POLITIQUE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, UNIVERSITES

En 2024-25 Sciences Po veut des débats apaisés

Jean Bassères, administrateur provisoire de Sciences Po, entouré de Anne-Solenne de Roux, directrice adjointe de la formation et de la recherche de Sciences Po, et de Alban Hautier, son secrétaire général.

« La rentrée est sereine, nous ne voyons pas de tensions, après une année compliquée avec le départ du directeur et les tensions nées du conflit Israël-Hamas. » Pour sa « première et dernière conférence de presse de rentrée », Jean Bassères, l’administrateur provisoire de Sciences Po, n’a pas manié la langue de bois en cette rentrée voulant « faire le point sur les mesures prises suite à ces évènements » tout en se félicitant sur « l’attractivité maintenue tant du côté des étudiants que des professeurs ».

Comment construire des débats apaisés ?

C’est dans un esprit de concorde qu’a été mis en place en cette rentrée un enseignement sur la liberté d’expression en première année, en français et en anglais. « Il fallait replacer Sciences Po sous le signe d’un débat qui ne signifie pas se replier sur soi-même. Pour cela il fallait redonner les règles de la liberté d’expression en France qui ne sont pas les mêmes en France que dans les pays anglo-saxons », insiste l’administrateur. De même un module en ligne contre les discriminations, l’antisémitisme et le racisme est créé. Enfin tous les étudiants de deuxième année vont être sensibilisés à la résolution amiable des conflits alors que, sur trois campus, va être expérimentée la formation de médiateurs capables de gérer les conflits possibles.

De même de nouveaux espaces de dialogue entre étudiants et administration sont créés alors qu’un programme de conférence sur le conflit israélo-palestinien est mis en place dès le 3 octobre. Enfin la mission de réflexion entamée sur le positionnement de Sciences Po sur les conflits politiques et internationaux se poursuit avec un rapport attendu fin octobre prochain. « Il est inenvisageable de rompre les liens avec les universités israéliennes car ce serait contre-productif même pour les étudiants palestiniens. Les universités israéliennes avec lesquelles nous avons de relations sont celles dans lesquelles le débat est possible », signifie Jean Bassères.

Par ailleurs les sanctions disciplinaires encourues par 33 étudiants – huit après les événements de blocage du 12 mars, 25 autres ayant tenté de bloquer les examens – sont en cours.

Le campus Saint-Thomas de Sciences Po

Pas de soucis financiers

Alors que certains comme Frank McCourt, ont dit reconsidérer leur financement suite aux différents événements de l’année, l’école maintient ses résultats dans la tempête et a même vu l’agence Fitch améliorer sa note. Si PACA et Ile-de-France ont suspendu leur financement l’administrateur « pense que la situation va changer ». Alors que la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse,  entend conditionner son implication, pour Sciences Po comme pour les autres établissements qu’elle soutient, à des engagements de bonnes pratique, Jean Bassères « n’est pas inquiet sur la capacité de l’institut à les faire respecter ».

Qui sera le futur directeur ?

Alors qu’il n’a « aucun rôle » dans la nomination du futur directeur et ne « sait rien de plus que tous », Jean Bassères « s’interroge sur la nécessité de nommer un nouveau directeur de la formation et de la recherche tel que Mathias Vicherat l’avait créé et sans lequel Sciences Po avait fonctionné depuis sa création ». Une nomination qui revient de toute façon au futur directeur selon lui.

Cette nomination devrait intervenir le 20 septembre alors que la commission de recrutement a reçu les 5 et 6 septembre les candidats sur la candidature desquels le conseil de l’Institut d’études politiques de Paris, puis le conseil d’administration de la Fondation nationale des sciences politiques, se prononceront les 19 et 20 septembre. En cas d’accord entre eux un nom sera proposé à la tutelle le 20 septembre.

  • Cette année ce sont 1 850 étudiants qui ont été admis au sein du collège universitaire de Sciences Po dont 30% de boursiers. 1 200 sont passés par Parcoursup, dont 195 sont issus des Convention Education Prioritaire et 650 environ par la voie internationale.
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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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