ECOLE D’INGÉNIEURS

« C’est à l’intersection des disciplines que l’on trouve les solutions aux défis »: entretien avec Thierry Occre, directeur général de JUNIA

Établissement d’enseignement supérieur privé d’intérêt général (EESPIG), membre de la Fesic (Fédération des établissements d’enseignement supérieur d’intérêt collectif), Junia est le nouveau nom d’Yncréa Hauts-de-France depuis octobre 2020. Son directeur général, Thierry Occre, revient avec nous sur sa stratégie.

Olivier Rollot : Depuis décembre 2020 Yncréa Hauts-de-France est devenue Junia. Pourquoi ce changement de nom ?

Thierry Occre : Junia – auparavant nommée Yncréa Hauts-de-France – est née de la fusion de HEI, ISA et de l’Isen en 2013. Aujourd’hui Junia opère sur tout le territoire, à Bordeaux comme Châteauroux, et cela ne nous paraissait pas logique de conserver une marque purement régionale. D’autant que nous nous entendons également nous implanter en Afrique de l’Ouest, au Maroc et peut-être ailleurs en Afrique dans les 24 mois. Pour autant nous faisons toujours partie de l’association Yncréa.

O. R : Pourquoi Junia ?

T. O : Junia en latin c’est la jeunesse, phonétiquement évocateur de génie et un clin d’œil à une apôtre du premier siècle et à l’Université catholique de Lille.

O. R : Comment définiriez-vous Junia ?

T. O : Junia est l’école des transitions : que ce soit pour nourrir la planète, la transition énergétique et urbaine, la transition technologique au service de la santé et du bien-être et la transformation digitale. Je crois beaucoup au nouveau souffle qu’apportent les écoles d’ingénieurs pour imaginer un monde de production alternatif. Nous formons des accompagnateurs responsables des entreprises dans une dimension durable.

Et c’est à l’intersection des disciplines – en les hybridant – que l’on trouve les solutions aux défis. Junia va au bout de cette démonstration en réintroduisant des enseignements d’humanités (éthique, responsabilité sociétale des entreprises, etc.) au-delà du management.

Nous croyons beaucoup à la nécessité de donner du sens à travers la pédagogie, les expériences de vie, la recherche pour inventer un nouveau monde. Aujourd’hui nous cochons 15 des objectifs de développement durable (ODD) fixés par l’Onu.

O. R : Vous conservez trois diplômes d’ingénieur distincts pour vos trois écoles ?

T. O : Nous n’avons pas travaillé pour l’instant sur une fusion de ces diplômes mais nous ne l’excluons pas à l’horizon 2024-25. Il faut bien mesurer que HEI est une école généraliste quand l’ISA et l’ISEN sont spécialisées.

O. R : L’hybridation que vous évoquez va-t-elle passer par un accord avec une école de management ?

T. O : Nous travaillons à un accord avec l’une des écoles du top 15 pour hybrider des formations de management.

O. R : Comment Junia recrute-t-elle ses étudiants ?

T. O : Nous comptons en tout 5000 étudiants dont 1000 qui nous rejoignent en en première année et entre 300 et 350 aux autres nouveaux. Notamment des titulaires d’un BTS ou d’un DUT pour intégrer nos cycles en apprentissage.

Après le bac nous possédons une classe préparatoire intégrée avec le lycée Ozenne de Lille et recrutons également par le biais du concours Puissance Alpha. Nous conseillons aux futurs bacheliers de choisir la spécialité « Mathématiques ». Pour la seconde de terminale le choix est large et nous serons souples.

O. R : Vous ne délivrez pas de bachelor ?

T. O : Pas encore officiellement. Nous délivrons uniquement un bachelor dans le cadre de nos cursus. Et avons demandé une habilitation pour lui conférer le grade de licence auprès de la Commission des titres d’ingénieur (CTI).

O. R : Une nouvelle rentrée en présentiel semble approcher. Quel bilan tirez-vous de ces mois d’enseignement en distanciel ?

T. O : En septembre nous avions pu recevoir nos étudiants sur nos campus avec une demi-jauge. Depuis octobre nous sommes passés en distanciel en utilisant essentiellement l’outil Teams. Aujourd’hui on peut dire que l’habitude est prise même si nous sommes bien obligés de constater une certaine usure chez nos étudiants. Nous attendons avec impatience la reprise en hybride.

Avant même l’apparition de la pandémie nous avions une stratégie digitale ambitieuse que la Covid-19 a encouragé. En janvier nous inaugurons ainsi un teaching center pour produire plus facilement délivrer des cours digitalisés.

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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