Le calendrier 2024-25 de Parcoursuo. Après la première étape de découverte de la nouvelle offre de formations, les lycéens et étudiants en recherche d’une réorientation pourront s’inscrire sur la plateforme Parcoursup et formuler leurs vœux à partir du 15 janvier 2025.
Régulièrement stigmatisé, Parcoursup n’en continue pas moins son bout de chemin pour une septième saison et a ouvert ses portes le 18 décembre pour sa session 2025. Cette année les candidats, futurs bacheliers ou en réorientation dans l’enseignement supérieur, pourront y trouver 24 000 formations. Pas de grandes évolutions cette année mais des améliorations et surtout la possibilité pour chaque candidat de tester son profil (ses choix de spécialités du bac en première et terminale, sa moyenne générale en terminale) pour estimer si la formation souhaitée envoie « rarement », « occasionnellement », « régulièrement », « plus de 50 % » ou « plus de 80 % » de propositions d’admission à son profil.
Une « carte d’identité » pour chaque formation. La création d’un label pour les établissements d’enseignement supérieur privés étant toujours dans les limbes de la dissolution, les équipes du PSP ont créé une nouvelle fonctionnalité qui permet de regrouper sur une même page les informations essentielles relatives à chaque formation :
- le statut de l’établissement (public, privé sous contrat ou sans contrat).
- le caractère sélectif ou non de la formation ;
- le nombre de places disponibles ;
- la détention ou non du label ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ;
- l’éligibilité aux bourses.
Pour compléter cet outil, un livret pratique intitulé « Les bons réflexes pour choisir sa formation », dont l’élaboration a été faite en concertation avec les parents d’élèves et les acteurs de l’enseignement supérieur, est mis à la disposition des lycéens et de leurs parents sur l’espace « Ressources » du site.
Sur la fiche formation, les lycéens et leurs parents peuvent déjà accéder à toutes les informations utiles pour connaître les enseignements proposés, affiner leur projet d’orientation progressivement via la fonctionnalité « favoris », repérer les dates des journées portes ouvertes ou encore comparer les formations entre elles via le comparateur proposé sur la carte des formations de Parcoursup.
Une « transparence accrue » sur les critères et modalités d’accès aux formations. De nouvelles informations détaillées seront disponibles sur la fiche « formation » pour « aider les candidats à mieux comprendre les attentes des formations et à connaître le profil des candidats admis » :
- la rubrique « Comprendre les critères d’analyse des candidatures » permet d’accéder au rapport sur l’examen des candidatures de la session précédente, précisant les critères d’analyse utilisés, leur niveau d’importance, ainsi que des informations précises sur le profil des candidats admis ;
- la rubrique « Visualiser les chiffres d’accès à la formation » affiche des données nouvelles permettant aux lycéens de consulter, par type de baccalauréat (général, technologique, professionnel), le profil des lycéens qui ont pu recevoir des propositions et ayant intégré la formation au cours des trois dernières années : choix de parcours au lycée (enseignements de spécialité, série ou spécialités) et niveau scolaire en classe de terminale.
Une information enrichie sur les débouchés professionnels. C’est l’évolution majeure : Parcoursup intègre en 2025 de nouvelles données sur les taux d’insertion professionnelle et les poursuites d’études. Une rubrique spécifique est accessible pour chaque formation, détaillant les statistiques d’insertion. Auparavant limitées aux BTS et licences professionnelles, les données sont étendues aux licences générales, BTS agricoles, écoles d’ingénieurs, de commerce et de management. Ainsi, en 2025, 75% des formations présentes sur Parcoursup proposeront des données sur l’insertion professionnelle. D’ici fin janvier, de nouvelles données concernant les conditions d’embauche produites par les services statistiques ministériels seront intégrées.
Enfin, le calendrier de la session 2025 a été repensé pour réduire l’attente et l’incertitude des candidats. La phase principale d’admission débutera le lundi 2 juin 2025 et le classement des vœux en attente interviendra entre le 6 et le 10 juin de manière à « accélérer le processus et permettre qu’un maximum de lycéens puissent recevoir au moins une proposition d’admission avant les épreuves écrites du baccalauréat ». Seuls les vœux classés avant le 10 juin seront maintenus. A défaut, ils seront supprimés.
