« Confiants mais vigilants » c’est ainsi que le président de la Cdefi (Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieur), Marc Renner, présentait la semaine dernière la position de la Cdefi à quelques semaines de la présentation de la réforme de l’apprentissage. Du côté de la Conférence des présidents d’université on appelle dans un communiqué «le gouvernement, les branches professionnelles ainsi que les régions, à une prise de conscience de l’enjeu social majeur que représente la formation par apprentissage dans l’enseignement supérieur».
Selon différentes sources (lire l’article des «Échos») les établissements d’enseignement supérieur – et singulièrement les Grandes Écoles – conserveraient en tout cas la part de la taxe d’apprentissage qu’ils touchent au travers du «hors quota» (pas destiné à financer l’apprentissage). Une taxe ou contribution spécifique, qui ne serait plus reliée à l’apprentissage, devrait être créée à cet effet pour que les entreprises puissent continuer à «flécher» une partie de leur contribution vers les écoles qu’elles choisissent.
Du côté de Régions de France on reste également vigilants. « Si le projet s’engage vers une privatisation de l’apprentissage, nous disons au gouvernement que les régions sortiront purement et simplement du dispositif », a ainsi rappelé son président Hervé Morin lors de ses vœux le 23 janvier en réaction aux demandes réitérées du président du Medef, Pierre Gattaz, de gérer le nouveau dispositif. En compagnie de la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) celui-ci a en effet quitté la table des négociations le 19 janvier «dans l’attente de précisions de la part du gouvernement» sur les promesses faites à Région de France. Un sujet sur lequel la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, refuse de s’exprimer selon le site Actualité de la formation.
- Les contours précis de la réforme devraient être connus avant le 15 février prochain. À partir du 29 janvier neuf réunions bilatérales auront lieu avant une rencontre globale réunissant la ministre du Travail, le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, et la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Frédérique Vidal.
- Le «hors quota» (ou «barème») représente aujourd’hui 23% de la collecte de la taxe d’apprentissage – environ 130 M€ – et jusqu’à 20% du budget de certaines écoles.
- Cette semaine Centre Inffo tient son Université d’hiver de la formation professionnelle. Nous y serons pour interroger les acteurs de la formation professionnelle sur la réforme qui s’annonce.