Autour du président de l’Université Paris-Saclay, Gilles Bloch, les «rescapés» de l’Université Paris-Saclay étaient presque tous là pour célébrer leur nouveau projet face à la presse : Alain Biausser (CentraleSupélec), Alain Bui (Université Versailles Saint-Quentin), Patrick Curmi (Université Evry Val d’Essonne), Sylvie Retailleau (université ParisSud), Pierre-Paul Zallio (ENS Paris-Saclay), etc. En tout sept établissements d’enseignement supérieur (y compris une représentante d’Agro ParisTech qui a finalement rejoint le projet alors qu’on attend encore une décision d’HEC) et autant d’organismes de recherche.
Objectif Shanghai
14 établissements réunis pour ne surtout pas parler de l’Ecole polytechnique et autres « lâcheurs » et se projeter dans une université de « plein exercice » à l’horizon 2020 qui devrait se « situer entre le 16ème et le 19ème rang du classement de Shanghai », promet Gilles Bloch. En vue la création d’un EPSCP (Établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel) dérogatoire réunissant les composantes classiques des universités et des grandes écoles « conservant leur autonomie et leur personnalité morale et juridique sous la marque Université ParisSaclay ». Un peu sur le modèle de ce qu’a déjà fait l’ENS Paris-Saclay.
Les universités « s’effacent »
Paris-Saclay ce sera avant tout ParisSud puisque cette dernière sera le seul membre a complétement s’effacer dès 2020. Avec l’objectif de fusionner avec l’Université Paris-Saclay en 2025, les universités de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et Evry-Val-d’Essonne y participeront quant à elle sous la dénomination « d’universités Membres ». Enfin les écoles membres et l’Institut des hautes scientifiques (IHES) conservent leur personnalité morale et juridique.
Une organisation complexe
La gouvernance comprendra, autour du Président, un conseil de direction : le Conseil des Composantes, Membres et Organismes Fondateurs (CCMOF), un Conseil d’Administration (CA), un Conseil académique (Cac) et un Conseil d’orientation stratégique (Cos). Elle sera fortement ouverte à des personnalités extérieures.
Les membres gardent la responsabilité de la gestion de leurs personnels, reçoivent directement leur subvention pour charge de service public de leur ministère de tutelle, collectent leurs ressources propres, délivrent en propre leurs diplômes spécifiques et pilotent avec leur tutelle.
Proposer un premier cycle « rénové et exigeant »
Si on peut mesurer la complexité d’un projet au nombre de questions que posent les journalistes dessus il est clair que la création de l’« Ecole universitaire de premier cycle Paris-Saclay » emporte la palme. Selon les textes elle sera « ouverte à la diversité des aspirations étudiantes, conforme à la mission de service public et connecté à l’université de recherche ». Ce qui signifie surtout qu’elle sera sélective tout en faisant partie d’un même collège universitaire qui recevra également des étudiants non sélectionnés. « La population étudiante est hétérogène et nous donnerons des cours différents à nos étudiants selon leurs profils, selon qu’ils sont ou pas autonomes et donc ou pas éligibles à l’entrée dans notre école universitaire », explique Sylvie Retailleau. « Certains étudiants posent des difficultés particulières qu’il faut nommer en mettant en capacité les pédagogues de pousser les étudiants qui en ont besoin », renchérit Patrick Curmi. Ce qui revient à peu près à dire qu’en fait les étudiants favorisés seront en fait ceux qui ne sont pas sélectionnés ?
- L’Université Paris-Saclay cible impliquera les trois universités (Paris-Sud, Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, Evry-Val-d’Essonne), 5 écoles (AgroParisTech, CentraleSupélec, ENS Paris-Saclay, IOGS et possiblement HEC) et les 7 organismes de recherche (CEA, CNRS, IHES, INRA, INRIA, INSERM, ONERA).