«Il manque en France de grandes universités de technologie comme en Allemagne.» Président depuis maintenant neuf ans de l’université de technologie de Troyes (UTT), Christian Lerminiaux milite pour le développement du réseau des universités de technologie (Belfort-Montbéliard-UTBM, Compiègne-UTC et Troyes): «Nous pensons que d’autres établissements pourraient bientôt nous rejoindre», explique-t-il sans révéler de nom tout en annonçant que cela pourrait «avoir lieu dès début 2014» et qu’il ne «s’agira pas de la création d’une nouvelle université mais d’une transformation en université de technologie».
Un réseau des universités de technologie
La création l’année dernière du Réseau UT a déjà été un signe fort de cette volonté d’un développement en réseau sans pour autant parler de fusion (on se souvient de l’échec du rapprochement entre l’UTT et l’UTBM). «Nous avons la chance d’avoir un bon label et nous souhaitons le développer dans des régions au fort potentiel économique», se réjouit Christian Lerminiaux, persuadé que «la récente loi sur l’enseignement supérieur et la recherche pousse beaucoup d’établissements à réfléchir à de nouvelles alliances». Son objectif final : créer des établissements de plus grande taille avec 10 000 étudiants et plus de 500 doctorants.
Alliances oui, fusions non
Si Christian Lerminiaux croit aux alliances, il est sceptique sur les fusions: «Les établissements d’enseignement supérieur ont une culture médiocre du management. Mais nous n’en prétendons pas moins pouvoir manager des établissements de taille supérieure à ceux du reste du monde».
Pour lui la bonne stratégie c’est décidément la coopération: «A Lausanne, dont la qualité des formations est partout reconnue, l’École polytechnique et l’université se sont par exemple réparties des domaines d’excellence mais n’ont pas pour autant fusionné». S’il adhère à la logique de site prévue par la nouvelle loi sur l’enseignement supérieur et la recherche, Christian Lerminiaux n’en fait pas moins remarquer que l’UTT et l’université de Champagne-Ardenne sont dans deux logiques de recrutement différentes: «Nous recrutons dans toute la France et même au-delà quand le recrutement de l’université est régional».
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