ECOLE D’INGÉNIEURS

Objectif 2022 pour l’Institut Mines Télécom

50% d’étudiants en plus, 25% d’enseignants-chercheurs supplémentaires et une hausse des 60% de ressources propres, l’Institut Mines Télécom a présenté cette semaine son Plan stratégique 2018-2022. « La stratégie 2018-2022 vise à faire de l’IMT un institut national de science et technologie, de nature fédérale, déployé sur les territoires au travers de ses écoles et à visibilité internationale », résume le directeur général de l’Institut Mines Télécom, Philippe Jamet (photo), qui rappelle que l’IMT « était jusqu’ici centré sur sa construction institutionnelle et va maintenant pouvoir se consacrer bien plus à de nouveaux projets ».

Philippe Jamet

20 000 étudiants. Le premier objectif de l’institut est d’atteindre les 20 000 étudiants en 2022. D’abord en développant des bachelors « prêt à l’emploi », comme celui déjà créé à Saint-Etienne, qui « répondent aux demandes des entreprises ». Pour autant l’IMT n’entend pas « investir massivement les premiers cycles au risque de brouiller le message de nos écoles qui restent avant tout dédiées au master ». Ses futurs bachelors pourraient ainsi porter directement le nom de l’IMT et être « itinérants » en « profitant des ressources de chaque école ».

Philippe Jamet entend donc s’appuyer d‘abord et toujours sur le recrutement de ses étudiants dans les classes prépas. « La compétition est d’abord nationale et est très forte quant au recrutement des élèves de CPGE dont la population est rare et croit moins vite que les besoins », souligne Philippe Jamet. Parce que les nouvelles pédagogies le permettent cette expansion ne devrait pas s’accompagner d’une hausse du nombre d’enseignant-chercheurs supérieure à 25%.

60% des ressources propres en plus. L’augmentation de 60% des ressources propres de l’établissement ne « passera pas par une augmentation programmée des droits et frais de scolarité » certifie Philippe Jamet qui n’en souhaite pas moins que sa tutelle l’entende dans ces demandes en ce sens – « En France ce n’est pas dans la culture nationale » – en notant que CentraleSupélec est aujourd’hui à 3500€ quand son institut ne facture que 2150€ par an à ses étudiants.

Regroupant l’ensemble des formations de l’IMT, la Fondation Mines-Télécom aura forcément un rôle majeur dans ce cadre. « En collectant de l’ordre de 6 millions d’euros chaque année, nous sommes le bras armé de l’IMT pour développer ses ressources », assure la directrice de la fondation, Virginie Deborde, qui ambitionne de contribuer à hauteur de 15% des ressources nouvelles de l’IMT en 2022. Les MOOCs devront également contribuer chaque année à hauteur de 4 millions aux ressources propres de l’IMT.

Une structure nationale. Le développement de l’IMT ne sera pas qu’endogène. De nouvelles écoles pourraient le rejoindre. Sans en dire plus le plan stratégique prévoit ainsi « l’intégration de trois écoles dans les années 2020, 2021 et 2022, leur apport en E-C et leur consolidation en personnel de soutien ». Elles viendraient ainsi consolider un modèle national que Philippe Jamet compare à « ceux en vigueur en Californie ou au Texas, sur des territoires aussi grands que la France ». Ce qui n’empêchera pas d’éventuelles nouvelles fusions au sein de l’IMT. Et au premier rang celle, suspendue en 2017, entre Télécom ParisTech et Télécom SudParis : « Une fois qu’elles seront ensemble à Saclay on pourra en reparler sereinement ». Enfin de nouvelles écoles pourraient adopter, à l’image de l’IMT Atlantique ou de l’IMT Lille Douai, la marque IMT.

Et Paris-Saclay ? Parce qu’il ne veut se fermer aucune porte – « On peut déjeuner avec qui on veut du moment qu’on n’est pas au menu » – Philippe Jamet se refuse à définir une politique vis à vis de l’éclatement de Paris-Saclay qui est « d’abord un problème que gèrent ses écoles membres ». Résolument pragmatique il n’a donc pas fait voter par son conseil d’administration le principe du rattachement à la NewUni mené par l’Ecole polytechnique : « Je me voyais mal faire voter mon CA sur une décision du Président de la République ».

Plus largement il considère que « la courbe des regroupements d’établissements progresse sur le long terme ». Membre de huit regroupements l’IMT entend quoi qu’il arrive conserver sa personnalité morale « unique qu’on ne saurait vendre par morceaux ».

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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