Trois ans après avoir obtenu leur diplôme, 22% des jeunes étaient toujours au chômage mi-2013, soit le « plus haut niveau jamais observé », révèle le Céreq dans sa dernière enquête sur l’insertion professionnelle ((Bref n°319 : « Face à la crise, le fossé se creuse entre niveaux de diplômes ») portant sur les jeunes sortis du système éducatif en 2010. Si l’obtention d’un diplôme n’est pas une garantie absolue de trouver un emploi, ceux qui n’en ont aucun ont 50% de chances d’être au chômage. A l’autre extrémité, les ingénieurs sont quasi garantis d’accéder à un emploi.
Non diplôme = risque très important
Fait nouveau : le taux de chômage des femmes est inférieur à celui des hommes. Logique car elles sont plus diplômée et que ce sont les non diplômés qui souffrent le plus, depuis le début des années 1970, de la montée du chômage. « Lorsque la conjoncture se dégrade, les embauches sur les emplois peu qualifiés se réduisent et ces jeunes subissent davantage la concurrence des diplômés sur ces postes », expliquent les chercheurs du Céreq.
C’est ainsi près d’un jeune actif non-diplômé sur deux qui se déclare en recherche d’emploi trois ans après la sortie du système éducatif, soit une hausse de 16 points par rapport à la génération 2004.
Dans le détail:
- les sortants de l’enseignement supérieur court, BTS ou DUT, conservent des conditions d’accès à l’emploi favorables mais leur situation à trois ans est plus difficile que celle de leurs prédécesseurs ;
- les diplômés de licence professionnelle paraissent relativement préservés ;
- les titulaires de licence générale sont les plus pénalisé : par rapport à leurs ainés de 2004, leur taux d’emploi chute de 11 points et ils perdent du pouvoir d’achat ;
- pour les diplômés de l’enseignement supérieur long (bac+5 et plus), la détérioration est limitée ;
- les ingénieurs et les docteurs, quelle que soit leur discipline, sont protégés de la dégradation économique et bénéficient toujours de conditions d’insertion favorables.
Qu’ils soient professionnels, familiaux ou amicaux, les réseaux sont des
canaux efficaces pour la recherche d’emploi, souligne le Céreq. Plus d’un jeune sur trois (35 %) a trouvé son premier emploi dans une entreprise qu’il connaissait
auparavant, pour y avoir effectué un stage ou y avoir déjà travaillé. C’est
un peu plus que pour les jeunes issus de la génération 2004 (30 %), en lien
probable avec la montée de l’apprentissage. 21 % connaissaient quelqu’un
qui travaillait déjà dans cette entreprise.
- Lire aussi Emploi : près d’un jeune Français sur cinq condamné au chômage (Le Monde)