîtres de conférence passés par le monde de l’entreprise ».
Trouver de nouveaux moyens. Le développement de la formation continue est d’autant plus nécessaire que les frais de scolarité n’augmenteront pas dans les années à venir. Mais d’autres ressources doivent également être développées. « Une large partie des 4 millions nécessaires pour rénover nos bâtiments proviennent des alumni et des entreprises. » L’apprentissage est la troisième source de financement de l’IAE (un tiers des étudiants sont apprentis). « C’est une véritable bouffée d’oxygène pour nous car les entreprises nous reversent entre 10 000 et 12 000€ par étudiant. » Enfin, l’Etat paye les salaires des 40 professeurs et de la moitié des 30 cadres administratifs ainsi que les bâtiments (hors entretien).
Un modèle graduate renommé. Alors que la plupart des IAE reçoivent aujourd’hui des étudiants dès la licence, l’IAE Aix-Marseille reste à 100% réservé à ses 800 étudiants de master. « Nous sommes le seul IAE accrédité Equis et Amba et nous réfléchissons aujourd’hui à obtenir l’accréditation Equis dans les cinq ans. Le processus pourrait débuter en 2017. C’est nécessaire pour être reconnu aux Etats-Unis tout en légitimant en interne un certain nombre d’améliorations nécessaire pour l’obtenir », confie Virginie de Barnier (pour obtenir l’accréditation Amba, l’IAE avait déjà dû passer de deux à un seul MBA). L’IAE Aix-Marseille est enfin le premier centre en France pour le nombre de thèses soutenues en gestion : 150 en 4 ans.
Recevoir « The International Teachers Programme ITP ». HEC Paris, Insead, London business school… le programme ITP que reçoit en 2016-2017 l’IAE Aix-Marseille réunit 12 des plus belles enseignes de la planète business school autour de l’amélioration des compétences de leur corps enseignant. « Pendant 1 an les professeurs désignés – des profils de haut niveau sur lequel leur institution investit – se forment en e-learning puis suivent deux semaines de cours intensifs à Aix et Barcelone », se félicite Virginie de Barnier.
Appuyer sa pédagogie sur la danse. Le ballet Pavillon noir du chorégraphe albanais Angelin Preljocaj a été sollicitée ces dernières années par les étudiants du MBA qui montent avec ses conseils un véritable spectacle de danse. « L’important c’est le travail de groupe, la décision, la prise de leadership. » Parce qu’il n’est pas possible d’aller plus loin avec ce ballet qui a d’autres priorités, l’IAE a signé un accord avec l’Ecole nationale du cirque pour permettre à tous ses étudiants de se former en montant des spectacles.
Quelle insertion professionnelle ? Comme le souligne le classement du Financial Times, le « retour sur investissement » du master in management de l’IAE Aix-Marseille est le meilleur des business schools françaises (et le 10ème dans le monde). Primes comprises la moyenne des salaires débutants est de 42 000€ (50k€ après 3 ans). « Les entreprises apprécient nos diplômés parce qu’ils ont des raisonnements différents de ceux des diplômés des autres écoles grâce à la diversité des profils que nous formons. Diplômés d’écoles ingénieurs, de psychologie, de biologie… ils ne sont pas formatés. » Seul souci : leur modestie. A tel point que l’IAE a dû les inciter à être plus ambitieux financièrement pour ne « pas décrédibiliser leur formation ».
Et maintenant ? Ces bons résultats ne poussent pas pour autant l’IAE Aix-Marseille à envisager une croissance de ses effectifs en formation initiale et ceux-ci devraient passer de 800 à 900 étudiants d’ici 2020. « Nous ne pouvons pas aller plus loin dans nos bâtiments et nous ne voulons pas perdre l’ »esprit campus » en nous développant ailleurs. De plus les embauches viennent forcément de l’université. Mon objectif aujourd’hui c’est d’être un orfèvre. »
Le tout avec notamment l’objectif de permettre aux étudiants de passer des séjours académiques dans des institutions étrangères prestigieuses sans avoir à débourser le moindre euro de plus. « Nous passons un accord avec l’université du Wisconsin qui permettra à nos étudiants d’aller dans leur business school pendant que les leurs pourront étudier le français dans la faculté de lettres de notre université. C’est un bon exemple de ce que nous apporte notre intégration à Aix-Marseille Université. »
- Intégrer l’IAE Aix-Marseille : titulaires au minimum d’une licence, les étudiants qui veulent intégrer les masters de l’IAE Aix-Marseille doivent passer des tests d’anglais (TOEFL ou GMAT) et de management (test Management Score des IAE ou Tage Mage) mais aussi montrer une grande ouverture d’esprit, un intérêt marqué pour l’international et une « relative modestie ».