Pour le ministère de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la Recherche le récent rapport de l’IGAENR sur la persistance de « l’usinage » – le bizutage traditionnel des Gadzarts – au sein des Arts et Métiers ParisTech a été la goutte d’eau de trop. Najat Vallaud-Belkacem et Thierry Mandon constatent en effet que « si ce nouveau rapport fait le constat que la direction générale de l’école s’est fortement mobilisée, non sans tensions avec l’association des anciens élèves, pour aboutir à la signature d’une charte et à la rédaction d’un nouveau règlement intérieur, il alerte surtout sur la persistance de dérives graves ». Les deux ministres se disent donc décidés à « faire cesser ces pratiques » car « aucune tradition, aucun esprit de corps, ne sauraient justifier que des actes dégradants et humiliants soient infligés aux nouveaux étudiants sous la pression du groupe ». Et d’asséner : « Le bizutage est un délit, qui doit être strictement proscrit dans tous les établissements d’enseignement supérieur ».
Conformément aux recommandations de l’IGAENR, les ministres vont donc engager une réforme de la gouvernance de l’école, au sein de laquelle l’association des ingénieurs Arts et métiers occupe une position « atypique et jouit d’une influence excessive qui empêche la direction générale de s’engager dans une politique volontariste pour lutter contre ces dérives et pour moderniser l’établissement ». Sur EducPros le directeur des Arts et Métiers, Laurent Carraro, se dit « déterminé à aller de l’avant, pour répondre aux recommandations de l’IGAENR » tout en rappelant que « nos diplômés sont essentiels au développement de notre établissement ».
- Lire l’article de Libération qui décrit plus en détails ce qu’est « l’usinage » et l’entretien avec Najat Vallaud-Belkacem sur le sujet.