Parcoursup reste anxiogène. Dans une étude sur l’orientation postbac qu’elle vient de publier la Fesic (Fédération des établissements d’enseignement supérieur d’intérêt collectif) note que si les premiers abords sont souvent difficiles pour les élèves et leurs familles de « multiples connexions à la plateforme ainsi que l’accompagnement de la plupart des établissements (publics et privés) à sa bonne prise en main viennent désamorcer les inquiétudes ». De plus la plateforme se « révèle un outil d’information complet et utile pour parfaire la compréhension et la connaissance des différents établissements et types d’enseignements proposé » témoignent globalement les personnes interrogées.
En fait notent les auteurs de l’étude « Parcoursup est largement critiquée sur l’opacité des principes de sélection et sur le stress généré par l’incertitude. Ce n’est pas tant l’utilisation de la plateforme et le remplissage des vœux qui cristallise les reproches mais bien plutôt l’adhésion ou la non-adhésion au principe même de sélectivité qui est au fondement de cette plateforme ».
Mais que valent les notes ? Alors que les épreuves de spécialités du bac se dérouleront en 2025 trop tard pour être prises en compte, les professeurs sont plus que jamais soumis à la pression de leurs élèves et de leurs parents pour accorder des notes les meilleures possibles. Dans Les Echos, Pierre Mathiot, la cheville ouvrière de la réforme du bac s’exclame ainsi : « Au lycée, les notes sont devenues « un truc de dingue ! » alors que, selon lui, on constate « une forme de dumping de la note dans certaines disciplines, pour attirer des élèves ».
Résultat : les notes du lycée sont de moins en moins un indicateur fiable de recrutement pour l’enseignement supérieur. Et la nature ayant horreur du vide s’est par exemple développé le test TeSciA (Test Scientifique Avancé) pour les élèves de terminale suivant la spécialité Mathématiques. Ainsi ils peuvent mieux faire connaître dans leur dossier Parcoursup leur niveau aux recruteurs des filières sélectives de l’enseignement supérieur et singulièrement de classes préparatoires scientifiques. Sciences Po a quant à lui décidé de renforcer pour le concours 2025 le poids de l’oral et de l’épreuve de français du bac car c’est la « seule note qui soit donnée de manière homogène sur le territoire national ». C’est sur ce principe qu’un deuxième épreuve anticipée de première, celle-ci de mathématiques, verra le jour en juin 2026. Une épreuve qui sera différente selon que les élèves ont ou non choisi la spécialité mathématiques (voir la note du Conseil scientifique de l’éducation nationale au sujet de cette nouvelle épreuve).
Quand le comité de suivi de Parcoursup voulait plus de transparence. Les évolutions de Parcoursup répondent elles aux demandes du Comité éthique et scientifique de Parcoursup (CESP) ? Dans son rapport annuel rendu public le 4 mars 2024, le comité présidé par Gilles Roussel, estimait notamment que le moment était venu de « dire clairement que la finalité du lycée général et technologique est de préparer les lycéens à l’enseignement supérieur ». Le comité demandait qu’on aille vers « plus de transparence dans les critères quantitatifs utilisés pour le pré-classement des candidats, y compris la prise en compte des spécialités ». I semble entendu.
Le comité recommandait également que les fiches formations de Parcoursup soient complétées en indiquant notamment :
- la date de création de la formation ;
- le nombre d’inscrits en 1re année et le nombre de présents aux examens ;
- le mode d’organisation des enseignements en précisant la part en présentiel et la part en distanciel ;
- les poursuites d’études possibles après l’obtention du diplôme préparé ;
- le taux et la qualité de l’insertion professionnelle des diplômés.
Autant de points sur lesquels il a été partiellement entendu.
Le comité demandait que ne soient inscrits sur la plateforme Parcoursup, à côté des formations conduisant à un grade ou à un diplôme national ou à un diplôme reconnu par l’État, que les « seules formations dont la qualité pédagogique est garantie par l’État, dans le cadre d’une évaluation périodique portant notamment sur le contenu de la formation dispensée et les débouchés offerts en termes d’insertion et de poursuites d’études ». La question de la création du nouveau label de l’enseignement supérieur privé reste là entière. D’autant que tous les interlocuteurs rencontrés par le comité s’accordaient à dire que les labels actuels sont « trop nombreux pour constituer une information lisible pour les candidats ». En fait « l’inscription sur Parcoursup est lors le seul label que les candidats comprennent ». CQFD !