Mathias Emerich et José Milano, respectivement président exécutif et directeur général du groupe Omnes Education, présentent leur stratégie
« Les écoles autres que l’Inseec avaient du mal à se revendiquer de leur appartenance à un groupe qui portait le nom d’une école de commerce. Nous avons donc décidé de choisir une marque ombrelle, Omnes Education – Omnes comme tous et toutes en latin -, pour accompagner toutes les écoles sans se substituer à leur marque », explique le président exécutif du nouveau groupe, Mathias Emmerich, présentant le tout nouveau groupe. 100 millions d’euros vont être investis répartis entre l’immobilier et les nouvelles technologies pour les 30 000 étudiants, 12 campus et 12 écoles du groupe.
Un programme immobilier considérable. « Nous allons faire un gros travail à Paris pour avoir les mêmes standards qu’à Lyon et Bordeaux tout en passant de 10 000 m2 sur ces deux derniers campus à 16 000 et 17 000 m2. » A Paris c’est de 40 000 à 60 000 m2 que le groupe entend passer sur ses dix sites avec en particulier un nouveau campus à La Défense – on connaîtra son emplacement fin octobre – qui ouvrira en 2022 sur 13 500 m2 pour y recevoir l’Esce, HEIP et l’IFG, sa marque historique en formation continue.
En tout 50 millions d’euros vont être investis dans l’immobilier. 40 autres millions vont être consacrés à la transformation de la pédagogie du groupe. « Nous voulons suivre et accompagner individuellement nos étudiants tout en proposant des blocs de compétences qui les valideront », explique José Milano, le directeur général du groupe, qui entend également mutualiser les formations : « La cybersécurité est par exemple une compétence transverse qu’il faut pouvoir apprendre à la carte ». La responsabilité sociétale et environnementale (RSE) sera une priorité et le groupe a signé un accord avec le groupe SOS, leader de l’économie sociale et solidaire, un programme d’immersion d’étudiants, à destination de 1 000 étudiants dès la rentrée 2021, et jusqu’à 10 000 étudiants d’ici 2025. Placés au cœur d’associations et de structures du GROUPE SOS, les étudiants sont sensibilisés aux thématiques d’engagement citoyen à travers une approche « par l’action » au plus près des problématiques de la RSE.
Mais c’est surtout le digital qui est prioritaire avec « l’appui de ce que nous apprenons à Monaco, l’une des villes où le m2 est le plus élevé dans le monde et est donc forcément moteur de la digitalisation », établit José Milano. Le groupe investit pour étendre 2500 heures de formations asynchrones comprenant notamment 113 cours online multithématiques et 15 formats d’apprentissage en ligne différents.
Une croissance externe. Avec un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros le groupe entend passer à 400 millions d’euros en 2025. Une croissance qui se fera surtout à l’international. « Il y a beaucoup d’attirance pour les actifs dans le secteur, beaucoup de fonds investissent, c’est ultra compétitif. Peu d’école d’ingénieurs sont sur le marché et nous sommes déjà très puissants dans le management, la communication et les écoles d’art. Il y a peut-être des investissements à imaginer du côté de l’enseignement à distance ou du digital », résume Mathias Emerich qui entend faire entre quatre ou six acquisitions à l’étranger et ouvrira néanmoins de nouveaux campus en France – Rennes dès 2023 – puis Marseille. « Nous cherchons à acquérir des groupes qui ont une dimension autant physique que digitale. Pas forcément des campus », rappelle José Milano. A l’international, le groupe projette également d’accueillir 5 000 étudiants internationaux à horizon de 3 ans.
Le business model du groupe repose de plus en plus sur l’apprentissage. « La montée en puissance de l’apprentissage rend nos écoles tout à fait accessibles alors que nous ne faisons pas partie de l’Ivy League des écoles françaises », explique Mathias Emerich quand José Milano remarque que « si nous sommes très raisonnables sur nos tarifs c’est aussi parce que les familles le demandent. Les niveaux de croissance que nous avons connus ces dernières années semblent révolus ».
Ecole par école. Même s’il reçoit moins de préparationnaires cette année, le programme Grande école de l’Inseec a retrouvé ses effectifs d’il y a trois ans – 2 000 étudiants – après une baisse pendant deux ans qui amené ses effectifs à 1 700. « L’école s’est ouverte à l’apprentissage avec succès ! », se félicite José Milano quand Mathias Emerich entend « redonner de la puissance à la marque Inseec qui s’était diluée dans le groupe ».
Les résultats de HEIP – une croissance de 40% – et de l’ECE – plus de 20% – sont encore plus remarquables. « La création de la spécialité du bac Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques (HGGSP) amène beaucoup d’excellents étudiants à se passionner pour les sciences politiques. Alors que les instituts d’études politiques ont une politique plutôt malthusienne, HEIP leur offre un enseignement de qualité », se félicite José Milano.