Installée à La Rochelle depuis un peu plus de 20 ans, l’EIGSI est l’héritière d’une école d’ingénieurs créée au tout début du XXème siècle à Paris, l’EEMI Violet. Ecole postbac membre fondateur du Concours Avenir, elle recrute également ses étudiants en admissions parallèles. Aujourd’hui elle poursuit son développement à Casablanca comme nous le raconte son directeur général, Sylvain Orsat.
Olivier Rollot : Comment définiriez-vous l’EIGSI ?
Sylvain Orsat : Nous sommes une école d’ingénieurs généraliste à taille humaine avec des promotions de 180 étudiants dont les deux tiers arrivent dès le bac et les autres après une prépa ou un bac+2/3. Nous augmentons progressivement nos effectifs et nous recevons aujourd’hui 900 étudiants en formation initiale contre 500 il y a 10 ans tout en améliorant notre sélectivité. Depuis l’ouverture de notre filière par apprentissage en 2012, 72 apprentis ont rejoint l’EIGSI. Ce sont notamment nos liens forts avec les entreprises qui ont permis la réussite du lancement de cette nouvelle voie de formation. Enfin près de 20 sportifs de haut niveau – essentiellement dans la voile vous vous en doutez – sont scolarisés chez nous avec un temps de travail adapté qui leur permet de valider une année en deux ans.
O. R : Les Insa ou les écoles centrales commencent à implanter des campus à l’étranger mais vous les avez précédées en vous installant à Casablanca dès 2006.
S. O : Dès 2002, nous avons défini l’ouverture à l’internationale comme un des axes stratégiques de développement de l’EIGSI. Et quoi de plus abouti pour donner une vraie dimension internationale que de créer un campus à l’étranger ? En 2006, il y a maintenant presque 10 ans, nous avons donc décidé de nous implanter à Casablanca. L’Etat marocain réfléchissait à son plan “émergence” et nous recevions dans le même temps pas mal de candidatures d’excellent niveau d’étudiants marocains. Certains de nos partenaires industriels, comme Alstom ou Vinci Energie, étaient déjà présents là-bas et nous ont encouragé dans notre décision. Aujourd’hui nous formons 150 étudiants sur notre campus marocain. Casablanca deviendra un véritable hub vers l’Afrique avec nos partenariats avec des prépas dans des pays comme le Bénin et le Sénégal.
En outre, les étudiants du campus de Casablanca rejoignent le campus de La Rochelle pour les deux dernières années du cursus. Parallèlement, nos étudiants qui choisissent la dominante BTP effectuent 2 semestres à Casablanca.
O.R : Et cette année vous vous implantez encore plus fortement à Casablanca…
S.O : Oui, aujourd’hui, l’EIGSI Casablanca poursuit son développement en construisant un campus de 4300m2 au cœur de Casablanca, proche de l’éco-système universitaire, à deux pas de la gare et du tramway. L’ouverture de ce nouveau campus, prévue pour la rentrée 2016, permettra d’accompagner sa croissance. L’école s’est fixé l’objectif d’y accueillir 400 à 500 étudiants d’ici 2020.
O. R : Cette dimension internationale est essentielle pour vous ?
S. O : En 2006, nous avons été parmi les premiers à rendre un séjour obligatoire de douze semaines à l’étranger à tous nos étudiants. Aujourd’hui 30% de nos professeurs permanents et 24% des étudiants du cycle ingénieur sont internationaux. En Chine nous avons signé des accords avec des lycées d’excellence qui préparent dès la 3ème leurs élèves à partir étudier à l’étranger. C’est une vraie chance pour les entreprises françaises de pouvoir recruter des ingénieurs chinois formés en France et de les employer en Chine ensuite. Nos diplômés peuvent ainsi mettre en avant des aptitudes au management projets dans des environnements internationaux. Un vrai plus pour les entreprises.
O. R : Ces étudiants il faut aussi les loger et vous venez de créer une résidence universitaire spécialement pour vos étudiants.
S. O : Nous voulions depuis longtemps aider nos étudiants à bien se loger à un prix raisonnable et nous venons effectivement d’ouvrir une résidence réservées aux étudiants de l’EIGSI qui comprend 150 logements à un tarif équivalent à celui du CROUS à 380€ par mois (hors APL) tout compris. La résidence vient d’être d’ailleurs inaugurée par Gérard Larcher, le Président du Sénat.Nous vendons également à prix coutant à nos étudiants des vélos aux couleurs de l’EIGSI fabriqués en Vendée afin de les sensibiliser à l’éco-mobilité.
O. R : Quels sont vos autres grands axes de travail ?
S. O : Nous tenons beaucoup à notre ouverture sociale en proposant des frais de scolarité raisonnables – 6500€ – et des bourses au mérite. Nous ouvrons sur nos 2 campus, en partenariat avec le CESI un nouveau Mastère Spécialisé en Ingénierie, Economie et Nouvelles Technologies pour la Construction à l’International (IENT-CI) et sommes un des quatre partenaires d’un prochain Master européen dans le domaine de l’automobile propre avec les universités de Bilbao, d’Anvers, de Laughborough. L’entreprenariat est également important et nous hébergeons même l’incubateur d’entreprise du département.
O. R : La recherche joue un rôle fondamental ?
S. O : Nos activités de recherche s’intègrent complètement dans les stratégies de l’Ecole et contribuent à son développement. Nos équipes travaillent sur la mobilité ainsi que sur les énergies et la protection littorales. Financées environ à 75% par des programmes de recherche nationaux ou européens et des industriels, ces activités conduisent à des résultats très pragmatiques expérimentés sur le terrain. Tout en s’inscrivant dans des projets collaboratifs avec d’autres laboratoires, nos équipes demeurent autonomes dans le choix de leurs orientations et des domaines d’application de leurs travaux.