Après les années de turbulences qu’a connu son école, la présidente du directoire de emlyon, Isabelle Huault, a présenté le 11 mars un plan stratégique « Confluence » ambitieux sans être exagérément optimiste. Un objectif : être dans les quinze meilleures « Global business universities » européennes dans le classement du Financial Times au même titre que Saint-Gallen ou la Bocconi. Une méthode essentielle : l’hybridation. Un moyen : une hausse de 60% des moyens de l’école d’ici à 2025 et pour un investissement de 9 millions par an. « Essentiellement avec une croissance interne mais aussi pourquoi pas avec des alliances avec d’autres établissements », précise la présidente, qui entend également « former des managers responsables ». A l’horizon 2025 ils devraient être 12 500 à être formés à emlyon. Le tout sans augmentation des frais de scolarité.
- En 2023 emlyon s’installera sur son tout nouveau campus : le hub « Gerland ». Un campus ouvert sur la ville avec notamment un des espaces qui seront accessibles à tous. Un investissement de 140 M€.
Objectifs ODD. Devenant « société à mission » en juillet 2021, emlyon redéfinit tous ces diplômes à l’aune des Objectifs de développement durable de l’Onu. Un label « Sustenaible Development Goals Inside » est créé pour valider cette transformation. Un parcours obligatoire « Agir pour le climat » sera dans ce cadre proposé aux étudiants du programme Grande école puis du BBA. Inclusive l’école va renforcer son programme « Egalité des chances » avec notamment l’objectif de recevoir 30% d’étudiants boursiers et surtout 500 apprentis – plus cinq fois plus qu’aujourd’hui avec la création d’un CFA – en 2025. En revanche aucune modulation des frais de scolarité en fonction des revenus des parents n’est prévue.
L’hybridation comme socle. Sous la direction de sa doyenne des programmes, Annabel-Mauve Bonnefous, emlyon entend faire de l’hybridation le « socle de ses programmes » en s’alliant à différents autres établissements : « Comme déjà avec l’ENS Lyon pour un certificat d’initiation à la recherche nous allons chercher les meilleures compétences pour créer ensuite des certificats que nos étudiants pourront mettre en avant ». En revanche la création d’une école de droit, dont il avait été questions du temps de l’ancienne direction, est abandonnée au profit des sciences de l’ingénieur et des edtech.
Si 80% des cours seront donnés en présentiel, emlyon investit également 17 millions d’euros sur 3 ans pour encore mieux délivrer à distance les 20% restants.
S’appuyer sur les alumni. Une direction spécifique « Advancement & Alumini Relations » va être créée pour lever des fonds et animer le réseau. Des alumni qui devraient entrer au capital dans les six ou huit mois à venir. Une implication qui va aussi se traduire par une participation aux programmes « Nous tenons également à confier à nos alumni, qui ont d’extraordinaires compétences, la délivrance de 15% de chacun de nos programme », reprend la directrice des programmes.
Trois nouveaux instituts de recherche. Avec l’objectif de monter à 200 professeurs permanents en 2025 (+40 par rapport à 2021 dont au moins 45% de femmes), la recherche reste au cœur du projet de emlyon qui va se doter de trois instituts. Artificial Intelligence & Management Institute, Social Innovation Institute, Ethno-institute. « Tous ces travaux nous souhaitons également les valoriser dans le grand public avec des webinars et conférences accessibles à tous », souligne Tessa Melkonian, la doyenne de la faculté.
S’implanter plus largement dans le monde. Après Casablanca et Bhubaneshwar en Inde emlyon entend s’implanter plus largement dans le monde en créant un campus à Bombay, en association la Xavier University, et également en Amérique latine. « Ces campus nous ont très utiles car ils nous ont permis de recevoir des étudiants qui ne pouvaient pas venir sur nos campus français », rappelle Isabelle Huault. Par ailleurs de nouveaux accords de partenariat viennent d‘être signé avec UCLA et Berkeley. L’objectif est ainsi de passer des 40% actuels à 60% d’étudiants étrangers.
- Relire l’entretien qu’Isabelle Huault nous avait accordé début 2021 : « Les fondamentaux de emlyon sont solides »