Mines Saint-Etienne fait évoluer son modèle économique

by Olivier Rollot
A Saint-Etienne, les locaux des Mines sont un peu son « Versailles » (Photo : E. Soudan)

« Nos finances sont le sujet qui nous occupe le plus » s’exclame Jacques Fayolle, le directeur des Mines Saint-Etienne, en amont de sa conférence de presse de rentrée où il annonce « faire évoluer le modèle économique » de son école face aux exigences de l’État. Une hausse des droits d’inscription – aujourd’hui à 3200€ comme l’ensemble des écoles de l’Institut Mines Télécom (IMT) – n’est en revanche pas au programme. D’autant que Jacques Fayolle craigne qu’elle « induise une baisse de la subvention pour charge de service public ».

Mais comment dans ce contexte répondre aux objectifs de croissance des effectifs qui furent fixés par le ministère des Finances ? « C’est à la demande de Bercy que nous allons faire une pause tout en augmentant nos effectifs au global, par exemple avec notre nouveau cycle ingénierie et santé », répond Jacques Fayolle, particulièrement « optimiste sur les fondamentaux d’une école spécialisée dans les questions de plus en plus stratégiques de l’énergie et des matériaux ».

Un modèle économique à optimiser. « On ne peut pas passer sous silence les enjeux de soutenabilité de notre modèle. Les économies dans le budget de la France nous impactent déjà avec 2,5 millions d’euros de baisses de nos donations cette année sur un budget total de 48 millions », définit Jacques Fayolle. Pas de réponse « simpliste » pour lui à cette situation comme par exemple de « faire décroitre la qualité ». Il s’agit au contraire de « diversifier ses sources de financement » tout en restant une école publique, membre de l’Institut Mines Télécom (IMT).

Une réflexion qui passe également par une optimisation des charges de l’école et par une facturation au « juste prix » des actions de formation et de recherche. « Nous ne prenons parfois pas le coût complet de nos actions. Nos partenaires doivent prendre l’habitude de payer nos prestations au juste prix », reprend Jacques Fayolle. Chaque chef de projet devra maintenant examiner l’ensemble des coûts liés à des appels à projet et « refuser de répondre à ceux qui ne sont pas soutenables économiquement ». Objectif à dix ans : passer à 60% de ressources propres pour 40% de subventions (qui ne baisseraient pas). C’est pour toutes ces raisons qu’a été créée ce 1er septembre une toute nouvelle direction du développement confiée à Antoine Lavignotte (lire ci-contre). Alors qu’elle représente aujourd’hui entre 4 et 5% du budget total, le développement de la formation continue sera prioritaire.

Le tout nouveau Cycle Préparatoire et Diplômant en Ingénierie et Santé. 60 lycéens, dont 73% de filles, font leur rentrée dans le tout nouveau Cycle Préparatoire et Diplômant en Ingénierie et Santé (PDIS) créé par Mines Saint-Étienne. Dispensé en partenariat avec la faculté de Médecine de l’Université Jean Monnet, le PDIS est une formation postbac de 2 ans à l’issue de laquelle les étudiant pourront intégrer une école d’ingénieurs ou la 2ème année de médecine de l’UJM. « Nous allons chercher ainsi des doublettes de spécialité du bac différentes ainsi que des jeunes filles qui sont plus particulièrement intéressées par les études de santé », définit Jacques Fayolle.

Des étudiants qui auront en deux ans le même niveau que les élèves issus de classes préparatoires avec un enseignement intensif. Un défi pour l’équipe pédagogique qui doit ainsi former une large majorité de mineurs quand elle est habituée depuis toujours à former des élèves issus de prépas.

  • Apprentissage, international, les questions de la rentrée. En apprentissage les entreprises semblent « un peu plus attentistes cette année » même si les activités liées au nucléaire continuent à se développer. Quant au recrutement des étudiants internationaux il est marqué par une « décroissance du nombre de pays avec lesquels on peut travailler de façon souveraine ». Jusqu’au partenariat avec de grandes universités américaines qui est « questionné ».

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