Olivier Aptel et Jean-Guy Bernard
Ancien directeur de Rennes SB, Olivier Aptel vient de quitter la direction de Rabat BS pour prendre celle de Paris School of Business (PSB). En compagnie du président du conseil d’administration de l’école, Jean-Guy Berrnard, il revient avec nous sur ce transfert et sur leurs projets pour PSB.
Olivier Rollot : Olivier Aptel, PSB vient de vous recruter pour prendre sa direction générale. Qu’est-ce qui vous a amené à prendre ce poste alors que vous étiez en pleine réussite à Rabat BS, une business school marocaine qui vient d’atteindre 32e position dans le classement 2024 des Masters in management du Financial Times après sept ans sous votre égide ?
Olivier Aptel : Après sept ans au Maroc j’avais la volonté de revenir en France. Par goût, par expérience, je cherchais une institution qui avait du potentiel et PSB me paraissait faire partie de celles qui font plein de belles choses : trois accréditations internationales, un tiers d’étudiants internationaux parmi ses 4 000 étudiants, beaucoup d’initiatives significatives dans l’hybridation avec des établissements partenaires de bon niveau, autant d’ingrédients qui marquent bien le potentiel de PSB. Il me semble aujourd’hui que PSB peut entrer dans une nouvelle période pour faire connaitre et renforcer cette expérience acquise dans l’international et l’hybridation. Et cela correspond à mon parcours d’aller dans des institutions qui ont du potentiel.
O. R : Jean-Guy Bernard, en tant que président du conseil d’administration PSB, qu’est-ce qui va a amené à recruter Olivier Aptel ?
Jean-Guy Bernard : C’est d’abord le groupe Galileo, la maison mère de PSB, qui a été en charge du recrutement avec un profil en tête. C’est ensuite qu’on m’a sollicité pour connaitre mon sentiment sur les profils sélectionnés avec une short list de très bons candidats. Et Olivier Aptel me paraissait correspondre parfaitement au profil que j’imaginais. Après le départ de la direction de l’école de Philippe Jamet, qui m’avait demandé de venir le conseiller à PSB, il me semblait en effet qu’un profil académique, avec une réussite dans un poste de directeur général, s’imposait. Or les directions successives d’Olivier Aptel, pendant onze ans à Rennes SB puis sept ans à Rabat BS, sont des réussites indiscutables.
De plus je connais bien Olivier Aptel depuis longtemps pour avoir travaillé avec lui lorsque je présidais le concours Passerelle, dont Rennes SB était un membre historique. Nous n’étions pas toujours d’accord sur tout mais je sais qu’il défend ensuite le point de vue adopté avec une loyauté totale. C’est sans doute pour toutes ces raisons que Charlotte Campanella, directrice opérationnelle de l’école et aujourd’hui CEO France de Galileo, m’a écouté.
O. R : Un plan stratégique est en cours pour PSB, comment allez-vous vous y apporter votre pierre ?
O. A : PSB est une école qui a grandi très vite en passant en quelques années d’une structure très familiale à une école de 4 000 étudiants. Sa marque a moins de dix ans. Cela ne lui a pas donné le temps d’expliquer son identité et où elle voulait aller. Une de mes grandes missions est aujourd’hui de faire savoir où on est et où nous voulons aller.
PSB possède tous les atouts pour devenir une business schools internationale de référence autour de l’enseignement du management articulé avec des domaines connexes. Beaucoup d’écoles font de l’hybridation. Beaucoup d’écoles font de l’international. PSB fait les deux !
J-G. B : C’est un grand atout pour PSB de faire partie du groupe Galileo qui est présent dans beaucoup de pays, et tout particulièrement en Europe, et y possède de très belles institutions. Un des premiers accords que nous avons signés a été avec l’école de mode de tout premier plan, reconnue dans le monde entier, qu’est Naba au centre de Milan. A Munich nous sommes partenaires avec l’école des médias Macromedia University. Et à Londres de la Regent’s University, là aussi au cœur de la ville.
