ECOLES DE MANAGEMENT

AACSB, Equis et maintenant Amba : l’Essca triple accréditée

AACSB, Equis et maintenant Amba, l’Essca vient d’entrer dans le cénacle très privé des business schools triple accréditées. Directeur du groupe Essca depuis le 7 juillet dernier Samir Ayoub revient sur l’expansion continue de son école depuis cinq ans et comment il entend poursuivre un mouvement initié par son prédécesseur, Catherine Leblanc. (Crédit photo : Albert)

Olivier Rollot : Nouveaux campus, nouveaux diplômes, accréditations internationales, l’Essca s’est beaucoup développée ces dernières années. Allez-vous poursuivre cette expansion ? 

Samir Ayoub : Nous sortons d’une période d’accréditation qui vient de nous permettre d’obtenir celle de l’Amba en plus d’Equis de l’AACSB et d’EPAS. Nous faisons maintenant partie des 1 % des business schools au monde à être détenteurs de ces accréditations. Nous comptons profiter de la période qui nous sépare de la vague des ré-accréditations pour continuer à nous développer tant sur le plan national qu’international.

Sur le plan national, notre ouverture en régions, à Aix-en-Provence, Bordeaux et Lyon est un franc succès. Notre programme Grande Ecole a été très vite adopté par les familles et les bacheliers avec une augmentation cette année de près de 12% du nombre des candidats pour la moitié sud de la France. Notre objectif est maintenant de consolider ces nouvelles implantations tout en se développant à l’international.

Dans ce cadre, plusieurs projets sont en cours, dont un très avancé pour l’Afrique du Nord. Nous souhaitons également capitaliser davantage sur nos campus à l’international de Budapest et Shanghai.

Parallèlement, la diversification continue dans le portefeuille des programmes. Pour une école post-bac comme la nôtre, toute la difficulté est de proposer de nouveaux programmes qui se différencient de notre Programme Grande Ecole. Nous viserons donc des compétences nouvelles, en vue de cibler une autre catégorie de Bacheliers et surtout de nouveaux débouchés en entreprises. Nous venons par exemple de lancer un bachelor en management du sport en 3 ans avec lIRSS (Institut Régional Sport et Santé) et nous privilégierons dans l’avenir le développement de bachelors communs avec des écoles d’ingénieurs afin de préparer les jeunes à des compétences à la fois managériales et techniques.

O.R : Vous connaissez déjà le nom de vos futurs partenaires ?

S. A : Nous discutons avec plusieurs écoles d’ingénieurs. Ce que je peux vous dire à ce stade, c’est que nous ne travaillerons qu’avec des partenaires qui partagent les mêmes valeurs que les nôtres et la même exigence qualité. Nous privilégierons donc des écoles membres de la Conférence des grandes écoles et si possible labellisées EESPIG (établissement d’enseignement supérieur privé d’intérêt général).

O.R : Vous pensez que la création d’un grade de licence pouvant labelliser les bachelors va bientôt voir le jour ?

S. A : La question de la création d’un grade de licence n’est pas nouvelle. Pour une école qui prône l’excellence académique comme l’ESSCA, nous adhèrerons à tout projet porté par le MESRI qui permettra de faire le tri parmi toutes les formations bachelors proposées aux jeunes et de valoriser les formations qualitatives.

O.R : Aix-en-Provence, Bordeaux et Lyon, comment se portent les nouvelles implantations que vous avez ouvertes depuis 2 ans ?

S. A : Très bien. Nous y avons doublé nos effectifs cette année et nous sommes aujourd’hui le seul Programme Grande Ecole triplement accrédité présent dans le Sud de la France. Cette implantation a été bien accueillie et le concours ACCES (la banque d’épreuves dont nous faisons partie avec l’Esdes et l’Iéseg) en a beaucoup profité avec une très belle progression cette année. J’ajoute que nous avons l’intention de redoubler notre effort de promotion dans le sud de la France cette année pour attirer de nouveaux candidats, tout en restant conscients qu’une progression au concours ACCES profitera in fine aux trois écoles.

Quant au fonctionnement des sites, nous avons des directeurs expérimentés issus du corps professoral de l’Ecole qui nous permettent de garantir que la qualité du programme et de l’accompagnement des étudiants est la même sur tous les campus. Vous le savez, tenir la promesse aux jeunes et aux familles est notre fil rouge. Le corps professoral a bien entendu été renforcé en régions avec le recrutement depuis 2016 de professeurs permanents ayant pour mission d’assurer que l’intégralité de la maquette pédagogique est délivrée avec l’exigence qualité que nous souhaitons sur tous nos sites (ils sont maintenant 8 vivant à Lyon par exemple auxquels s’ajoutent 5 professeurs permanents « itinérants ») …et nous continuons à recruter.

