Isabelle Huault présente son plan stratégique 2024-2028 sur son campus parisien

Un an après son arrivée à la direction de l’école, Isabelle Huault avait remis en 2021 à plat le plan stratégique de l’école tel que fixé par l’ancienne direction avec… un certain optimisme. Trois ans plus tard son plan stratégique « Résonances » 2024-2028 doit faire entrer l’école dans une « nouvelle dynamique avec une gouvernance stabilisée et alors que nous avons atteint l’objectif de figurer parmi les dix meilleures business schools européennes  » explique Isabelle Huault, présidente du directoire et directrice générale d’emlyon business school, qui entend faire de ses étudiants des « entrepreneurs du changement » dans l’esprit « early maker » de l’école.

Une stratégie 2024-2028 justement construite autour des cinq qualités de ces « makers » avec notamment comme objectifs de recevoir 11 200 étudiants (8 900 aujourd’hui) avec des progressions en MSc, dans les quatre bachelors (en 4 ans sauf celui qui ouvre à la rentrée 2024 avec le Cours Florent qui dure 3 ans), en executive education et la stabilité en PGE. Cela devrait permettre à l’école de réaliser 200 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2028 pour 138 M€ aujourd’hui (l’objectif du plan stratégique défini en 2019 était de parvenir à 170 M€ dès 2023). L’augmentation des frais de scolarité suivra l’inflation.

Excellence académique. C’est bien évidemment sur l’excellence académique que repose d’abord la nouvelle stratégie. « Nous ne faisons pas de la recherche pour la recherche mais pour que nos étudiants puissent appréhender les grandes évolutions du monde avec des connaissances actualisées », établit la présidente. D’ici 2028 ce sont 50 nouveaux enseignants-chercheurs qui vont être recrutés en plus du corps professoral existant.

Au sein d’un écosystème très riche dans la santé, emlyon ainsi va lancer un Healthcare Innovation, Technology & Society Institute, signer des chaires de recherche et amender ses cursus. « Nous voulons également former des étudiants qui s’inséreront dans les entreprises pharmaceutiques en créant un parcours spécifique », explique Isabelle Huault.

Esprit d’entreprendre. On l’a un peu oublié ces dernières années mais l’esprit d’entreprendre, la culture de l’action, a toujours été au cœur du projet de emlyon. C’est dans cet esprit qu’un maker’s lab d’une taille deux fois plus grande que l’existant va être créé au sein du nouveau campus lyonnais. Un Sustainable Entrepreneurship Institute va être créé au sein de l’incubateur ainsi qu’un « fonds à impact ».

Engagement. « En tant que société à mission, nous sommes une école engagée pour des étudiants qui s’engagent », confie Isabelle Huault, qui a fait revisiter tous les enseignements à l’aune des 17 objectifs de développement durable de l’Onu sous la direction d’un doyen associé à la pédagogie de l’anthropocène. C’est dans cet esprit que va être créée une Académie de la transition pour « renforcer l’impact de tous les projets pédagogiques expérientiels engageant les étudiants ». En particulier les questions de néo-industrialisation décarbonée.

L’ouverture social est également au programme stratégique avec la création d’un centre « Solidarité et inclusion » pour « agir de l’orientation à l’intégration ». « Nous allons ainsi développer un programme de bourses pour le Global BBA qui ira jusqu’à la gratuité »,spécifie Isabelle Huault. L’objectif est d’atteindre les 30% de boursiers Crous dès 2025.

Hybridation des savoirs. emlyon entend aujourd’hui systématiser l’hybridation des savoirs en s’appuyant notamment sur le Collège des hautes études Lyon sciences, le CHELS, qui réunit huit Grandes écoles lyonnaises de tous les domaines. Dans le cadre de Galileo Global Education ce sont des double diplômes qui ont ou vont être créés avec le Cours Florent, Strate, Penninghen ou encore l’Istituto Marangoni.

Résonance. « Nous souhaitons que emlyon soit en résonance avec le monde dans un esprit collaboratif », définit Isabelle Huault qui va pouvoir s’appuyer sur son nouveau campus au centre de Lyon qui ouvre en 2024. L’attractivité internationale de l’école va quant à elle passer par des développements en Afrique – notamment en executive education au Sénégal et en Côte d’Ivoire – alors que les coopérations historiques en Chine et Inde seront « amplifiées » avec de nouveaux partenariats. Une tout nouvelle Leadership Academy for New Futures « créera des connexions avec les cadres dirigeants ».