ECOLES DE MANAGEMENT

Les nouveautés du concours Atout+3 : entretien avec Didier Wehrli

Le concours Atout+3 ouvre les portes des programmes bachelors de neuf écoles de management. 1380 places sont ouvertes pour chaque année environ 3500 candidats. Délégué général du Concours Atout+3 et Directeur délégué du programme Bachelors à l’EM Strasbourg Business School, Didier Wehrli nous explique les évolutions de son concours en 2016.

Olivier Rollot : Vous avez pris la décision de quitter admission-postbac cette année après trois années de présence. Pourquoi ?

Didier Wehrli : Les écoles de commerce proposent en tout 9000 places après le bac hors APB. Nous avons été la première banque d’épreuves à y entrer et si nous le quittons c’est d’abord parce que le système APB ne permet pas d’avoir assez de contacts avec les candidats avant la date finale du 14 juillet. Cette année, avec Atout+3, nous pourrons proposer deux sessions d’écrit, le 25 janvier et le 1er avril, ce qui permettra aux candidats de confirmer plus tôt leur choix. L’année dernière 80% avaient d’ailleurs mis en vœu 1 l’une de nos écoles sur APB. APB est un bijou qui manque de flexibilité !

O. R : Quelles autres nouveautés cette année ?

D. W : D’abord l’arrivée de deux nouvelles écoles, l’ESC Clermont et l’ICN business school. Ensuite la suppression du filtre d’admissibilité après les écrits. Les candidats pourront ainsi passer leurs écrits le matin et se présenter aux oraux dès l’après-midi.  Les candidats peuvent passer les épreuves écrites dans le centre d’examen de leur choix. Cela reste des épreuves communes à toutes les écoles. Les candidats pourront cette année choisir de passer les oraux dans les écoles de leur choix dès l’inscription.

O. R : D’où viennent les candidats ?

D. W : Hormis les candidats en réorientation,  60% viennent de terminale ES, 40%  de S  et quelques uns de L et  STMG. Ils postulent à 70-80% dans des  écoles proches de leur domicile, seuls EM Normandie, Grenoble EM et La Rochelle business school attirant également un public parisien. Nous les sélectionnons dans beaucoup de lycées puisque 60% ne nous envoient  qu’un seul candidat. Ils passent généralement deux oraux, parfois trois.

O. R : Pourquoi les étudiants se dirigent-ils en bachelor ?

D. W : Pour les bacheliers S, le bachelor est devenu une vraie alternative à la classe prépa. Ils y voient d’abord un diplôme ouvert sur le monde avec des séjours d’études à l’étranger qui leur ouvriront des carrières internationales et des expériences professionnelles à mettre sur leur CV. Ensuite un diplôme à finalité professionnelle dès le bac. Enfin une formation qui possède des valeurs avec par exemple des projets humanitaires à monter au sein des bachelors de l’EM Strasbourg et de La Rochelle BS.

O. R : Le bachelor est un diplôme professionnel mais la grande majorité de vos diplômés poursuit ensuite ses études.

D. W : En moyenne 75% et même 80% pour le bachelor Affaires internationales » que je dirige à l’EM Strasbourg. Les deux tiers suivent ensuite le programme grande école d’une école de management. Ceux qui sont tout de suite en poste le sont généralement à l’étranger où il est plus courant de démarrer dans un poste à responsabilité dès le bachelor qu’en France.

O. R : Vous proposez des bachelors en trois ans mais il en existe également en quatre ans, généralement appelés BBA (Bachelor of Business Administration). Comment choisir entre ces deux formats ?

D. W : Il faut dire aux jeunes qu’ils sont acteurs de leur parcours quel que soit le diplôme et que certains parcours se justifient en quatre ans et d’autres pas.

O. R : Un tout autre sujet. Vous avez créé, en  2011, à l’EM Strasbourg un bachelor unique en France, le bachelor Jeune entrepreneur (qui n’est d’ailleurs pas accessible par Atout+3) qui permet de se lancer dans une création d’entreprise dès le bac. Comment procédez-vous ?

D. W : Ce bachelor est fondé sur l’idée qu’on peut enseigner différemment sur un modèle « learning by doing » qui est ici « entreprendre pour apprendre » du nom d’un partenaire EPA http://alsace.entreprendre-pour-apprendre.fr/ Dès leur entrée en bachelor les étudiants travaillent donc sur un projet de création  qu’ils doivent peu à peu structurer. En 2 ème et 3 ème année ils travaillent avec encore plus d’ambition sur les projets initiés et possèdent d’ailleurs le statut d’« étudiant entrepreneur ». Le tout dans un esprit proche de l’ « entreprise libérée » {popularisée en France par Isaac Getz, lire son entretien} pour former des entrepreneurs qui pourront aussi bien poursuivre dans leur projet de création d’entreprise que diriger des business units avec un profil différent. Une vraie créativité entrepreneuriale.

O. R : Beaucoup de jeunes sont candidats ?

D. W : Cette formation innovante connait un succès grandissant depuis sa création en 2011. Nous avons accueilli 30 nouveaux étudiants à la rentrée 2016Nous l’avons également ouvert en formation continue cette année afin de répondre à la demande des professionnels qui souhaitent être épaulés dans leur projet de création d’entreprise.

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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