Le profil du futur directeur de Sciences Po et administrateur de la FNSP (Fondation nationale des sciences politiques) a été dévoilé. Cela pourra lui être utile : il devra avoir une « capacité d’adaptation et de gestion de crise » selon le profil publié au Journal officiel le 11 mai. Une caractéristique qui n’était pas mentionnée au Journal officiel en 2021 lors du précédent recrutement et qui correspond bien à une époque plus troublée pour les Sciences Po. Par ailleurs il ne doit plus avoir une « capacité à conduire les missions de l’établissement, notamment la formation, la recherche et la vie étudiante », missions qui semblent donc durablement entrer dans les prérogatives du directeur de la formation et de la recherche, poste créé par Mathias Vicherat pour pallier ses insuffisances académiques.
Pour le reste on retrouve bien dans les deux profils demandés en 2021 et cette année :
- expérience de direction ou de responsabilité dans un établissement, une institution, ou une entité à dimension internationale (placée cette fois-ci en n°1 et plus en n°2 mais sans la mention « notamment dans l’enseignement supérieur et la recherche ») ;
- capacité à diriger et à fédérer des équipes et des communautés variées (qui passe de la 5ème à la 2ème place sans la mention « et à conduire le dialogue social » ;
- connaissance des secteurs tant publics que privés, en France ou à l’international ;
- capacité à développer une vision stratégique et à anticiper des évolutions du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche en sciences humaines et sociales, avec le sens de l’innovation (qui recule de la première place à la quatrième) ;
- exigence et exemplarité éthiques et déontologiques ;
- français et anglais courants indispensables.
Les candidats ont maintenant jusqu’au 19 juin pour présenter un projet qui devra notamment expliciter (ce n’était pas précisé en 2021) :
– la stratégie envisagée pour la Fondation nationale des sciences politiques et l’Institut d’études politiques de Paris et le positionnement qui sera proposé pour la fondation et l’établissement au niveau national (notamment avec le Réseau Sciences Po, les autres instituts d’études politiques et les conférences de dirigeants d’établissement) et international ;
– les objectifs fixés en matière de formation initiale et continue, de recherche, de développement des partenariats au niveau local, national et international, de vie étudiante, de démocratisation des voies d’accès, ainsi que les moyens proposés pour les atteindre ;
– les modalités de gouvernance et de pilotage envisagées.
Qui serait candidat ? En 2021 pas moins de 23 noms avaient circulé. Cette année de très beaux profils semblent devoir se présenter sachant que, depuis 1945, tous les directeurs étaient diplômés de Sciences Po puis en plus de l’ENA. On évoque notamment les noms de :
- Rima Abdul-Malak, ancienne ministre de la Culture (2022-2024) .
- Jeanne Lazarus, directrice de recherche au CNRS et doyenne du collège universitaire de Sciences Po,
- Enrico Letta, 57 ans, ex-président du Conseil des ministres d’Italie (avril 2013-février 2014) et ancien directeur de l’École des affaires internationales de Sciences Po ;
- Aurélien Rousseau, ancien ministre de la Santé (2023) ;
- Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre de l’Éducation nationale (2014-2017) et diplômée de Sciences Po mais par de l’ENA.
Nomination en septembre 2024. Il faudra attendre le 20 septembre 2024 pour qu’en cas d’accord entre le conseil de l’Institut d’études politiques de Paris et le conseil d’administration de la Fondation nationale des sciences politiques, soit transmis le nom retenu au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR) et surtout à la présidence de la République et du Premier ministre qu’on sait tra attentifs au sujet.
- Les dossiers de candidature doivent parvenir, avant le 19 juin 2024, midi, par courrier électronique à la présidence de la commission de proposition, dont l’adresse électronique est : commission.de.proposition@sciencespo.fr. Toute la procédure de nomination est détaillée ici.