Alors que Sylvie Retailleau reste ministre de l’Enseignement supe?rieur et de la Recherche, Amélie Oudéa-Castéra, 45 ans, a pris le relais de Gabriel Attal au ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse tout en conservant le poste de ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques qu’elle occupait depuis mai 2022. Un portefeuille dont l’importance a tout de suite été stigmatisée par les organisations syndicales alors que Gabriel Attal entend bien conserver un œil sur les questions d’éducation. Mais ce sont plusieurs polémiques sur le choix de la ministre de scolariser ses enfants au lycée privé Stanislas, à Paris, qui occupent depuis l’attention du public. Elle aurait fait ce choix en « raison du trop grand nombre d’heures non remplacées subies par son fils aîné dans le public ». Une motivation qui a provoqué un vif débat, et sur laquelle elle a dû s’excuser tant le sujet est douloureux pour les acteurs de l’enseignement public. Peut-on être ministre de l’Education nationale tout en privilégiant soi-même l’enseignement privé ? Une question qui se posait déjà pour son prédécesseur Pap Ndiaye dont les enfants étaient scolarisés à l’Ecole alsacienne. Lors de sa conférence de presse du 16 janvier, Emmanuel Macron Emmanuel Macron s’est dit refuser à « juger les familles sur leur choix
individuel de placer leur enfant dans le privé ou dans le public ». Plus tard, il a confirmé que sa ministre avait toute sa confiance, estimant avec « indulgence » qu’elle avait tenu un « propos maladroit », et qu’« elle avait eu
raison de s’excuser » Mais une nouvelle polémique s’est substituée depuis. Selon l’institutrice mise en cause pour ses absences au sein de l’école publique Littré, dans le VIe arrondissement de Paris, ce serait en fait sa volonté de ne pas laisser passer son fils en moyenne section de maternelle, puisqu’il n’avait pas encore 4 ans, qui aurait motivé le passage du fils ainé de la future ministre dans l’enseignement privé (lire Libération). Depuis elle se serait expliquée avec l’institutrice aujourd’hui à la retraite.Jeu, set et match ? Excellente joueuse de tennis, Amélie Castéra est demi-finaliste de l’US Open, Roland-Garros et Wimbledon chez les juniors mais ne percera jamais sur le circuit professionnel. Après avoir atteint la 251e place mondiale en simple en 1995, elle met un terme à sa carrière en 1996. Elle se consacre alors à ses études et obtient une maitrise en droit à l’université Panthéon-Sorbonne avant d’être diplômée de Sciences Po, de l’Essec et de l’ENA dans la promotion Léopold-Sédar-Senghor, la même qu’Emmanuel Macron. Elle entre ensuite à la Cour des comptes puis, en2008, intègre Axa dont elle sera nommée en 2011 directrice marketing, marque, service et digital. En 2018 elle entre chez Carrefour dont elle sera directrice e-commerce, data et transformation digitale du groupe. Elle est élue « Femme du digital 2020 ». En 2021, elle est nommée directrice générale de la Fédération française de tennis. Amélie Castéra est l’épouse de Frédéric Oudéa, président-directeur général de la Société générale de 2008 à 2023 puis depuis président de Sanofi.
Amélie Oudéa-Castera
Ministre
Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse
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