« Le profil « compétiteur », qui était ultra dominant il y a encore dix ans dans nos écoles, ne représente plus que 27% des profils affirmés nos étudiants, loin derrière les profils « engagé » (38%) et « intra/entrepreneur » (31%). » Directrice du NewGen Talent Centre de l’Edhec, Manuelle Malot présente une étude menée par seize Grandes écoles de commerce et d’ingénieur, réunies au sein du groupe G16, sur les attentes et ressentis de leurs jeunes diplômés. Depuis six ans dans l’entreprise ils se disent à 85,9% « épanouis professionnellement » dans leur emploi.
Trouver une raison d’être. Interrogé sur ses « aspirations pour sa vie professionnelle un jeune diplômé trace ainsi le profil idéal de sa carrière : « Trouver un emploi qui me plaise, dans un domaine qui me passionne – où je puisse continuer à apprendre au quotidien, tout en servant de manière globale à la société / à l’environnement ; en étant quand même bien payé et en bénéficiant d’un équilibre vie pro / perso intéressant ».
Ils sont ainsi 31% à dire vouloir « contribuer utilement à la société » quand ils décrivent leurs objectifs professionnels, juste derrière leur volonté d’« acquérir des compétences et se développer professionnellement ». Ce qu’ils disent réaliser à 80% quand ils sont 50% à penser « contribuer utilement à la société ».
A 65% ils demandent du temps pour s’investir dans cette raison d’être dont 52% sur les questions environnementales, loin devant l’éthique de la gouvernance (29%) et l’impact social (19%). A 80% ils disent connaître la raison d’être de leur entreprise. « Passe-t-on de la marque employeur, qui signifie le « comment », au « pourquoi » que résume la raison d’être ? », s’interroge Manuelle Malot.
Flexibilité et liberté de choix. En termes de modalités de travail, les jeunes diplômés sont 31% à plébisciter des horaires de travail flexibles et 59% à en disposer déjà. Côté améliorations, ils sont seulement 51% à avoir eu le sentiment d’avoir bénéficié d’un dispositif d’accueil personnalisé.
On l’a vu : les jeunes diplômés se sentent bien dans des entreprises où ils considèrent à 89% que leur manager leur « fait confiance et leur donne de l’autonomie » et à 80% leur semble « transparent et honnête ». Le manager idéal selon l’un d’eux : « Une personne qui fait confiance et laisse toute autonomie dans les tâches du quotidien. Qui est consciente des points forts et points faibles et aide à s’améliorer et progresser. Qui valorise le feedback et en donne régulièrement. Qui manage par l’exemple, en instaurant elle-même une culture bienveillante, ambitieuse, intelligente. Qui joue un rôle de mentor, défend et représente son équipe. Qui est à l’écoute et présente quand on a besoin d’elle. »
A respectivement 71% et 67% l’intérêt des missions et l’ambiance de travail sont les deux principaux facteurs d’engagement des jeunes diplômés qui plébiscitent à 85% le statut de salarié pour leur début de carrière. « Les jeunes ne sont pas opposés à l’entreprise comme on l’entend. Au contraire ils font confiance à l’entreprise pour répondre aux questions du monde et vivre une aventure collective », souligne Manuelle Malot.
C’est revigorant pour les écoles : 85,9% se disent « épanouis professionnellement » dans leur emploi et encore plus (86,3%) que leur formation est en « adéquation avec leurs besoins métiers ».