Son « savoir-faire particulier sur les formations professionnalisantes » la Commission des titres d’ingénieurs (CTI) entend aujourd’hui le mettre au service de la réforme de l’apprentissage, de la démarche compétences et surtout de l’évaluation des bachelors pour l’obtention du grade de licence. Sans oublier l’évaluation des futures universités européennes et, plus largement, du renforcement de son action de reconnaissance dans le monde entier.
Bientôt une association ? Alors que régulièrement la question de la fusion CTI/HCERES est posée la CTI voudrait devenir une association sans but lucratif pour mieux asseoir son rôle. « C’est le mode juridique le plus efficace et le plus facile à mettre en œuvre pour assurer notre pérennité », explique la présidente de la CTI et directrice générale de l’Ensta, Élisabeth Crépon, qui insiste : « En Allemagne, en Espagne ou même en Belgique plusieurs agences cohabitent et nous pensons nécessaire de conserver cette diversité ».
Évaluer les bachelors. S’il y a encore peu de programmes de bachelors dans les école d’ingénieurs, s’ils ont des objets assez différents, c’est « clairement un enjeu pour les école d’ingénieurs, notamment à l’international », définit la présidente. Aujourd’hui simples diplômes d’établissement les bachelors pourront en effet bientôt obtenir le grade de licence. « Nous considérons que nous sommes bien placés pour contribuer à cette évaluation. Nous connaissons bien le label Eur-Ace et ses deux niveaux – licence et master – et le coordonner avec les sept critères du grade de licence. »
Il s’agit donc aujourd’hui de créer un référentiel d’accréditations « moins lourd que celui des ingénieurs » selon le mot de Jean-Louis Allard, membre du bureau de la CTI et directeur de l’école d’ingénieurs du Cesi, alors que les « écoles sont très demandeuses ». Ce grade donnera notamment l’accès de droit au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).
Le travail de la CTI est maintenant de vérifier la conformité des sept critères tout en gardant la diversité des bachelors, de l’Ecole polytechnique où il est très international aux Arts et Métiers où il est réservé aux bacheliers technologiques. « La diversité des bachelors on la constate également dans les formations d’ingénieur et notre référentiel permet néanmoins de toutes les accréditer », insiste Élisabeth Crépon qui « entend se concentrer sur les seuls bachelors proposés par les écoles d’ingénieurs, au moins pour commencer ».
Le budget de la CTI étant lié au nombre d’accréditations – 77% du coût en France et coût complet à l’étranger – cette montée en puissance devrait conduire à des embauches pour un organisme dont le budget est aujourd’hui de 1,1 million d’euros.