EMPLOI / SOCIETE

L’éloquence fait son concours au Panthéon

« Sauve qui peut la vie », « Faut-il partir sans payer », « Avoir le français en commun suffit-il à se comprendre ? », « Le fou est-il l’échelle du sage ? ». Sur ces quatre thèmes les candidats de la finale du Concours international d’éloquence de l’université Panthéon-Sorbonne s’affrontaient devant un jury présidé par Nathalie Baye. Sous les voutes du Panthéon le 21 mai se sont déroulés quatre dans des duels d’éloquence où chaque orateur défend un point de vue sur le sujet positif ou négatif. « Mais attention l’éloquence doit être au service du savoir » rappelle le président de l’université, Georges Haddad, qui n’oublie pas que « l’éloquence a pu aussi être mise au service des pires dictateurs, entrainant même des populations bien éduquées dans la folie au XXème siècle ». Thèse en 180 secondes, cours de pitch elevator, Grand oral du bac en 2021, l’éloquence est à la mode. Illustration avec deux exemples.

Julien Carrance (Université Paris 1 Panthéon- Sorbonne) a obtenu le Grand Prix Paris 1 Panthéon-Sorbonne

« Sauve qui peut la vie ? J’aurais pu plus pertinemment m’exprimer sur la thématique « partir sans payer », sujet sur lequel je suis renommée dans tout Ouagadougou », s’exclame la désopilante Mathilde Zerbo, étudiante à l’université Saint-Thomas d’Aquin au Burkina Faso, qui ne croit pas non plus qu’on se comprenne si bien que cela en parlant la même langue après un « séjour en Côte d’Ivoire et avoir écouté un Québecois ». Mais « Sauve qui peut la vie » pour elle comme pour son opposante du jour, Juliette Ray, en double licence gestion-droit à Paris 1, moins drôle certes mais si convaincante aussi en rappelant tous ceux qui se sont battus pour qu’on puisse s’exprimer librement et qui sont enterrés ici. Mais comment les départager ?

« Avoir le français en commun suffit-il à se comprendre ? » se demandent deux étudiants de droit de Paris 1 : Jules Sarraute et Julien Carrance. Après une démonstration un peu molle du premier, Julien Carrance explose les compteurs en voyant dans le langage une « arme de destruction massive bien plus forte que toutes les autres mais divisant les hommes ». Un langage qui a « créé les pires personnes de la Terre : les orateurs » dit-il avant d’improviser en s’attaquant aux petits défauts de ses concurrents puis en dénonçant une France dans laquelle « personne ne se comprend, gilets jaunes, bonnets rouges, macronistes ». Mais aussi en moquant le président de l’université, Georges Haddad, grand orateur s’il en est mais parfois un peu trop bavard…

Les prix :

  • Grand Prix Paris 1 Panthéon-Sorbonne: Julien Carrance (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) ;
  • Prix AUF : Revon Auriol Ngoma Mabiala (Université Marien N’Gouabi de Brazaville, Congo) ;
  • Prix du public TV5 Monde : Mathilde Zerbo (Université Saint-Thomas-d’Aquin, Burkina Faso) ;
  • Prix Révélation : Mathilde Zerbo (Université Saint-Thomas-d’Aquin, Burkina Faso) et Eliott Nouaille

La vidéo de l’intégralité de la finale sera bientôt disponible à l’adresse suivante: http://www.pantheonsorbonne.fr/eloquence

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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