ECOLES DE MANAGEMENT, PORTRAIT / ENTRETIENS

« Nous souhaitons mettre en avant la valeur ajoutée qu’apporte un cursus complet en cinq ans »: Jean-Guy Bernard (PSB)

Suite au départ de Philippe Jamet pour le groupe Ionis, Jean-Guy Bernard, ancien directeur général de l’EM Normandie, prend la présidence du conseil d’administration de PSB à compter du 1er janvier 2024. Entretien.

Olivier Rollot : En 2019 vous quittez la direction générale d’une EM Normandie que vous avez profondément transformée. Quatre ans plus tard vous voilà de retour aux affaires à la présidence d’une autre école postbac, PSB. Un beau retour aux affaires !

Jean-Guy Bernard : Je n’ai jamais vraiment arrêté de me préoccuper des questions d’enseignement supérieur. Après mon départ de l’EM Normandie, où j’ai occupé encore des fonctions un certain temps, j’ai monté un cabinet de consultant dans l’enseignement supérieur. Mais le Covid a un peu cassé le mouvement. C’est alors que Sébastien Vivier-Lirimont et le cabinet HEAdway Advisory m’ont contacté pour traiter le dossier d’une école qui souhaitait s’implanter en Normandie, ma région d’attache. Ensuite je me suis attelé à des dossiers d’audit pour l’EFMD / Fnege, notamment des audits BSIS (Business School Impact System). Par ailleurs Éric Cornuel, le patron de l’EFMD, m’a proposé de devenir honorer membership de l’EFMD.

Quant à PSB je m’en suis rapproché en 2022 quand son directeur, Philippe Jamet, un homme de grande valeur, m’a demandé d’intégrer son comité de pilotage stratégique. J’accompagne également l’école sur sa stratégie d’accréditation pour obtenir le label Equis alors qu’elle est déjà EFMD Accredited.

O. R : Quel est votre rôle en tant que président de l’école ?

J-G. B : Pendant la période de transition qui précède la nomination d’un nouvelle direction générale, je vais prendre en charge les relations institutionnelles, la communication, les accréditations et l’accompagnement du comex de l’école. Charlotte Campanella, membre du comité exécutif de Galileo Global Education, et par ailleurs chief intégration and transformation officer, assure le fonctionnement de l’école et nous travaillerons ensemble. Philippe Jamet part quant à lui le 31 janvier et assure le transfert des dossiers avec le professionnalisme qu’on lui connait.

O. R : Quelles impulsions entendez-vous donner à PSB ?

J-G. B : Sous la direction de Philippe Jamet, Paris School of Business a initié un plan stratégique d’envergure à horizon 2028 autour de trois piliers : excellence académique (poursuite de l’accréditation Equis), hybridation des compétences et développement de campus en Europe. Le tout en prenant appui sur la puissance du groupe Galileo qui nous permet d’hybrider les cursus – théâtre avec le Cours Florent, design avec Strate, arts avec Penninghen, mode avec Marangoni, design avec Naba à Milan, médias avec Macromedia à Munich, etc. – et de s’implanter sur des campus européens.

Nous souhaitons également mettre en avant la valeur ajoutée qu’apporte un cursus complet en cinq ans. Pendant le cycle undergraduate à PSB les étudiants auront ainsi accès à une véritable hybridation (dix écoles au choix dans tout le groupe Galileo, en France et à l’étranger), à un parcours complet de 200 heures Tech for Business (digitalisation, intelligence artificielle, big data, etc.) et enfin le nouveau parcours européen dès la rentrée 2024 à Milan puis Munich et Londres.

O. R : Quel poids occupe aujourd’hui l’apprentissage dans vos programmes ?

J-G. B : L’apprentissage représente plus de 90% de nos dans le cycle master du programme Grande école et 70% dans la troisième année du bachelor.

O. R : Où en est le projet de déménagement de PSB en plein centre de Paris, rue Claude-Bernard, sur un campus dont Galileo a fait l’acquisition ?

J-G. B : La décision de déménager l’école du site actuel d’Olympiades a été actée. Par rapport au projet de déménagement rue Claude-Bernard, une réflexion est en cours sur la capacité d’accueil du site par rapport à son ERP. En effet de plus e 4 000 aujourd’hui nous espérons passer à près de 5 000 à horizon 2028. Une décision devra être prise prochainement car nous souhaiterions que ce déménagement puisse arriver si possible à l’horizon 2026. Le dossier est entre les mains du board de Galileo.

O. R : Une question plus générique à un expert des grandes écoles de management. Comment jugez-vous leur venir, leurs atouts et les écueils qui les guettent ?

J-G. B : Qu’elles soient des écoles postbac ou post-prépas, les grandes écoles de management françaises ont fait preuve jusqu’à présent d’une formidable capacité de résilience malgré toutes les perturbations et les évolutions qu’elles ont pu connaitre depuis deux décennies. Et ce n’est pas fini !

Toutefois on peut craindre, pour un certain nombre d’entre elles, un décrochage qui s’accélère. Il suffit de regarder les entrées réelles dans ce qui constitue le programme phare de ces établissements, le programme Grande école, pour voir que certaines sont déjà en grande difficulté. Ce n’est pas réjouissant car s’il y a une compétition entre elles respectent toutes des critères de qualité que n’ont pas forcément toutes les formations existantes sur le marché dans le domaine de la gestion et du management. Le grand challenge plus que jamais de demain sera de continuer à concilier la qualité avec la quantité.

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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