O. A : L’hybridation des compétences avec des écoles d’autres spécialités, au sein de Galileo mais pas seulement, va être une priorité. Nous devons nous positionner sur le plus grand angle possible pour former des managers ingénieurs, des managers designers, des managers dans le théâtre ou encore dans les sciences politiques. Nous nous donnons aujourd’hui deux à trois ans pour avoir des résultats significatifs.
J-G. B : Avec dans les deux ans à venir l’obtention de l’accréditation Equis en point d’orgue. Nous avons déjà accompli un grand travail avec le développement de notre faculté, autant quantitativement que qualitativement, avec des chercheurs qui publient dans des revues de premier plan.
O. R : La recherche fait partie des priorités de PSB ?
O. A : Elle intervient dans la vie quotidienne de l’école et est utile pour les étudiants en ouvrant des enseignements nouveaux. Ce qu’il faut ce n’est pas slmt trois ou quatre enseignants-chercheurs publiant mais toute une faculté qui publie dans des revues à comités de lecture.
J-G. B : L’EFMD est de plus en plus sensible à des publications qui concernent l’ensemble de la faculté et sont utiles à tous.
O. R : Il y a eu un peu de flottement autour de la future implantation de PSB qui doit quitter son campus du 13ème arrondissement. Pour aller où finalement ?
O. A : Mais dans le magnifique campus de la rue Claude-Bernard dans le 5ème arrondissement de Paris comme cela avait été annoncé initialement. Ce sera un campus au cœur de Paris qui ouvrira à la rentrée 2025. Nous y serons au top niveau, à la fois en termes de localisation et d’équipements avec un restaurant, deux bars, une salle de sport, un studio et une immense bibliothèque. Un campus ancien rénové dans les règles de l’art et qui va proposer des équipements ultra-modernes.
J-G. B : Ce campus nous donnera aussi la possibilité de nous rapproche d’autres écoles du groupe Galileo : Penninghen et les Ateliers de Sèvres dans les arts appliqués ou encore le Cours Florent dans le théâtre.
O. R : Je ne voudrais pas doucher votre optimisme mais nous nous trouvons à un moment charnière pour l’enseignement supérieur. Le nombre d’étudiants stagne, le financement de l’apprentissage est en question et si le nombre d’étudiants internationaux en France repart à la hausse c’est après des années plus difficiles…
O. A : Effectivement la démographie française ne joue pas en notre faveur. Notre combat c’est de démontrer la qualité de l’expérience étudiante que nous proposons et comment nous nous différencions grâce à la qualité de notre nouveau campus. Les écoles qui ont des propositions attractives vont sortir du lot.
Par ailleurs la courbe des étudiants en mobilité reste exponentielle. Qu’ils viennent d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique du Sud ils rêvent d’avoir une partie de leur curriculum à l’international. Nous allons encore plus aller les chercher alors qu’ils sont déjà 1 200 de 132 nationalités différentes aujourd’hui sur notre campus. PSB est une superbe marque avec ses accréditations, ses 40% de professeurs internationaux, ses étudiants internationaux comme ceux de la prestigieuse business schools de Wharton aux Etats-Unis qui viennent déjà à PSB et bientôt son nouveau campus. Tout proche de là où sont tournées beaucoup de scènes de « Emily in Paris » !
O. R : Aujourd’hui PSB compte un peu plus de 4 000 étudiants. Quels sont vos objectifs de croissance ?
J-G. B : Pour être précis 4 200 dont près de la moitié au sein du programme Grande école, 900 dans notre bachelor en sciences du management, les autres en MSc, MBA (Master of Business Administration) et DBA (Doctorate of Business Administration). Dans les cinq ans nous souhaitons atteindre les 6 000 étudiants. Il ne faut pas être obsédés par la taille mais atteindre une taille critique pour faire partie des meilleures business schools.
O. A : Nous allons également ouvrir un bachelor technologie et management en 2026, sans doute avec une école d’ingénieurs partenaire. Nous allons retravailler le plan stratégique dès la fin de cette année.