« Nous sommes devenus un benchmark dans notre environnement et c’est positif. Le modèle est bon et il faut maintenant aller plus loin. » Dix ans après la création de Skema sa directrice générale, Alice Guilhon, peut dresser un bilan très positif de son école. Avec son plan stratégique 2020-25, « Sky25 », elle entend maintenant faire de Skema une « école de l’avant garde », un « acteur engagé » et « glocalisée ».
Devenir une « comprehensive school »
Surtout, Skema entend aller plus loin que d’être seulement une business school pour devenir une « comprehensive school » (« école multidisciplinaire »). Trois écoles dédiées vont donc être lancées : de droit au Brésil, d’Intelligence artificielle (IA) aux Etats-Unis et de créativité et design en France : « Nous avons des contraintes légales en France que nous n’avons pas au Brésil où nous avons eu en moins de deux ans un diplôme brésilien. Ce qui est inenvisageable en France. »
Les étudiants des SKEMA AI School for Business de Raleigh (Etats-Unis), SKEMA Law School for Business de Belo Horizonte (Brésil) et SKEMA Design School for Business en France pourront naviguer dans les différentes institutions pour acquérir des compétences dans chaque pays. Même chose pour l’IA aux Etats-Unis où sont les professeurs et où l’école aura le plus d’impact. « 100% de nos programmes seront hybridés pour former des talents totalement hybridés sans faire de la simple addition. Les talents que nous formons seront totalement hors normes », définit Alice Guilhon.
Devenir l’école de l’intelligence artificielle (IA)
Après avoir embauché l’un des professeurs stars du secteur, Thierry Warin, pour créer le laboratoire montréalais SKEMA Global LAB in AI ouvert qui a ouvert en septembre 2019, Skema entend être un acteur majeur de l’intelligence artificielle (IA). Et l’utiliser. Dans ce cadre le processus Skema Way of Learning (SKWol) doit permettre de toucher les étudiants partout dans le monde, sur toutes les plateformes, en utilisant des outils d’intelligence artificielle (IA).
Skema lance également l’initiative « Skema Advisory with AI » pour accompagner les entreprises dans l’utilisation d’outils d’intelligence artificielle.
Structurer les relations Sciences-Société
SKEMA va déployer une politique scientifique et des dispositifs de transfert, de façon à « répondre aux enjeux non seulement scientifiques mais sociétaux ». Seront ainsi créés L’Institut Fintech et l’Institut Ethique & RSE à l’horizon 2025 pour structurer les relations Sciences-Société.
Skema va également créer un Think-tank pour agir dans tous les pays où Skema est implanté. « Nous voulons prendre part au débat public sur des dynamiques de société, d’éducation, démocratie, etc. et pas seulement de gestion. » C’est aussi la mission du nouveau dispositif SKEMA Social Ventures (au sein de SKEMA Ventures) afin d’incuber et de financer des projets étudiants dont l’impact social est fort.
« Education for Societies »
Skema se développe mais entend bien rester fidèle à son modèle associatif et « non profit » en France. Mais pas forcément ailleurs dans le monde où Skema pourrait évoluer dans de nouvelles structures. Par exemple au Brésil avec l’Institut Dom Cabral. « L’entrée de nouveaux acteurs financiers, qui voient l’éducation comme un investissement comme un autre, va provoquer des dégâts considérables dans notre secteur. Nous ne participerons pas à ce mouvement », martèle Alice Guilhon qui veut plus que jamais que son école travaille dans un esprit d’« Education for Societies » en partenariat avec d’autres grandes institutions académiques.