L’avocat Frédéric Thiriez a remis le 18 février son rapport sur la réforme de l’Ena sur la réforme de l’ENA et les autres écoles de la haute fonction publique qui pourrait donner naissance à une toute nouvelle Ecole d’administration publiques (EAP). Cette nouvelle EAP serait un établissement d’enseignement supérieur et ferait partie de PSL à laquelle elle est déjà associée. Surtout l’EAP aurait vocation à former tous les hauts fonctionnaires. Une sorte de super ENA !
Le nouveau cursus pourrait débuter par un socle commun de six mois ouvert aux candidats reçus dans six écoles de la fonction publique : l’École des hautes études en santé publique, l’École nationale de la magistrature, l’École nationale supérieur de la police, l’École nationale d’administration pénitentiaire, l’École nationale supérieure de sécurité sociale et l’Institut national des études territoriales.
Sur le modèle de l’Ecole polytechnique, ce tronc commun s’ouvrirait par une préparation militaire de trois semaines puis par l’encadrement de jeunes du service national universel. Les élèves effectueraient ensuite quatre mois de mission terrain dans différentes administrations relevant de leur école de rattachement pour résoudre un problème réel.
Un nouveau concours. Comme aujourd’hui la moitié des 130 places ouvertes chaque année sera réservée aux étudiants, l’autre moitié aux professionnels. La dissertation de culture générale serait remplacée par la rédaction d’une note sur une problématique contemporaine. Une toute nouvelle épreuve collective de mise en situation évaluerait les compétences des futurs élèves dans une situation donnée.
Pour accroitre la diversité un « concours spécial » pourrait être organisé pour les jeunes issus de familles modestes. Dix places leur seraient réservées alors que l’Ena comptait cette année 36% de boursiers. Le rapport propose également la création des classe préparatoires publiques regroupant des élèves sélectionnés sur des critères sociaux dans chacune des 20 régions.
Ce n’est pas dans le rapport Thiriez mais, selon Le Monde, il serait également question d’imposer un quota de boursiers dans les classes préparatoires aux grandes écoles de la fonction publique : les instituts de préparation à l’administration générale (au sein des universités) et les centres de préparation à l’administration générale (au sein des Instituts d’études politiques de région) mais aussi les masters des universités et des Sciences Po. Matignon semble l’envisager également pour les masters des universités et des Sciences Po.
La fin du classement de sortie. C’est une vieille idée : le classement de sortie serait cette fois bien supprimé et l’entrée dans un grand corps – aujourd’hui subordonnée à ce classement – ne se ferait plus immédiatement mais après quatre ou cinq ans d’administration de terrain et deux années dans l’institution choisie.
- L’école pourrait ouvrir ses portes en 2022. Si les textes législatifs et réglementaires sont au plus tard le 1er septembre 2020 pour le concours 2021.