Objectifs IA et quantique : IP Paris fait sa rentrée

by Olivier Rollot

« Avec plus de 11 000 étudiants dont 43% d’internationaux nous sommes aujourd’hui dans la jauge qui nous permet de jouer dans la cour de nos grands compétiteurs. » En amont de sa conférence de presse annuelle le président d’IP Paris, Thierry Coulhon, rappelle également ses bonnes places dans les classements : 41ème dans QS, 71ème dans le THE, 35ème dans CWUR et s’il est seulement classé 224ème dans le Classement de Shanghai c’est en gagnant cette année 99 places. Membre de l’alliance européenne EuroTech avec notamment l’EPFL et la TU Munich, IP Paris a obtenu 10% des bourses ERC accordées en France cette année.

Thierry Coulhon, président de IP Paris, entouré, de gauche à droite sur la photo, de François Dellacherie, directeur de Télécom SudParis, Patrick Olivier, directeur de Télécom Paris, Maylis Coupet, directrice de l’Ensae, Anthony Briant, directeur des Ponts et Chaussées, Estelle Iacona, directrice de l’Ensta et Laura Chaubard, directrice générale de l’École polytechnique

De l’IA au quantique. Alors que IP Paris se veut un champion de l’IA avec son institut, la création de la pertinence de la création d’un LLM propre à IP Paris – à l’image de l’EPFL et de l’ETH en Suisse – reste en suspens. « Est-ce le rôle de la recherche de développer ce modèle ? Nous serons en appui à l’ingénierie si c’est nécessaire », répond Jamal Atif, vice-président recherche et innovation de l’institut. « Nous sommes dans le jeu en Europe sur l’IA ! », insiste Thierry Coulhon.

Mais ne faut-il pas aller plutôt sur la technologie de l’avenir qu’est le quantique ? « Cela repose sur la physique et l’informatique, deux disciplines dans lesquelles nous sommes très impliquées en compagnie du laboratoire dédié de Paris-Saclay », répond Thierry Coulhon. « La quantique c’est l’avenir et nous y préparons avec tout un travail sur le transfert des informations. Nous avons commencé avec une équipe de dix enseignant-chercheur sur les mathématiques et l’informatique avec l’Inria dans le laboratoire Quriosity », détaille Patrick Olivier, directeur de Télécom Paris. Un master dédié au quantique (QMI) avec Paris-Saclay a été créé et reçoit quinze étudiants cette année. « Dans le cadre du laboratoire LOA des équipes de l’Insta travaillent sur les lasers liés aux quantiques à Paris et Brest », ajoute Estelle Iacona, directrice de l’Ensta, quand Laura Chaubard, directrice générale de l’École polytechnique, se félicite « de l’ensemble des ressources mises en avant par IP Paris. Même si l’ordinateur quantique parfait n’est pas encore développé, la communication d’informations en grands volumes avance très vite ».

Des finances tout sauf dans le rouge. « Budgétairement nous faisons croitre nos ressources avec le succès aux appels d’offre européens », rappelle Thierry Coulhon, plutôt serein pour l’avenir d’IP Paris et de ses écoles. « Le ministère des Armées nous soutient comme il l’avait promis », établit Laure Chaubard quand Estelle Iacona préfère se concentrer sur « les grande missions sur lesquelles nous souhaitons nous développer ». Patrick Olivier, dont l’école a 50 % de ressources propres, envisage essentiellement le développement de la formation continue : « Il faut d’abord réfléchir où nous mettons de la valeur. La formation continue prolonge notre mission c’est être au service de l’industrie. Il faut développer les partenariats avec les entreprises car c’est dans nos missions et nos compétences ».

Quant à l’augmentation des frais de scolarité elle « n’est pas un tabou » selon Anthony Briant qui incrémente chaque année ses frais : « Mais nous n’allons pas passer directement de 3 600 à 10 000€ ». « A l’X on voit les premiers effets de la réforme de la pantoufle et cela va nous apporter des ressources propres supplémentaires », rappelle Laura Chaubard.

Mais attention : une plus grande prégnance dans l’activité des écoles est sujet à débat. « Les chaires de recherche représentent aujourd’hui 2,5% du budget de l’X et on monte à 6% pour l’ensemble des financements des entreprises. On est loin de l’emprise ! » insiste Laura Chaubard alors qu’on attend encore une décision du Conseil d’État sur la transparence des financements dus au mécénat : « Il me semble qu’une entreprise qui nous confie ses thèmes principaux de recherche mérite la confidentialité ».

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