Associée à deux écoles d’ingénieurs (l’EISTI et l’ENSEA) et à l’ESSEC, l’université de Cergy-Pontoise (UCP) et la COMUE Université Paris-Seine ont obtenu en février 2017 un Isite pour leur projet Paris Seine initiative. L’UCP, l’EISTI et l’ENSEA veulent maintenant constituer ensemble en 2018-2019 un « grand établissement » à la gouvernance duquel l’Essec serait associée. « Nous voulons faire naître une université de recherche international qui aurait sa place dans le top 200 mondial des universités d’ici 10 ans », confie Nesim Fintz, directeur et fondateur de l’EISTI. Dans cet esprit les établissements lauréats de l’Isite constituent un premier cercle auquel peuvent s’associer les autres membres de la Comue.
Objectif recherche
Le jury des Isite a entre autres relevé le « caractère pionnier » du projet capables de faire émerger une université de recherche de niveau master et doctorat. L’ensemble bénéficiera notamment du tout nouvel Institut d’études avancées de l’université de Cergy-Pontoise et de sa Maison internationale de la recherche. Le tout permettant à terme de recevoir 200 enseignants-chercheurs supplémentaires et de former chaque année quelques 200 doctorants.
Un « collège universitaire » pour le niveau L
Dans la mesure où il est impossible de loger les trois niveaux de formation (licence, master et doctorat) au sein d’un grand établissement depuis la loi Fioraso, licences et DUT de l’université seraient logés dans un « collège universitaire » solidement associé au grand établissement. Ce qui ne signifie pas se désintéresser du niveau L pour autant. Avec le soutien d’étudiants du grand établissement formés au coaching, les instigateurs du projet souhaiteraient même faire monter le taux de réussite des étudiants de première année de licence à 55 ou 60% (contre 35% aujourd’hui).
Associer un partenaire britannique
Alors que les universités britanniques se posent des questions sur leur attractivité et leur accès aux fonds européens après le Brexit, l’ensemble pourrait être rejoint par une université d’outre-Manche. A Cergy même, un nouveau campus de 2 km² pourrait donner aux étudiants des conditions de vie et de travail comparables à celles des grands campus américains et britanniques. L’ensemble bénéficierait également de plusieurs campus en Europe mais aussi à Singapour et Maurice (où est déjà implantée l’Essec).
La question de l’EISTI
Reste on l’imagine quelques problèmes à résoudre dont la transformation de l’EISTI, certes labellisé EESPIG (établissement d’enseignement supérieur privé d’intérêt général) mais néanmoins privé, en établissement public pouvant intégrer un grand établissement public. Si la question du statut des personnels ne devrait pas poser trop de problèm
es il n’en est pas de même de son financement. Comment passer de droits de scolarité variant entre 4900€ par an (pour le cycle préparatoire) et 7500€ (pour les trois années du cycle ingénieur) à seulement 2500€ en s’alignant sur ceux d’une école publique comme CentraleSupélec ?
Le tout alors qu’à titre personnel Nesim Fintz ferait en quelque sorte don de l’école qu’il a créée à la France : « Boursier du général de Gaulle la France m’a tout donné et il me paraît équitable de léguer mon école à l’Etat que je voulais pas quitter avant qu’elle soit dans un port sûr ».
Un tout nouveau bachelor
La solution pourrait venir de la montée en puissance d’un bachelor en 4 ans – dont une année à l’international sur les autres campus – pour le moment intitulé International Bachelor in Mathematical Modeling. « Nous souhaiterions y accueillir à terme 600 étudiants par promotion issus essentiellement des communautés françaises à l’étranger – dont 61% des enfants préfèrent aujourd’hui aller étudier ailleurs qu’en France à Singapour par exemple – ayant obtenu une mention B ou TB au bac », révèle Nesim Fintz. Ce bachelor serait délivré aux prix locaux mais pourrait monter jusqu’à 18 000€ par an en Europe pour les étudiants non communautaires.