ECOLES DE MANAGEMENT

«L’ICD Business School forme des professionnels du commerce et de la distribution»

C’est une « petite Grande école » qui n’a pas les ambitions d’une école du haut du panier mais forme très bien ces commerciaux qui manquent tant en France. La directrice de l’ICD, Patricia Théry-Hart, nous explique sa stratégie 2021-25.

Olivier Rollot : Vous lancez la stratégie 2021-25 de l’ICD Business School, école du Groupe IGS. Comment définiriez-vous aujourd’hui l’identité de votre école?

Patricia Théry-Hart : L’ICD Business School forme des professionnels du commerce et de la distribution avec une forte expertise autour de la relation clients / consommateurs. Notre programme intègre une forte une dimension humanités notamment avec des ateliers « express yourself » et culture avec du « street art ». Nous encourageons nos étudiants à avoir un esprit d’entrepreneur ou d’intrapreneur. Enfin nous avons ajouté récemment dans nos enseignements des dimensions RSE (responsabilité sociétale des entreprises) et développement durable qui viennent compléter le numérique et Data. Nous nous définissons aujourd’hui comme « l’école de commerce durable ».

O. R : Quels programmes propose aujourd’hui l’ICD Business School ?

P. T-H : Notre programme Grande école postbac, comme notre bachelor avec le parcours Business Development ou Event Manager ainsi que notre bachelor commun avec l’EPF-école d’Ingénieur.e.s sont sur Parcoursup. Ce dernier nous permet une hybridation des compétences commerciales et digitales. Tous nos programmes intègrent la data et l’interprétation des données (marketing, achats, business development, etc.) avec également des cours sur l’Intelligence artificielle (IA), la Blockchain et même la permaculture adaptée au management. Par ailleurs, nous proposons aux étudiants l’alternance dès la 4ème année.

O. R : Elle est au cœur de votre nouvelle stratégie. Délivrez-vous des cours spécifiques en RSE ?

P. T-H : Nous avons fait le choix de ne pas délivrer de cours propres à la RSE mais elle irrigue tous nos programmes avec l’économie circulaire sur la dimension achat, l’écoute du consommateur en marketing, etc. C’est un des axes forts de notre plan stratégique basé sur la triple mutation écologique, managériale et sociétale que nous vivons.

Il faut revoir les modes de consommation et les entreprises ne peuvent pas faire l’impasse sur ce sujet. Notre rôle est de sensibiliser les étudiants pour leur permettre de diffuser de nouveaux business models dans les entreprises.

O. R : Comment avez-vous vécu, comment vivez-vous encore la crise de la Covid-19 ?

P. T-H : Pour y répondre nous avons la chance de faire partie d’un groupe, le Groupe IGS, dont le département pédagogique – Pédagogia – nous est rapidement venu en soutien. Nous nous sommes également appuyés sur l’expertise de l’université du Québec à Montréal. Cela nous a permis de former tous nos enseignants à la classe inversée comme aux serious games et d’être flexibles et créatifs.

Travailler sur Teams du matin au soir ne peut pas suffire pour des étudiants qui ont besoin de créer des liens. Pour les soutenir nous avons lancé le ICD-Care avec des ateliers sur le stress, l’alimentation mais aussi la méditation. Nos étudiants se sont également lancés des challenges.

Au début de l’année 2020-21 nous avons privilégié le présentiel afin de permettre aux élèves qui sortaient juste du bac de connaître l’école et de se constituer un réseau d’amis. Mais très rapidement nous avons dû passer à un enseignement à distance avec Teams, Whereby ou encore Slack. Puis nous avons pu faire revenir un certain nombre d’étudiants.

O. R : S’il fallait tirer quelque chose de positif de cette expérience, qu’est-ce que cela serait ?

P. T-H : Nous avons pu passer à une dimension distancielle plus vite que nous l’imaginions dans nos développements. Nous avons pu identifier des talents dans les dimensions pédagogiques et créatives et des axes d’amélioration dans la maquette de certains de nos programmes. Le recours à la classe inversée a permis de travailler différemment même si la méthode n’est pas adaptable à tous les cours.

Par ailleurs nous nous sommes rapprochés de nos alumni qui nous ont énormément aidés pour accompagner nos jeunes dans leur recherche d’emploi. De même nos entreprises partenaires nous ont soutenu dans le cadre du programme « Tremplin pour l’emploi ».

O. R : Vous allez pour la première fois recruter des élèves issus du nouveau bac. Qu’en attendez-vous ?

P. T-H : Les concours démarrent mi-avril. Nous verrons comment les élèves se comportent. Les spécialités qui nous intéressent sont plus autour de la culture générale, de l’économie, du numérique et des langues mais par exemple les mathématiques ne sont pas un critère de sélection. Pour former des acteurs du commerce, nous privilégions d’autres compétences. Ce que nous recherchons avant tout chez nos candidats c’est leur projet, leur esprit de curiosité et d’ouverture aux autres. Nous demandons donc à nos candidats de nous présenter leurs activités et centres d’intérêts et leur engagement citoyen. Leur sens critique, leur culture générale, nous intéressent également.

O. R : Quel type de recherche produit l’ICD Business School ?

P. T-H : Le LaRA, le laboratoire de Recherche Académique et Appliquée de l’ICD, travaille sur les enjeux sociétaux dans le domaine du Commerce et la Distribution (RSE, éthique, big data, l’intelligence artificielle). Parallèlement, nous lançons un Observatoire prospectif des métiers du commerce pour cartographier les possibles de demain en s’appuyant sur des experts et sur six de nos enseignants-chercheurs.

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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