«Ne m’appelez plus jamais « fac Pasqua » !» S’ils ne rejettent pas l’héritage du fondateur du Pôle universitaire Léonard-de-Vinci, Pascal Brouaye et Nelly Rouyrès, qui en sont respectivement directeur général et directeur général adjoint depuis l’été 2012, veulent surtout passer à une nouvelle étape pour un pôle qui fut souvent victime des polémiques avant d’être épinglé en 2010 par un rapport de la Chambre régionale des comptes d’Ile-de-France.
Un conseil général qui veut se désinvestir
Aujourd’hui, le pôle entend repartir sur de nouvelles bases avec des locaux gérés directement par le conseil général et dont les trois écoles membres de l’association Léonard-de-Vinci (EMLV pour le management, ESILV école d’ingénieurs et IIM dans l’Internet) sont loin d’occuper la totalité (sont également présents les universités Dauphine et Paris Ouest ainsi que Skema). «Notre objectif est de devenir peu à peu indépendants financièrement du conseil général», explique Pascal Brouaye, rappelant que plus de la moitié du soutien actuel (5,4 millions d’euros pour un budget global de 22 millions) du conseil général des Hauts-de-Seine est constitué de bourses dont bénéficient les deux tiers des étudiants.
Une autonomie d’autant plus indispensable que Patrick Devedjian, le président de ce même conseil général, a déclaré le 21 juin ne pas pouvoir donner l’année prochaine au Pôle une subvention équivalente à celle de cette année: «Il faudra soit favoriser l’émergence d’un pôle d’enseignement, en cédant les locaux par exemple pour un euro symbolique à la condition de maintenir la vocation initiale du site, soit vendre ce bâtiment remarquablement situé en fonction de l’offre la plus intéressante pour le département». Une décision devra être prise «dès 2014».
Une nouvelle direction
Pour conquérir leur nécessaire indépendance, Pascal Brouaye et Nelly Rouyrès entendent bien utiliser leur expérience d’entrepreneur de l’enseignement supérieur acquise à la tête d’une école d’ingénieurs privée, l’ECE, avant de rejoindre le Pôle. D’ici 2018, ils comptent ainsi voir les effectifs du Pôle passer de 2500 à 4000 étudiants, notamment en augmentant les promotions de leur école d’ingénieurs. Ils entendent notamment s’appuyer sur la triple compétence de leurs écoles (management, ingénierie, design) afin de développer des actions transversales : «Nos 550 élèves de première année des trois écoles travailleront ensemble à la rentrée sur des projets communs. Ces équipes mixtes se retrouveront régulièrement alors que chaque école poursuivra également le projet tout au long de l’année». Le tout en s’appuyant sur des locaux dont la qualité fait rêver tout l’enseignement supérieur depuis près de 20 ans maintenant…