Créée il y a 43 ans par les professionnels de l’immobilier pour former les cadres qui leur faisaient défaut dans tous les métiers de l’immobilier, aussi bien dans les agences, chez les promoteurs, les experts ou même dans les métiers de l’asset management, l’ESPI (École supérieure des professions immobilières) forme chaque année plus de 480 jeunes à Paris, Nantes et Marseille. Son président, Christian Louis-Victor, nous explique ses ambitions pour une école en plein développement.
Christian Louis-Victor : Nos diplômés sont présents tout au long de la vie des biens immobiliers, de logement ou de bureau, de la prospection foncière à la vente, en passant par l’expertise, le financement et la gestion. Il n’y a finalement que dans la phase de construction qu’ils n’interviennent pas. Leurs compétences doivent être de plus en plus pointues avec en face d’eux d’une part des acheteurs de plus en plus exigeants et d’autre part des normes techniques et règlementaires qui évoluent sans cesse.
O. R : Quels métiers ont particulièrement aujourd’hui le vent en poupe ?
C. L-V: Le métier d’aménageur foncier prend de plus en plus de poids. Leur métier est de discuter avec les collectivités locales pour imaginer le futur plan d’urbanisme. Mais en général nos métiers ont le vent en poupe. L’émission de Stéphane Plaza est une super promotion pour les métiers de la transaction, le plus connu ! Mais quand ils viennent nous voir, six candidats sur dix ne connaissent pas la variété des métiers auxquels l’école prépare. Aujourd’hui, nous formons en effet les futurs cadres de la promotion, de l’expertise, du conseil, de la gestion (auprès des particuliers mais aussi en immobilier d’entreprise) et du financement de l’immobilier. Ils sont surtout intéressés par la promotion immobilière alors que c’est dans la commercialisation que l’on recrute le plus.
O. R : Comment l’Espi s’adapte-t-elle pour répondre à ces nouveaux besoins ?
C. L-V: Depuis dix ans nous vivons une sorte de révolution culturelle avec un déménagement de nos locaux parisiens à Beaugrenelle dans le 15ème, où sont plus de 700 étudiants, et l’ouverture de nouveaux locaux à Nantes, où sont 200 élèves, et plus récemment à Marseille. Au Maroc nous sommes installés à Casablanca où 150 étudiants bénéficient très largement de bourses royales. Nous nous installons là où nous ressentons les besoins les plus grands pour des professionnels de l’immobilier que ne forment pas les universités.
Notre obsession est de former des jeunes qui trouveront ensuite un emploi en s’adaptant constamment aux besoins des marchés immobiliers. Toutes les offres d’emploi précisent d’ailleurs que les profils recherchés sortent de l’ESPI, de l’ESTP ou de l’ICH. Résultat : nous plaçons tous nos diplômés dans les six mois qui suivent la fin de leurs études et 60% ont déjà un CDI ou un CDD dès le mois de juillet (avant la fin de leur cursus). Les anciens de l’ESPI y contribuent : ils sont plus de 4000 dans un monde finalement assez petit.
O. R : Vous proposez plusieurs cycles : bachelor en trois ans après le bac puis mastères professionnels après un bac+3. Comment vous assurez-vous que tous ces diplômes soient très professionnels ?
C. L-V: Notre premier diplôme est le bachelor Gestionnaire d’affaires immobilières et nous proposons également cinq mastères professionnels, tous reconnus par la profession et inscrits ou en cours d’inscription, au Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP). Nos enseignants sont tous des professionnels en activité qui ont aussi pour mission de s’assurer de l’insertion de leurs élèves. Nous formons des jeunes rapidement opérationnels grâce à leurs enseignants et à leurs stages.
O. R : Vos diplômés de bachelor ne sont-ils pas tous tentés de poursuivre en master ? Quels types de diplômés recherchez-vous sinon en master?
C. L-V: C’est possible mais il y a du travail dès l’obtention du bachelor qu’on peut intégrer dès le bac ou après un bac+2. Beaucoup arrivent ainsi à l’ESPI après 2 ans de Droit, un BTS Professions Immobilières ou Négociation Relations Clients.
A l’entrée en mastères professionnels beaucoup ont une licence de droit. Mais les reconversions professionnelles et les changements d’orientation sont possibles chez nous ! Tous nos mastères professionnels, qui se déroulent sur 2 ans, ont un premier trimestre de commun de connaissances afin de choisir sa spécialité qui démarre en janvier. Ils effectuent pour la majorité leur cursus en alternance dans le cadre de contrats de professionnalisation.
O. R : Il est possible de partir à l’étranger dans le cadre de ses études ?
C. L-V: Je pousse beaucoup cette ouverture à l’internationale. Nous avons signé la charte Erasmus en 2014 et nous envisageons des partenariats en Europe.
O. R : Quelle est la proportion de garçons et de filles qui se présentent ?
C L-V: Elle est totalement équilibrée aujourd’hui alors que nous avions 70% de garçons il y a encore quatre ou cinq ans. Les jeunes filles sont particulièrement motivées par toutes les réflexions actuelles sur l’urbanisme, l’aménagement et les questions environnementales.