L’ISG fête cette année ses 50 ans. L’occasion de revenir avec sa directrice, Anne-Marie Rouane, sur l’identité d’une école membre du groupe Ionis qui a pris le virage de l’international bien avant les autres.
Olivier Rollot : L’ISG fête cette année ses 50 ans. Qu’est-ce que vous apporte votre réseau d’anciens qu’on imagine considérable ?
Anne-Marie Rouane : 50 ans c’est la preuve d’une pérennité que nous avons voulu montrer par l’édition d’un livre intitulé « Et si demain » qui regroupe 50 portraits de nos anciens. 50 portraits qui montrent la diversité des profils que nous avons formés comme par exemple Alain Crozier le président de Microsft France. En tout nous avons aujourd’hui pas moins de 21 000 alumni pour lesquels notre association des anciens organise des événements partout dans le monde.
Ils interviennent également dans l’école, par exemple au sein de l’« international track » 100% en anglais de notre programme grande école (que choisissent 40% de chaque promotion) où ils coachent les étudiants en jouant le rôle d’un recruteur du secteur dans lequel l’étudiant veut décrocher un stage à l’international. Ils aident également nos étudiants à trouver un logement dans la ville dans laquelle ils se rendent.
O. R : L’international c’est l’ADN de l’ISG ?
A-M. R : Cela a été le cœur de notre projet bien avant que les autres écoles de management s’y mettent. Nous étions la première école à nous établir en Chine dès les années 80. En 1992 nous avons lancé un international bachelor totalement anglophone. Avec le groupe Ionis nous nous implantons aujourd’hui à Bruxelles, Genève et Barcelone pour y délivrer nos programmes aux étudiants locaux.
Dans le cadre de notre international track les étudiants passent toute leur dernière année dans des universités étrangères avec la possibilité d’obtenir un double diplôme. Loin d’un MBA très généraliste, c’est une véritable année de spécialité sur laquelle nous avons travaillé avec des universités au Royaume-Uni ou en Irlande pour former nos étudiants à la comptabilité, la finance ou encore au management du secteur hôtelier et touristique. Nous accordons donc un vrai intérêt à l’employabilité de nos étudiants car, bien plus qu’un simple semestre à l’étranger, c’est un véritable projet professionnel qu’ils doivent construire.
O. R : Vous êtes particulièrement bien implantés à New York.
A-M. R : La City University of New York est un partenaire stratégique avec lequel nous avons d’importantes synergies. Nos étudiants peuvent y passer un semestre. Plus largement nous cherchons des partenaires implantés au sein de grands centres économiques dans lesquels nos étudiants pourront développer une mission.
O. R : Cette mission à l’étranger que vos étudiants réalisent pour une entreprise est une autre grande particularité de l’ISG.
A-M. R : Ils ont 1 an et demi pour mener à bien une véritable mission pour le compte d’une entreprise puis pour sont suivis dans la zone de réalisation pendant six mois. A New York un tuteur dédié les rencontre toutes les semaines. En troisième année ils présentent leur projet avec l’entreprise qui leur a fait confiance lors d’un grand oral. C’est tout sauf un simple stage et certains arrivent même à décrocher des budgets de fonctionnement de 50 000€, voire le logement et les billets d’avion, de leur entreprise. Nous formons les étudiants agiles que recherchent les entreprises.
O. R : Troisième caractéristique de l’ISG : vos étudiants créent de plus en plus d’entreprises.
A-M. R : Dès le moment où ils intègrent l’école, les étudiants bénéficient de tout un écosystème pour pouvoir se consacrer à la création de leur entreprise. Un tuteur du secteur qui les intéresse les aide à concevoir leur business plan. Ensuite avec Paris Nanterre, l’EMLV ou l’EDC nous sommes membre du Pôle étudiant pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat Paris Ouest Nord (PÉPITE PON). Ils ont également accès à un pré-incubateur puis à l’incubateur Ionis 361.
O. R : L’ISG possède le grade de master et est membre de la Conférence des grandes écoles. La prochaine étape c’est l’obtention d’accréditations internationales ?
A-M. R : Nous travaillons effectivement sur l’obtention de l’accréditation AACSB (Association to Advance Collegiate Schools of Business). C’est passionnant avec toute une transformation de l’école pour produire un reporting à l’américaine.
O. R : Votre maison mère, le groupe Ionis, a développé une plateforme de cours en ligne, Ionis X. Y faites-vous appel et produisez-vous des cours en ligne ?
A-M. R : Nous produisons beaucoup de SPOC (small private online course) avec nos professeurs comme avec des professionnels. Tous nos professeurs se sont d’ailleurs formés à cette forme d’expression. Les étudiants doivent visionner les cours en ligne avant de venir en pour échanger ensuite avec le professeur en maîtrisant déjà une grande partie du sujet pour en approfondir certains aspects. C’est ce qu’on appelle la classe inversée mais avec une dimension vidéo et Internet.
Nous organisons également un challenge sur un cas réel en marketing. Cette année avec une diplômée 2007, Marine Chevalier, qui cherchait comment lancer l’application My Beauty Community sans un gros budget de communication.