Pour la quatrième année consécutive HEADway Advisory a étudié l’influence des établissements d’enseignement supérieur et de leurs directions sur Twitter. Et force est de constater qu’en 2019 ce classement ressemble beaucoup à celui d’un classement académique plus classique : toutes catégories confondues Sciences Po l’emporte, du côté des universités Paris 1 conserve sa première place (ex æquo avec l’université de Lorraine mais qui compte moins d’abonnés), chez les écoles de commerce HEC s’impose de même que l’Ecole polytechnique pour les écoles d’ingénieurs.
Ce classement est réalisé en s’appuyant sur l’application Followerwonk à partir de laquelle HEADway Advisory calcule un score d’influence sur 100. Tout en prenant plus largement en compte le nombre d’abonnés cette année, HEADway a choisi de s’appuyer sur Followerwonk pour en nuancer l’impact. Sans parler des faux abonnés, qui sont légion sur Twitter, un compte peut en effet être très suivi par simple curiosité quand un autre compte, même beaucoup moins suivi, génère beaucoup plus d’engagement de ses followers et donc plus d’influence. Un exemple : en ne prenant en compte que le nombre d’abonnés le Prix Nobel d’économie, Jean Tirole, qui en compte 12 700, serait parmi les plus influents de l’enseignement supérieur. Oui mais voilà ce même Jean Tirole n’a tweeté que dix fois depuis son Prix Nobel.
Jean-Michel Blanquer s’impose
Toutes catégories confondues Jean-Michel Blanquer s’impose très largement en surfant notamment sur ses quelques 138 000 abonnés. Certes il est ministre de l’Education et pas de l’enseignement supérieur mais son influence s’exerce très largement au-dessus de ce strict environnement, notamment avec la réforme du bac – premier diplôme de l’enseignement supérieur – qu’il porte. Derrière s’imposent des « professeurs influenceurs » (Laurent Bouvet, Yann Bisiou ou encore Thomas Piketty) et des communicants de l’enseignement supérieur (Benoît Anger pour Neoma et Frank Dormont pour Audencia). Un seul directeur d’école ou président d’université atteint le top 20 : Jean-François Fiorina pour Grenoble EM.
Présidents et directeurs : Grande écoles de commerce et universités au coude à coude
Comme en 2018 c’est le directeur général adjoint de Grenoble EM, Jean-François Fiorina, qui l’emporte dans cette catégorie qui regroupe directeurs généraux et présidents d’université. Mais cette année c’est un autre directeur d’école de commerce, Stéphan Bourcieu, qui arrive à la deuxième place d’où il détrône de peu le président de l’université Paris-Nanterre, Jean-François Balaudé, qui le dépassait en 2018 sur ce même podium. Douze directeurs d’écoles de management et dix présidents d’université dépassent ou atteignent les 50 points pour seulement trois directeurs d’école d’ingénieurs. Et justement du côté des écoles d’ingénieurs c’est, comme les autres années, le directeur des Mines Saint-Etienne, Pascal Ray, qui occupe le meilleur classement (5ème). La femme la mieux classée est Isabelle Barth, l’emblématique directrice de l’Inseec BS (12ème).
Responsables : communicants et académiques tous proches
Deux « communicants » d’écoles de commerce occupent les deux premières places de ce classement dominé comme les autres années par le directeur de la communication et du développement de Neoma BS, Benoît Anger, devant le directeur de la communication d’Audencia BS, Frank Dormont. Tous deux s’appuient d’abord sur un excellent taux de retweet : 74% pour le premier et même 97% pour le second ! Mais Benoît Anger fait la différence avec un nombre faramineux de tweets : plus de 82 000 depuis 2009 (et une moyenne de 157 par semaine) pour 32 000 pour son dauphin (avec une moyenne de 96 par semaine et il est vrai trois ans de moins de présence sur le réseau). Le très présent sur le réseau directeur du centre d’études juridiques de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Bruno Dondero, complète le podium.
Les « influenceurs »
Cette catégorie récompense en priorité des professeurs stars qui tweetent très peu sur l’éducation et au premier rang d’entre eux Laurent Bouvet. Le très médiatique Thomas Piketty finit deuxième en s’appuyant sur ses quelques 85 000 abonnés (pour seulement… 15 abonnements). C’est beaucoup mais son taux de retweet est en revanche très faible : 10%. Loin des 70% de Laurent Bouvet ou des 58,5% de Yann Bisiou. Très suivi le maître de conférences en droit privé et sciences criminelles de l’université Montpellier Paul-Valéry est aussi un champion absolu du tweet : près de 108 000 depuis 2014 soit en moyenne… 398 par semaine. Suivent des professeurs très renommés (Philippe Merieu, François Taddei, Claude Leliève et Philippe Watrelot) et une ancienne présidente d’université reconvertie dans la politique : Marie-Christine Lemardeley, adjointe aux questions d’enseignement supérieur à la mairie de Paris. Journaliste à France Culture, Louise Tourret est la journaliste la plus influente dans l’éducation devant Marie-Estelle Pech (Le Figaro).
Etude réalisée par Julia Vadagnini
Notre méthodologie : Comme les autres années nous utilisons l’application Followerwonk pour calculer l’influence de chaque compte Twitter sur une base 100. Cette année nous lui avons annexé un indicateur de puissance supplémentaire en accordant un point supplémentaire à chaque compte tous les 10 000 abonnés (arrondi au rang inférieur). Followerwonk génère un score de « social authority » en prenant en compte non seulement le nombre d’abonnés à chaque compte mais aussi leur taux de retweet (qui marque l’intérêt des followers pour le compte), les URL citées (qui créent des liens) et le pourcentage de comptes Twitter abonnés. Followerwonk donne également un taux d’engagement, le nombre moyen de nouveaux followers par jour, le nombre total de tweets postés ainsi que le nombre moyen de tweets postés par semaine.