«2026 sera une année d’évolution maîtrisée, marquée par la stabilité technologique. Le choix philosophique de changement dans l’approche technologique de passation des épreuves à distance en ligne s’est avéré payant », souligne Vincenzo Vinzi, président du concours SESAME et directeur général de l’Essec, faisant référence à son nouveau partenaire et gestionnaire du concours à distance, THEIA. Le bilan des nouvelles formations au concours 2025 est également positif : la couverture territoriale s’est élargie avec l’entrée du BBA de Grenoble, puis, en cours d’année, celle du PGE de Strasbourg. Pour l’année 2026, le directeur du concours, Thomas Lagathu, annonce « un resserrage de l’offre SESAME avec deux BBA qui vont nous quitter, celui d’Excelia à La Rochelle et celui de SCBS à Troyes ».

Vincenzo Vinzi, président du concours SESAME, et Thomas Lagathu, son directeur, font le bilan du concours 2025 et présentent son édition 2026
Un bilan 2025 contrasté. Avec 11 508 candidats, la session 2025 de SESAME enregistre un léger recul de -1,29 % par rapport à 2024. Parmi les candidats, 87,7 % sont issus de bacs généraux (contre 88,3 % l’an dernier), tandis que les bacheliers technologiques progressent légèrement à 8,4 % soit +1.1% par rapport à 2024.
« SESAME se maintient malgré un contexte qui est particulièrement concurrentiel », amorce le président, soulignant ainsi la stabilité du concours dans une période délicate pour les écoles de commerce. En effet, sur la session 2025, seule la moitié des écoles ont atteint leurs objectifs de remplissage. Un constat que le directeur général du concours, Thomas Lagathu, attribue à un véritable « effet ciseaux » : « d’un côté, le nombre de places offertes progresse, tandis que, de l’autre, le nombre de candidats qui intègrent recule ».
Sur les formations bac+4, les candidatures affichent une stabilité globale, avec une légère progression de +0,5 %. Cette dynamique est principalement portée par emlyon, qui enregistre une hausse notable de +2,3 % par rapport à 2024, suivie de SKEMA (+1,7 %) et de Grenoble École de Management (+1,3 %) sur leurs BBA respectifs.
La tendance est plus contrastée sur les formations bac+5, avec un recul de 6,36 % des candidatures par rapport à 2024. « Cette baisse du nombre de candidats sur le bac+5 reflète une certaine prudence effective des candidats vis-à-vis des engagements longs » analyse encore Thomas Lagathu. À cela s’ajoute un contexte particulièrement compétitif, aussi bien sur Parcoursup qu’en dehors, ainsi qu’auprès des écoles de management à l’international. « On voit bien que beaucoup de candidats, finalement, ne font pas le choix d’une école SESAME et préfèrent se tourner vers l’international », reprend le directeur.

Une concurrence de plus en plus forte. Le contexte inflationniste pèse directement sur le vivier de candidats en France, conjugué à une concurrence universitaire de plus en plus forte, notamment sur le segment bac+3 et bac+5. L’essor des bachelors universitaires de technologie (BUT) et l’attractivité croissante des IAE séduisent un nombre grandissant d’étudiants, attirés par des formations plus abordables. Thomas Lagathu dit « tirer la sonnette d’alarme sur cette concurrence », tant la tendance menace de modifier l’équilibre du recrutement post-bac.
Un autre facteur serait susceptible d’expliquer cette baisse : la diminution des offres d’alternance, conséquence directe de la réduction des subventions gouvernementales. À plus long terme toutefois, cet effet « pourrait s’inverser et favoriser un regain d’intérêt, d’ores et déjà observé pour les classes préparatoires ».
Cette absence de dynamique se reflète directement dans le taux de transformation des écoles SESAME. Selon le directeur, « 50 % des établissements ont atteint leurs objectifs de recrutement », tandis que l’autre moitié reste en difficulté, à l’image des deux BBA qui quitteront le concours en 2026.
La nouvelle plateforme en ligne THEIA a fait ses preuves. En 2025, la plateforme en ligne THEIA, une société experte dans la digitalisation des évaluations en grand volume et en synchrone créée en 2013, a remplacé TESTWe, critiquée pour le blocage des ordinateurs et leur manque de réactivité. THEIA utilise une technologie plus fluide. Aucun incident n’a été signalé sur la session 2025 alors que l’outil « lutte efficacement contre la triche ». Le suivi en temps réel et la conservation des captations ont permis 14 exclusions et 67 notes nulles.
Qui sont les candidats ? Chez les candidats bacheliers, les mentions « Assez bien » arrivent en tête avec 38,4%, suivies des mentions « Bien » à 27,6%, une répartition cohérente avec le public visé par SESAME. La part de boursiers chute à 3,9 %, contre 5 % en 2024, tandis que la proportion de candidats féminins continue, pour la troisième année consécutive, à reculer de 1% par an, passant à 42%.
La dynamique s’avère plus favorable sur le volet international. Cette année, SESAME enregistre une progression notable du nombre de candidats internationaux. « Nous sommes passés d’environ 12,5 % l’an dernier à 14 %. Comme chaque année, le continent africain demeure notre principal vivier, avec une hausse particulièrement sensible des candidatures en provenance du Maroc », détaille Thomas Lagathu.
Les perspectives 2026. En 2026 SESAME comptera 14 écoles et 17 programmes post-bac, contre 16 écoles et 19 programmes en 2025. Un contexte dans lequel SESAME « se rendra plus visible et plus performant sur sa valeur ajoutée par rapport aux formations publiques et aux autres écoles non visées pour 2026 ».
La session SESAME 2026 sera portée sur l’expérience candidat avec des épreuves toujours 100 % à distance. Elles resteront inchangées, mais avec une sécurité renforcée et une simplification accrue. SESAME prépare aussi l’intégration de l’intelligence artificielle. Celle-ci analysera en temps réel le déroulement du concours. L’objectif est de « garantir l’intégrité des examens et améliorer l’expérience des candidats ».
Dernière nouveauté, des sessions de tests facultatives viendront compléter celles déjà obligatoires. Le tarif d’inscription au concours SESAME 2026 sera de 315 €, soit une hausse de 20 € pour la première fois en cinq ans.
Lilou Mankouri