Trois dossiers de candidature avaient été reçus par la commission chargée de recruter le nouveau directeur de Sciences Po et l’administrateur de la FNSP. Celle-ci a écarté Claude Moog, directeur de recherche au CNRS, et retenu le directeur sortant, Frédéric Mion, et l’ancienne directrice de l’EM Strasbourg et professeure des universités en gestion, Isabelle Barth, qui se place résolument dans les pas de Richard Descoings : « Je veux redonner un esprit start up à une institution qui est devenue bien sage depuis cinq ans ».
Sous le nom « Un temps d’avance dans un monde à construire », Isabelle Barth propose de mener un projet « résolument tourné vers l’avenir, porté par un regard neuf qui ne s’encombre pas du passé mais en accepte l’héritage, dans la reconnaissance du formidable développement initié par Richard Descoings et consolidé par Frédéric Mion ». Si ce dernier peut se targuer d’un « beau bilan de stabilisation » elle considère qu’il faut « redonner de l’impertinence à Sciences Po dans l’esprit de son fondateur ». Alors que d’aucuns reprochent à l’institut de « se transformer peu à peu en école de management » il n’est surtout pas question pour elle d’aller dans ce sens : « Alors que les entreprises se « démanagérisent » c’est au contraire les dimensions SHS qu’il faut développer ».
à Parmi les axes de travail de son projet, Isabelle Barth propose d’« enrichir la communauté académique de nouvelles disciplines comme la philosophie ou les sciences de gestion », de jouer un rôle de pilote dans la préfiguration d’un « Airbus de l’enseignement supérieur » en se rapprochant de la LSE et de la Bocconi pour créer une alliance académique intégrée, de s’implanter en Afrique pour « occuper rapidement le terrain », de « briser le plafond de verre en atteignant une parité stricte dans l’ensemble des équipes de direction et des conseils, ainsi qu’à la tête des départements de recherche » ou encore de « sortir progressivement d’une culture de l’exécutif fort au profit d’une démocratie universitaire mieux valorisée ».
- Les deux candidats seront auditionnés le 17 janvier 2018 par la commission pour un poste à pourvoir en mars.