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« Les écoles du haut du tableau prennent un pourcentage de plus en plus élevé de candidats »: l’analyse du Sigem 2024 pas son président, Nicolas Arnaud

« La campagne 2024 confirme une tendance de fond : ce n’est pas tant le manque de candidats qui pose problème que leur comportement » 

En dépit de l’augmentation du nombre de candidats cette année les écoles de management recrutent globalement moins qu’en 2023 et sont plus nombreuses à ne pas faire le plein dans le cadre des concours BCE et Ecricome regroupés dans la procédure Sigem. L’analyse du président du Sigem et directeur des programmes d’Audencia, Nicolas Arnaud.

Quelles premières conclusions pouvez-vous tirer des résultats du Sigem 2024 ?

Les indicateurs de performance sont dans la bonne moyenne des trois dernières années avec un taux de passage des candidats dans les écoles supérieur aux années pré Covid. Le nombre de candidats qui ne donne finalement pas suite par rapport au nombre de candidats classés s’est réduit mais remonte un peu cette année. Parmi les inscrits ceux qui ont fait des vœux reste également dans la moyenne mais baisse également un peu. Au total nous avons 7 067 candidats affectés pour 9 286 inscrits ce qui représente un pourcentage assez classique des dix dernières années. Même si nous avions un peu moins de 200 candidats supplémentaires il y a 50 affectés de moins car le nombre de démissionnaires passe de 345 à 384.

Une bonne nouvelle néanmoins : le nombre de boursiers affectés passe de 1 749 à 1 838 soit 24,4% des reçus contre 26% en 2023.

Mais comment expliquez-vous ce résultat décevant avec de plus en plus d’écoles qui ne parviennent pas à faire le plein ?

Mon interprétation est qu’il y a de plus en plus de candidats qui préfèrent démissionner avant la dernière étape de la campagne. Même s’ils sont admissibles certains ne font même pas le tour de France des oraux. Et le chiffre aurait pu être beaucoup plus important. Nous avons fait au sein du Sigem un travail considérable de push pour récupérer entre 150 et 200 candidats qui, sinon, ne se seraient pas présentés. Nous avons été extrêmement pro-actifs.

Nous sommes confrontés à une tendance de fond. Il n’y a pas de désintérêt pour les business schools en général mais un désintérêt des candidats s’ils constatent qu’ils ne peuvent pas intégrer une école de première partie de tableau.

 Au total ce sont 13 écoles qui ne font pas le plein cette année. C’est deux de plus qu’en 2023 !

Effectivement 13 écoles dont deux dans le top 13, HEC mais c’est parce qu’elle n’a pas de marge de sécurité, et Rennes SB. Jusqu’à Montpellier BS (MBS) les écoles remplissent globalement bien. Au-delà ce sont les deux écoles à la frontière du top 13, BSB et ICN, qui connaissent le plus de difficultés cette année avec 50 à 60% de remplissage.

Un reçu à SCBS, 9 à l’EM Normandie ou encore 14 à l’ISC, cela vaut-il encore la peine pour beaucoup d’écoles de continuer à recruter en classe préparatoire ?

La campagne 2024 confirme une tendance de fond : ce n’est pas tant le manque de candidats qui pose problème que leur comportement. Soutenus par les médias, leurs parents, leurs professeurs ils ne visent plus que le haut du panier et considèrent qu’il y a moins d’intérêt à être affectés sinon. Résultat le nombre d’écoles qui remplit ses objectifs de recrutement est en baisse alors que les écoles du haut du tableau prennent un pourcentage de plus en plus élevé de candidats.

 Et rappelons-le comme chaque année : le Sigem ne produit pas de classement.

Merci de le rappeler. Le fameux « Classement Sigem » n’est qu’une interprétation des médias des résultats que nous livrons. Ce n’est pas un classement produit par le Sigem.

 

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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