« Design Thinking » à GEM
Il y a quelques mois Grenoble EM présentait son plan stratégique EAGLE 2030. Aujourd’hui elle fait le point sur ce plan, de nouveaux accords de partenariats et se projette à l’international dans la création d’un nouveau campus à Dubaï et de deux hubs au Canada et en Chine, comme le définit la directrice générale de l’école, Fouziya Bouzerda : « L’enjeu est de nous déployer à l’international en formant les étudiants là où ils sont avec Dubaï. En Chine et au Canada notre objectif est de connecter deux écosystèmes. En Chine nous nous fondons sur une vraie communauté que nous avons grâce à notre DBA pour préfigurer un futur campus ».
Mais GEM va-t-elle se rapprocher d’une autre école dans le cadre de rapprochements dont on parle tant aujourd’hui ? « GEM a un modèle économique viable par essence et nous sommes revenus à l’équilibre en trois ans. Il nous faut aujourd’hui diluer nos risques », distille la directrice, pour laquelle un processus de fusion ne « répond pas forcément aujourd’hui aux besoins de GEM tant les processus sont longs alors qu’il faut vite s’adapter ».
Signal fort : cette année le nombre de primo-étudiants a augmenté de 17%. Alors que 15 à 20% sont aujourd’hui apprentis l’école s’adapter avec les entreprises à la baisse des financements. « Les entreprises qui cherchent de bons alternants n’en sont pas à 750€ près. Il va y avoir une demande d’exigence plus forte de la part des entreprises ce qui devrait profiter aux Grandes écoles. »
Développement international et nouveaux partenaires. A Dubaï GEM travaille sur une ouverture de programmes en executive education dès la fin 2025 et une ouverture plus large en 2026. Plusieurs lieux sont à l’étude selon des quartiers dédiés avec possiblement plusieurs sites ; certains permettant d’obtenir plus de visas étudiants que d’autres. « A Dubaï il y a de la place pour déployer certains de nos programmes pour rencontrer une demande solvable en postbac et en executive education en MSc ou en formats plus courts », explique Philippe Monin, directeur académique de GEM.
En France Grenoble EM se rapproche de plusieurs écoles. Le partenariat de vingt ans avec l’Iris est renforcé avec notamment la co-organisation, en novembre 2025, de nouvelles Rencontres géopolitiques qui viennent prendre le relais du Festival de géopolitique maintenant abandonné. Un partenariat est conclu avec l’IHEDN dans le cadre des « cycles jeunes » qu’a lancé l’Institut qui vont se délocaliser à Grenoble sans doute à Pâques 2026. Entièrement gratuit pour les étudiants, le module sera enregistré au registre spécifique de France Compétences. Avec Eugenia School, la petite sœur de la fameuse Albert School consacrée aux data, un double diplôme va être créé. Enfin un cycle de formation postbac compilant data et marketing devrait être ouvert à Pantin en co-création avec l’Esiee Paris.
Un « carnet de voyages » en PGE. Une « expérience étudiante immersive » a été mise en place cette année dans la station de Chamrousse. « Les Alpes sont un lieu sentinelle où on voit ce qui va se passer avec les changements climatiques. On y travaille avec eux sur les compétences dont ils vont avoir besoin en 2040, comme la pensée critique et l’imagination face aux défis, avec un carnet de voyages où ils documentent leurs expériences », établit Philippe Monin. A la fin de leurs études les étudiants du PGE présenteront ce « carnet de voyages » pour formaliser l’ensemble de leurs expériences vécues au cours de leur scolarité. Remplacera-t-il le fameux mémoire de fin d’études ? « Nous nous posons la question » répond Philippe Monin.
Pendant leur première année du PGE les étudiants visitent également des sites industriels et des laboratoires comme le CEA. Ils profitent également du GEM Labs et d’un tout nouveau Design Lab – Musée des futurs proches dans lequel ils vont « apprendre à cohabiter avec des compagnons non humains » avec des modules de design fiction. Ce Musée des futurs proches sera même ouvert au grand public.
Toujours dans le même esprit 1 000 étudiants ont eu accès cette année à la réalité augmentée dans des zones dédiées pour consommer moins de bandes passantes. Avec les solutions Virtual Speech sont organisées des simulations d’entretien en réalité virtuelle.