Il y a des écoles de management « classiques », centrée sur un seul métier et, de plus en plus, des groupes d’écoles qui se constituent au noyau dur qu’est l’école de management. C’est le cas à Troyes. C’est le cas à La Rochelle et c’est surtout le cas à Nantes où le groupe Audencia comprend bien sûr une des meilleures business schools françaises, Audencia BS, mais aussi une école de communication, Sciences Com qui va devenir Audencia Communication School. Aujourd’hui l’institution restructure son architecture de marque et se dote d’une organisation interne 100% orientée client sous le nom de « One Audencia ».
La nécessité d’une forte expansion
« Notre premier chantier a été d’homogénéiser les programmes en nommant un directeur des programmes, Scott Evans. Nous avons également changé de statut pour devenir un établissement d’enseignement supérieur consulaire (EESC). Enfin nous rénovons nos bâtiments avec 3 millions d’euros investis », révèle le directeur général du groupe Audencia, Emeric Peyredieu du Charlat. Le tout dans l’objectif de poursuivre le développement effectué au cours des dix dernières années : deux fois plus d’étudiants, 3 fois plus d’étudiants internationaux, un doublement du corps professoral… « Parce que nous sommes plus petits que nos grands compétiteurs nous devons progresser deux fois plus vite qu’eux pour les rattraper tout en ne touchant presque plus de subventions de notre chambre de commerce et d’industrie. »
Les paramètres sur lesquels peut jouer une école comme Audencia sont au nombre de trois : d’abord le nombre d’étudiants puis le nombre de programmes et les frais de scolarité. « Avec 13 500 € par an pour notre programme grande école nous sommes assez loin de nos concurrents comme l’emlyon qui facture 17 500€. D’autant que nous avons maintenu nos résultats aux Sigem en 2017 avec une barre en hausse. En 2018 nous proposerons dix places supplémentaires. » Audencia doit également continuer à progresser dans la formation continue, un axe dans lequel elle réaliser aujourd’hui 4,5 M€ de chiffre d’affaires contre seulement 1,5 M€ il y a deux ans et demi. L’acquisition d’un acteur national de la formation continue est aujourd’hui prévue. Le troisième levier c’est la recherche de fonds extérieurs, notamment avec la fondation Audencia et les alumni. La première campagne a rapporté près de 10 millions d’euros à l’école (pour un objectif de 8 M€) et la deuxième est encore en cours de réflexion.
Une organisation mieux adaptée
3000 il y a quatre ans, 4900 aujourd’hui – issus de 95 nationalités – le nombre d’étudiants augmente alors que la moitié des professeurs sont étrangers. « Les étudiants sont nos clients et nous devons plus que jamais nous engager dans leur réussite en réaffirmant le rôle central de notre corps académique tout en mesurant mieux son impact », explique Emeric Peyredieu du Charlat.
Pour définir ses attendus un diagnostic organisationnel d’Audencia a été entrepris par le cabinet HEADway Advisory, spécialiste de l’enseignement supérieur, qui est allée à la rencontre de l’ensemble des personnels, étudiants, alumni. Trois grandes unités transversales vont être créées : « Audencia for students », « Audencia for Business » et « Audencia for research & impact ». Dans ce cadre le développement digital va prendre une importance particulière en s’appuyant sur la direction informatique. « Il faut pouvoir à la fois centraliser l’activité digitale pour mutualiser les efforts et choisir les techniques les plus adaptées mais aussi s’appuyer sur les entités les plus avance comme c’est le cas aujourd’hui du département formation continue. »
Ces grandes directions vont également permettre de faire mieux travailler ensemble les différentes entités. « Dans un commerce une activité plus petite souffre si elle est collée au reste du groupe et ce pourrait être le cas d’Audencia Communication. Mais il ne faut pas pour autant la tenir à l’écart et nous allons tester en son sein de nouveaux programmes qui pourraient ensuite intégrer la business school. » Un déploiement des programmes d’Audencia Communication à Paris est même possible.
La force d’une alliance
Parmi les « fondamentaux » qu’Emeric Peyredieu du Charlat entend bien continuer à développer l’ « Alliance » qui la lie à Centrale Nantes et à l’Ecole d’architecture de Nantes reste au cœur de la stratégie. « Nous recevons des étudiants qui préfèrent venir chez nous qu’a l’emlyon ou ailleurs parce qu’ils savent qu’ils pourront obtenir un double diplôme avec Centrale avec notre cursus ingénieur manager. » En 2018, l’Alliance développera un double-diplôme architecte-manager. Toutes les combinaisons de double-diplômes entre les trois écoles seront alors possibles.