« Covid-19 : un tiers des clusters concerne l’école et l’université » titre « Le Monde » qui établit qu’avec « 285 foyers de contamination en cours d’investigation, le milieu scolaire et universitaire devient la première « collectivité » de circulation du virus, devant les entreprises, selon le dernier bulletin hebdomadaire de Santé publique France ». Résultat : les campus ferment les uns après les autres, ou du moins les établissements demandent à leurs étudiants de rentrer chez eux. Toutes les formations (Bachelor, cycle ingénieur, MsCT, Master) sont ainsi passées en distanciel à l’Ecole polytechnique depuis le 21 septembre, et ce pour deux semaines. La situation sera réévaluée à la fin de cette période. Même chose à Sciences Po Paris, HEC Paris, Centrale Lyon, etc. Le 27 septembre c’était au tour de l’université de Bourgogne de demander à 900 de ses étudiants de rester chez eux (France Bleu Dijon).
S’adapter. Et même si on ne doit pas forcément demander aux étudiants de rentrer chez eux c’est tout le système qui est touché. A Bordeaux, Paris, Bobigny, enseignants et étudiants racontent leur rentrée à l’ombre des règles sanitaires dans Le Monde. Autre conséquence : les séjours étudiants à l’étranger se sont effondrés. Seuls 330 étudiants de l’université de Nantes ont maintenu leurs séjours d’études à l’étranger en cette rentrée 2020. C’est 40 % de moins que l’an dernier selon Ouest France.
Alors que le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) ne tient plus à jour depuis le 13 mars d’indicateur nationale certains établissements jouent la transparence absolue. C’est le cas de l’université de Lille qui détaille dans un « Bulletin sanitaire » le nombre de cas et surtout le « taux d’incidence ». Cette même université de Lille a organisé une opération de dépistage ciblé pour les 800 étudiants de 3e année de médecine, 5e année de pharmacie et 4e année d’odontologie. 530 étudiants ont participé à ce dépistage basé sur le volontariat. Les résultats indiquent un taux de positivité de 12% en 3e année de médecine (40 tests positifs sur 440 résultats disponibles soit 9% auxquels s’ajoutent 20 cas récents connus antérieurement) et 4% en 5e année de pharmacie et 4e année d’odontologie (3 tests positifs sur 72 résultats disponibles).
Une contamination en dehors des établissements. Universités et Grandes écoles ont beau prendre toutes les précautions sur les campus que peuvent-ils quand les étudiants ne respectent pas les règles en dehors? « Les étudiants ont aussi une part de leur vie à l’extérieur de l’université. Si vous prenez les dernières mesures qui ont été prises vis-à-vis des bars ou des restaurants, on voit une population jeune, étudiante. Je ne suis pas sûr que l’on puisse dire que les universités soient à l’origine de la concentration de la contamination virale », soutient ainsi Manuel Tunon de Lara, le président de l’université de Bordeaux sur Europe 1. Ce que confirme Frédérique Vidal sur Figaro live-LCP: «Ce ne sont pas des clusters par promotion mais des clusters par groupe d’amis. Rien ne nous dit que les contaminations se font au sein des établissements».
Le numérique prend le relai et ce sont essentiellement les grands acteurs du travail à distance, et au premier chef Zoom, qui en profitent explique Le Figaro. Mais bien d’autres outils sont utilisés. L’incontournable Teams de Microsoft bien sûr mais aussi Moodle, Perusall, Mask, Snagit ou encore Camtasi. Depuis juillet 2019, l’IMT (Institut Mines Télécom) a ainsi pu déployer une pédagothèque numérique, à destination des équipes pédagogiques des écoles du groupe. Cette plateforme a pour objectifs la mutualisation, la ré-utilisation et la ré-ingénierie des ressources pédagogiques numériques produites à l’IMT. Un mur pédagogique permet depuis la rentrée des échanges entre les enseignants qui ré-utilisent un cours existant dans la pédagothèque avec les éditeurs-créateurs de ces cours. En 4 semaines, IMT Lille Douai a ainsi pu programmer 350 classes virtuelles. Plus d’une trentaine de MOOC ont été réouverts en urgence. A Evry a été maintenu le challenge Projet d’Entreprendre en réunissant virtuellement 525 étudiants de 2ème année de Télécom SudParis, d’IMT- BS et de l’ENSIEE et en les faisant travailler par petit groupe ingénieur-manager en mode collaboratif.