ECOLE D’INGÉNIEURS, ECOLES DE MANAGEMENT

Le groupe Omnes Education trace sa voie : académique et professionnalisante

José Milano, président exécutif d’Omnes Education, présente sa stratégie

« Personnaliser les cursus, aller chercher d’autres publics dans des villes différentes, offrir des services aux entreprises qui veulent recruter des profils particuliers, renforcer notre modèle d’écoles à taille humaine renforcées par le groupe »… José Milano, le président exécutif d’Omnes Education, trace ainsi les grands contours de sa stratégie Time to Act 2023-2026 pour les trois années à venir une année avant que son groupe fête, en 2025, les 50 ans de sa naissance à Bordeaux avec la création de l’Inseec. Alors que son chiffre d’affaires est aujourd’hui de 400 millions d’euros, cet anniversaire pourrait bien se conclure par une revente. L’actionnaire majoritaire actuel, le fonds Cinven, a en effet fait son acquisition en 2019 pour une durée escomptée de cinq à huit ans. Mais avant le passage possible à un nouvel actionnaire, Omnes Education pourrait bien investir dans de nouvelles écoles. « Une restructuration est nécessaire. Une école de management de 3 000 élèves seule ce n’est pas viable. On ne peut pas aujourd’hui investir sans une certaine taille », prévient le président.

Un groupe multi-compétences

Omnes Education compte aujourd’hui 40 000 étudiants au sein de 15 écoles situées dans sept villes en France – dont quatre nouvelles ces deux dernières années – et 11 autres en Europe. Des écoles qui sont aussi bien de management (Inseec, ESCE mais aussi EUBS en Europe), d’ingénieurs (ECE), de sciences politiques (HEIP) ou encore Sup de Pub et les arts avec Sup de Création ou et CEI en Espagne. « Cette multidisciplinarité est notre modèle. Elle nous permet de réunir régulièrement nos étudiants des différentes écoles pour apprendre à travailler ensemble comme ils le feront demain dans l’entreprise », commente José Milano, qui espère bien recevoir 50 000 étudiants en 2025-2026.

Particularité d’un groupe aussi bien académique que professionnalisant, Omnes Education travaille aussi bien avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche pour ses grades et diplômes que le ministère du Travail pour ses titres RNCP. « Nous sommes dans une activité très régulée contrairement à ce qu’on entend souvent. Nous obtenons 100% de renouvellement ou d’accord pour nos titres RNCP quand la moyenne est à 60% », se félicite José Milano. Par ailleurs le groupe loue essentiellement ses titres en interne entre ses écoles ou pour « rendre service à une école qui tarde à voir son titre reconnu pour le temps de sa reconnaissance. Ce n’est pas une activité pour nous alors même que France Compétences l’encourage ». Alors que la création d’un label propre à l’enseignement supérieur privé reste en suspens, il défend la possibilité de labelliser un groupe entier – comme le font l’AACSB ou l’EFMD – plutôt que de se lancer dans une labellisation par formation et même par campus comme le suggèrent certains, qui « parait infaisable à court comme à moyen terme ».

De nouveaux programmes et activités

La dimension professionnalisante d’Omnes est particulièrement forte quand il s’agit de s’adapter aux besoins des entreprises. Au sein de son bachelor l’Inseec forme ainsi des profils particuliers, que ce soit des responsables d’activités commerciales option « luxe et produits spécialisés » pour le Club Med ou des chargés d’intermédiation d’assurance pour le syndicat des courtiers en assurance Planète CSCA. C’est récent Omnes Education prépare également à plusieurs BTS – deux nouveaux cette année – sur tous ses campus.

Par ailleurs l’ECE a conçu cette année une IA générative open source à laquelle la totalité de ses étudiants vont être formés et qui retient aussi l’attention de beaucoup d’entreprises. Toujours à l’ECE trois nouvelles majeures sont créées cette année en Cloud engineering & management, Défense et technologie et Systèmes d’énergie nucléaire. Une ECE qui amène à l’Université internationale de Monaco, qui fait partie du groupe Omnes, de nouveaux cours dans quatre MSc. Mais des collaborations peuvent également se nouer avec les universités publiques : l’Université d’Haute-Alsace et HEIP ont réuni leurs compétences pour créer une licence en Développement durable et Transitions.

C’est nouveau : chaque étudiant d’Omnes Education aura bientôt travaillé sur deux grands sujets communs à toutes les écoles. Autre cours commun, à la rentrée prochaine Omnes lance le programme TechAway pour former 20 000 étudiants à la data. Pour mener à bien ce projet le groupe a acheté l’école DataScientest. La responsabilité sociale et environnementale (RSE) n’est pas en reste avec le programme d’engagement sociétal PACT qui passe par une mission de bénévolat dans l’une des associations du groupe SOS. Des questions de transition environnementales et sociétales mesurées par la certification TASK. Mais attention insiste José Milano, « il ne faut pas dépasser 20% d’enseignement digitale pour nos étudiants. On apprend par les émotions et l’expérience ! »

 L’apprentissage en question

Alors que près de la moitié des étudiants d’Omnes Education – 18 000 en tout – trouvent chaque année un contrat d’apprentissage et que les aides à l’emploi semblent en voie de se tarir, José Milano se dit surtout « inquiet pour le niveau de prise en charge (NPEC) des formations ». Le système actuel de l’apprentissage n’est pour lui « ni simple ni pilotable alors que des différences très importantes existent dans les financements des écoles ». Avec la baisse de la NPEC le danger est maintenant pour lui que des « écoles demandant moins de NPEC soient priorisées dans leur recrutement par les entreprises au détriment d’écoles aux prix moins élevés mais demandant plus de reste à charge ».

Comme en Allemagne il estime qu’on doit pouvoir décrire le marché du travail français avec 500 métiers : « Il faut réformer le système pour le rendre moins dispendieux tout en le préservant pour répondre aux besoins des entreprises ».

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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