CLASSEMENTS / PALMARES, ECOLES DE MANAGEMENT

La saison des palmarès est lancée

À peine les palmarès internationaux des universités et des business schools ont-ils fini de fleurir que s’ouvre la saison française avec l’Etudiant et Le Figaro. Pour les écoles de management suivront Le Point et enfin Le Parisien (Challenges se contente d’un palmarès tous les deux ans). Pour les écoles d’ingénieurs le spectre est moins large puisque seuls l’Etudiant et L’Usine nouvelle s’y risquent. Enfin, les universités seront jugées sérieusement sur leurs masters par l’Etudiant. Le tout avec des impacts différents : si pour les écoles de management l’enjeu est majeur, les écoles d’ingénieurs commencent juste à s’intéresser à leur classement. Quant aux universités, ce sont essentiellement les IAE et les masters en gestion qui d’en préoccupent.

Tout doit être vérifié !

Les directeurs d’école s’arrachent parfois les cheveux devant les questions toujours renouvelées des « questionneurs », notamment ceux de l’Etudiant. Mais se félicitent finalement de constater que Philippe Mandry et son équipe ne laissent rien passer. Cette année, il leur a fallu en particulier s’intéresser au poids de la recherche dans certaines écoles. Un élément vérifiable, comme la plupart des données demandées, mais qui peut donner lieu à interprétation. D’où la nécessité d’une vigilance de tous les instants qui demande une équipe dédiée plusieurs mois de l’année. Donc des moyens que n’ont pas forcément tous les « classeurs ».

Mais pourquoi autant de classements ?

Mais parce que ça rapporte ! Pas tellement en diffusion – il y a bien longtemps que les jeunes n’achètent plus de papier ! – mais en publicités et en pages vues : le classement de l’Etudiant génère à lui seul plus de 16 millions de pages chaque année et l’entrée par le nom des écoles classées est la principale qui mène aux fiches de chaque école sur letudiant.fr.

Les classements doivent évoluer…

Dans l’absolu il pourrait apparaitre logique de classer éternellement les établissements d’enseignement supérieur selon les mêmes critères. On contrôlerait ainsi mieux leurs progrès. Oui mais voilà, le monde change et les attendus des étudiants aussi. Quand on demande aux étudiants de prépas économiques et commerciales ce qui les motive le plus aujourd’hui dans le choix d’une école de management, ils répondent « l’international ». Est-il logique de toujours donner plus de poids à l’académique, parce qu’on l’a décidé il y a dix ans en prenant appui sur la Cefdg, alors que l’international est devenu largement plus important ? De plus, ne jamais toucher aux pondérations dans les classements c’est pousser les écoles à investir peut-être trop largement dans un segment – la recherche souvent – au détriment des autres. C’est finalement risquer de déstabiliser leurs investissements au profit des éléments les « mieux classant » en négligeant leurs fondamentaux.

Répondre ou pas ?

Quand on considère que le thermomètre n’est pas exact on n’a forcément pas très envie de donner sa température. Régulièrement montent des rumeurs de boycott des classements ou des tribunes « anti-classement » comme celle de Catherine Leblanc, la directrice de l’Essca, en 2013. Jusqu’ici seules l’ESC Pau ou l’ISG ont, plusieurs années de suite, refusé de répondre aux questions de l’Etudiant. Une stratégie risquée : si on n’y est pas c’est qu’on a quelque chose à cacher, peuvent se demander les lecteurs. Une stratégie de toute façon sans effet : seule l’absence des « poids lourds » (HEC, Essec, Edhec, etc.) pourrait avoir de l’impact sur les classements. Qu’on les aime ou qu’on les déteste, les classements sont devenus incontournables !

Olivier Rollot (@O_Rollot)

  • Demain, nous comparerons les classements du Figaro et de l’Etudiant

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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