La table ronde réunissait l’ex coureur cycliste et actuel sélectionneur de l’équipe de France, Thomas Voeckler, qui commente également le Tour de France sur France TV ; Marc-Henri Beausire, directeur du Coq Sportif ; Vincent Chaudel, responsable du marketing France, de la communication corporate Europe et Afrique et de la communication interne globale de Kurt Salmon, fondateur de IN&Sport et de l’Observatoire du sport business ; Nadia Benabdelouahed-Yatta, ancienne judoka et agente notamment de Clarisse Agbegnenou (Photo : Charlotte Defarges)
602. Ils étaient 602 à faire leur rentrée en première année de programme Grande école d’Audencia le 5 septembre. Au programme de leur première matinée, en cette année préolympique, une rencontre avec quatre acteurs du management du sport. « Le sport a besoin d’expertise et de connaissances et tous ont leur chance mais il ne suffit pas d’aimer le sport. Il faut le vivre à chaque instant », souligne le consultant Vincent Chaudel, lui-même ancien footballeur et professeur de tennis. « Il faut pouvoir se faire accepter pas les sportifs qui comprennent très bien ce que peuvent leur apporter des professionnels du marketing ou autres », confirme Thomas Voeckler.
Leçons de management. Aujourd’hui sélectionneur de l’équipe de France de cyclisme, Thomas Voeckler a peu à peu appris le management d’un sport où on peut être leader comme coéquipier selon les courses : « J’avais moi-même vécu plusieurs vies, d’abord équipier puis leader en 2004 et 2011 quand j’ai été maillot jaune du Tour de France puis enfin capitaine de routes ». Une expérience qu’il met aujourd’hui au service de l’équipe de France : « Il s’agit de réunir deux fois dans l’année, trois fois en 2024 avec les jeux Olympiques, des coureurs qui sont toute l’année dans des équipes concurrentes, tous leaders dans leur équipe, pour se dévouer pour le maillot France sans aucune compensation financière ».
Pour se préparer à ce rôle de manager et, il l’espère, « un jour diriger une équipe toute l’année », Thomas Voeckler a suivi une formation au sein du Centre de droit et d’économie du sport (CDES) de Limoges : « J’ai pu y échanger avec beaucoup de sportifs et comprendre avec eux comment façonner une équipe. Aujourd’hui il m’arrive de ne pas sélectionner un coureur parce que je sais qu’il ne voudra pas travailler pour un autre de l’équipe ».
Au service des sportifs. « Je voulais montrer la valeur humaine des athlètes, les aider à se concentrer sur leur sport. C’est une activité un peu spécifique qui ne ressemble pas à celle d’autres agents de sportifs », explique Nadia Benabdelouahed-Yatta, qui a commencé sa carrière d’agente au contact de la très grande judoka qu’est Clarisse Agbegnenou.
S’il est également très sportif, Vincent Chaudel n’a jamais fait de compétition. Son métier c’est de trouver les moyens financiers qui permettent aux sportifs de vivre de leur passion. Pour cela il a monté l’Observatoire du sport business : « Regardez le ski. Un coureur part puis l’autre. Mais si vous les mettez à quatre sur la même poste c’est beaucoup plus télégénique. Il y a plus d’audience et donc plus de moyens ! »
Bien gérer sa reconversion. Quand il a, à 38 ans, raccroché son vélo, Thomas Voeckler a bien dû finir par admettre qu’il ne « retrouverait jamais les émotions vécues en course » : « J’aime mes métiers de sélectionneur et de consultant télé, d’autant que je suis au cœur de la course sur une moto, mais j’ai mis du temps à comprendre que rien ne peut atteindre la même intensité émotionnelle que la compétition ».
- Quelles études ont-ils fait ? Nos deux grands sportifs n’ont pas négligé leurs études. Nadia Benabdelouahed-Yatta est même titulaire d’une double licence en physique et mathématiques et d’un master en affaires internationales. Quant à Thomas Voeckler il a assuré ses arrières en passant un BTS Force de vente : « A partir de mes 13 ans le vélo a toujours été ma passion mais je voulais aussi me sécuriser, et sécuriser ma mère, avec ce BTS avant de me lancer dans une carrière de cycliste professionnelle forcément très aléatoire.
