Lauréates d’Idex, les universités Côte d’Azur et Grenoble Alpes sont les deux grands vainqueurs de la deuxième édition des Idex/Isite qui s’est achevée le 22 janvier. La satisfaction est aussi de mise du côté des universités Bourgogne Franche Comté et Lorraine, lauréates d’un Isite. Quatre autres projets retenus en avril 2015 (l’Idex de l’université de Lille, les Isite des universités Clermont-Auvergne, Montpellier et Paris Est) n’ont eux finalement pas été retenus par le jury international présidé par Jean-Marc Rapp, professeur à l’université de Lausanne et ancien président de l’Association européenne des universités.
Les gagnants
Pas du tout donnée parmi les favorites au départ, l’université Côte d’Azur de Nice a notamment su convaincre le jury de l’implication des entreprises de sa région pour « créer un nouveau modèle d’université de renommée mondiale, reconnue pour son offre de formation innovante et au cœur de la dynamique de son écosystème » (lire l’analyse de La Tribune Aix-Marseille). Son projet « UCA Jedi » (clin d’œil à « la Guerre des étoiles » !) se voir récompensé d’un capital de 580 millions qui lui permettra de dégager chaque année pendant dix ans 14,5 M€. Du côté de Grenoble Alpes ce sont 650 millions d’euros qui sont attendus. « Il est certain que la fusion des universités a permis de simplifier les choses », commente sa présidente, Lisa Dumasy, sur EducPros. En Bourgogne comme en Lorraine, ce sont 420,5 millions d’euros qui sont attendus.
Les perdants
Si du côté de Clermont-Ferrand on se dit décidé à « préparer dès à présent une nouvelle version du projet » s’appuyant sur une « analyse lucide et constructive de l’évaluation et des recommandations formulées par le jury international », le ton est notamment moins consensuel à Montpellier et surtout Lille.
La stratégie « audacieuse » de Montpellier (redimensionner son projet, en excluant notamment Montpellier 3, pour continuer à postuler en Idex quand le jury lui conseillait de se « contenter » d’un Isite) n’a donc pas tenu ses promesses. « C’est une grande déception doublée d’une forte incompréhension », regrette le président de l’université, Philippe Augé (lire sur le site de France 3 Languedoc Roussillon) qui pointe aussi du doigt la responsabilité dans cet échec de Montpellier 3, qui a refusé la fusion avec les autres universités montpelliéraines. « Quand on mène un projet, et que ce projet est faux, ce n’est pas ceux qu’on a sortis du projet qui sont responsables. Il faut qu’ils assument leur échec », lui répond Anne Fraïsse, la présidente de Montpellier 3, dans 20 minutes Montpellier.
Si on se déchire à Montpellier, à Lille on fait front commune contre le jury. Dans un communiqué, l’université de Lille dit « souhaiter marquer sa très grande déception et sa totale incompréhension suite à sa non sélection ». Dans la Voix du Nord, Xavier Vandendriessche, président de l’université Lille 2, estime que le jury s’est contredit. Dans un premier temps il aurait en effet félicité les universités lilloises avant de les critiquer pour une « fusion des universités trop tardive ». « De plus, ils n’ont pas été très agréables », stigmatise encore le président qui va maintenant saisir le gouvernement du sujet : « Si on ne nous explique pas l’évolution de nos notes de manière convaincante entre avril et janvier, alors oui on doit avoir l’IDEX ». Montpellier, Clermont-Ferrand et Paris Est entendent de leur côté repostuler dans la deuxième vague du PIA2 qui va démarrer en mars prochain.
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