Odile Gauthier, la directrice générale de l’IMT, et son directeur général adjoint, Vincent Charvillat, présentent leur plan stratégique 2024-27
Former davantage d’ingénieurs – + 20% -, et répondre aux grands enjeux de compétitivité et des transitions. Le contrat d’objectif et de compétences (COP) 2024-27 de l’Institut Mines Télécom (IMT) précise des objectifs globaux mais aussi par écoles en fonction de leurs spécificités. Si Mines Paris a son propre COP il respecte les mêmes objectifs fixés par le ministère de l’Économie et des Finances tutelle de l’IMT. « Nous avons des objectifs ambitieux qui répondent à notre ADN de service public », insiste Odile Gauthier, la directrice générale de l’IMT, toujours en discussion avec l’Institut polytechnique de Paris pour l’intégration plus ou moins grande de leurs deux écoles en commun – Télécom Paris et Télécom SudParis – dans l’IP Paris.
Des moyens en hausse
Le ministère a accordé 120 emplois supplémentaires aux écoles pour 2024-27 – dont 70 dès 2024-25 – pour atteindre ces objectifs. De plus le ministère indexe relativement la SCSP dans le même esprit que le soutien apporté aux établissements sous tutelle du MESR. Mais il faut aussi que les étudiants suivent et l’IMT demande à sa tutelle une augmentation qui pourrait atteindre les 1 000 € sur la période.
20% d’ingénieurs en plus à former
« Notre défi est de diversifier les viviers et les profils alors que la démographie baisse et que le nombre de femmes formées aux matières scientifiques chute », note Vincent Charvillat, directeur général adjoint de l’IMT. Autant d’étudiants qui devront être 33% à effectuer une mobilité longue à l’étranger pour 18% aujourd’hui, notamment dans le cadre de l’université européenne Eulist qui lie l’IMT à neuf universités européennes en Allemagne, Grèce ou encore Norvège.
L’objectif est aussi de former plus de femmes ingénieures : 30% en 2027 et même 35% en 2030 pour 22,7% aujourd’hui. L’IMT Mines Albi atteint d’ailleurs déjà ce taux de 35% en mettant l’accent sur des formations liées à la santé.
Un effort d’augmentation des effectifs qui se concentre essentiellement sur les ingénieurs. « Nous n’avons pas fait le choix de développer des bachelors, français ou internationaux », répond Odile Gauthier. Le seul projet postbac est l’ouverture à la rentrée 2025 d’un cycle sur l’ingénierie de la santé d’une durée de deux ans pour rejoindre ensuite la première année d’un programme ingénieur ou intégrer des études de santé via une passerelle monté en partenariat avec la faculté de médecine de l’Université Jean-Monnet de Saint-Étienne.
L’IMT pense également à se développer en formation continue avec un chiffre d’affaires qui devrait grimper de 50% pour atteindre au moins les 9 millions d’euros.
Plus de recherche
La recherche partenariale devrait quant à elle augmenter de 20% en euros constants avec une hausse de 8 à 10% des publications dans les grandes revues de recherche. Pour ce faire un nouveau programme de ressourcement scientifique est lancé alors que les deux instituts Carnot de l’IMT doivent être renouvelés. « Nous allons lancer deux « objets totem » à fort potentiel de développement en « ingénierie et bien être » et « industrie du futur responsable » pour fédérer nos communautés et nos unités de recherche », explique Odile Gauthier, qui lance un Centre national réseaux et systèmes pour la transformation numérique.
L’IMT entend également structurer des partenariats avec les entreprises pour créer des écosystèmes avec un tout nouvel Observatoire des partenariats grandes entreprises. Le soutien aux créateurs de start up est quant à elle incarné par le lancement en 2023 du concours national de recrutement de startups pour les incubateurs Uptostart.
La transition écologique reste bien évidemment au cœur de ces axes de recherche en l’intégrant dans les feuilles de route recherche des différentes communautés scientifiques. La consommation d’énergie des bâtiments devrait quant à elle passer à 114 kWh/m2 en 2027 soit une division par trois de la consommation énergétique et par cinq de l’impact carbone.