O.R : En tout combien avez-vous de professeurs permanents ?

S. A : Ils sont 124, dont 14 nouveaux recrutés depuis janvier 2017, ce qui nous permet d’offrir aux étudiants un excellent taux d’encadrement (un professeur permanent pour 31 étudiants) et d’afficher une très belle performance en termes de publications scientifiques. Nous comptabilisons, pour l’année 2016/2017, 78 articles publiés dans des revues à comité de lecture, dont 22 articles classés CNRS 1 et 2.

La finesse de management de la qualité de la pédagogie et de la recherche de cette Faculté, unie bien que travaillant sur différents campus, a été saluée par l’ensemble des auditeurs des organismes d’accréditation.

Nous recrutons également beaucoup de professeurs internationaux pour œuvrer à l’internationalisation des programmes et faire face à l’accueil croissant d’étudiants internationaux sur nos campus. Nous avons constaté d’ailleurs qu’avec le Brexit, ces profils se tournent de plus en plus vers la France, ce dont nous nous réjouissons.

O.R : Parce qu’aujourd’hui les étudiants étrangers, assez nombreux, que vous recevez sur vos campus, en France, à Budapest et Shanghai, sont en échange. Ce ne sont pas vos étudiants pour la plupart

S. A : Nous accueillons beaucoup d’étudiants dans le cadre d’échanges. Près de 1000 étudiants tous les ans sur l’ensemble des campus et en provenance de 217 universités partenaires. Mais nous avons également des étudiants diplômants issus des 22 accords de doubles diplômes en Master, tous conclus avec des partenaires accrédités.

En revanche, notre marge de manœuvre est importante en ce qui concerne le recrutement d’étudiants internationaux en première année PGE qui reste majoritairement hexagonal, avec seulement 6% d’étudiants non français. L’objectif est de tripler ce pourcentage dans les trois ans.

Notre modèle post bac en 5 ans est parfaitement compatible avec le schéma des études à l’international, mais les familles sont de plus en plus hésitantes à envoyer leurs enfants de17 ou 18 ans pour étudier en France dans un contexte actuel pouvant paraître instable. Nous envisageons donc de leur proposer de démarrer notre programme dans leur pays d’origine avant de rejoindre la France. Ce schéma pédagogique est déployé au Cameroun depuis 5 ans avec succès et nous lancerons prochainement un programme similaire en Afrique du nord et au Moyen-Orient.

Parallèlement, nous avons accueilli trois nouveaux responsables du recrutement international qui vont encore mieux tisser notre réseau dans le monde.

O.R : Vous pensez également pouvoir développer votre formation continue dans les années à venir

S. A : Notre Master diplômant en FC vient d’être accrédité AMBA ce qui lui donnera davantage de visibilité et nous permettra de recruter plus. La formation non diplômante représente aujourd’hui un peu plus de 2 M€ et se développe très rapidement en France comme à l’international avec de très beaux contrats signés cette année.

O.R : Vous recevez beaucoup d’apprentis aujourd’hui ?

S. A : Nous proposons aujourd’hui 5 spécialisations sur 20 en Alternance et nous comptons 200 apprentis dans nos programmes Master avec une insertion professionnelle à 100 % avant le diplôme.

Nous avons l’intention d’en ouvrir davantage mais il est très difficile de trouver un CFA adapté proposant un modèle économique viable.

O.R : Vous pensez encore développer vos relations avec les entreprises ?

S. A : Le développement des relations avec les entreprises est au cœur de notre métier et sert directement l’insertion professionnelle de nos diplômés. C’est aujourd’hui notre priorité sur les nouveaux sites. Nous venons de recruter quatre nouveaux chargés des relations entreprises, deux pour le sud-est et deux pour le sud-ouest. Leur mission consiste à la fois à mieux faire connaître notre marque et nos programmes, établir de nouveaux partenariats, faire venir des chefs d’entreprises pour témoigner auprès de nos étudiants, apporter de la taxe d’apprentissage ou encore développer le mécénat et les chaires d’entreprises.

O.R : Quel objectif global vous êtes-vous fixé pour l’Essca

S. A : Notre statut est associatif. Nous n’avons pas de comptes à rendre à des capitaux privés. Notre seule préoccupation c’est d’avancer, de se diversifier, de s’internationaliser tout en préservant l’excellence académique et les valeurs humanistes comme dénominateurs communs à toute action de développement. Notre vision et notre modèle économique rassurent nos partenaires d’entreprises, nos étudiants et les parents qui se lancent dans un investissement sur cinq ans. Les bases sont solides.

Nous poursuivons toujours le plan de développement 2014-2019 qui doit nous amener à atteindre 5000 étudiants, 150 professeurs permanents et 50 M de budget en 2020.

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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